Ce roman commence à l'été 1992, avec Anthony, 14 ans et son cousin qui s'ennuient à Heinange, dans l'Est de la France, région sinistrée depuis que les hauts-fourneaux ne brûlent plus. Patrick
Casati, le père d'Anthony, était ouvrier et menait une vie tranquille, jusqu'à ce qu'il se retrouve au chômage. Depuis, il boit, est devenu violent et effraie sa femme, et son fils.
Anthony et son cousin empruntent un canoë et font la connaissance de Stéphanie et sa copine, issues de familles plus aisées.
Hacine a son âge, deale et vole, au grand dam de son père, M. Bouani, ancien ouvrier lui aussi.
Au cours d'une fête, Hacine dérobe la moto qu'Anthony avait empruntée à son père.
Garçons et filles ne pensent qu'à voler, boire, fumer du shit, dealer, baiser.
Il y a les "grosses têtes", les Arabes, les habitants de la ZUP, et ceux des lotissements ouvriers.
Je ne me suis attachée à aucun personnage.
J'ai fini le livre car j'ai cru qu'il allait se passer quelque chose, entre Anthony et Hacine, que le couteau que Patrick voulait offrir à son fils allait jour un rôle, que l'un des jeunes allait réussir à quitter la vallée et s'en sortir, mais la situation empire au fil des années.
J'ai eu l'impression que l'auteur regarde ces "petites gens" avec beaucoup de mépris et de dédain, ne leur accordant aucune qualité, ne leur offrant aucun espoir. Il n'y a pas une seule figure sympathique, attirante. Ils sont tous imbibés de bières, de picon, de clopes et de "pet'"...
Il n'y a pas d'amour, même pas filial, pas d'amitié véritable, de complicité.
Je n'ai pas aimé le style, ni le vocabulaire utilisé, souvent vulgaire (ex : "la chiotte", "la clope").
Les 100 dernières pages m'ont paru très longues (1998, la coupe du monde de foot)...
La plupart des critiques sont dithyrambiques et donnent 5* à ce roman. Pour ma part, j'apprécie la peinture d'une société décadente, où le chômage et les conditions de vie difficiles sont omniprésentes, mais je ne trouve pas que ce roman soit assez bien écrit pour mériter le Prix Goncourt.