Un homme est retrouvé mort dans une gare près de Tokyo, le visage affreusement défiguré. Pas de témoin, pas encore d'identification. Imanishi récupère une enquête qui s'annonce difficile et qui trouve son dénouement dans l'histoire du pays.
Le Japon, bombardé pendant la seconde guerre mondiale, a vu nombre de ses papiers officiels détruits et l'époque est donc propice à la disparition et la création d'identités fictives. le meurtrier fait partie de ces individus qui ont voulu faire oublier leur passé pour mieux construire leur vie. Fils d'un lépreux, ce que ses papiers d'identité n'auraient pas manqué de révéler, il se réinvente une vie et devient un musicien célèbre. La notoriété ne manque pas de réveiller quelques fantômes qui viennent poliment lui rendre visite pour le féliciter et qui se retrouvent défigurés dans une gare. Puis il y a les victimes collatéra
les, complices involontaires du meurtre, qui sont retrouvées mortes de-ci de-là jusqu'à la résolution de l'énigme.
Le rythme est très lent et ce n'est pas pour rien que
Matsumoto est comparé au
Simenon européen. L'enquête piétine, la recherche d'informations dans les années 1950 est lente et les courriers mettent du temps à porter leurs fruits, l'enquête est plus psychologique que technique et ne prête pas aux révélations extraordinaires. L'ensemble est objectivement intéressant.
Pourtant je n'ai pas aimé ce livre : est-ce l'exotisme des noms auxquels je ne suis pas habituée, est-ce l'absence d'informations qui permettraient au lecteur de se projeter et de comprendre les allers-retours dans diverses provinces ? Je ne suis sentie perdue et peu encouragée à poursuivre, n'appréciant guère les schémas qui jalonnent le récit sans intérêt véritable.