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Rose-Marie Makino-Fayolle (Traducteur)Yukari Kometani (Traducteur)
EAN : 9782742795369
215 pages
Actes Sud (03/11/2010)
3.25/5   113 notes
Résumé :
Tsuneo Asai est en mission à Kôbe pour le compte du ministère de l'Agriculture lorsqu'il reçoit un coup de téléphone : son épouse est morte quelques heures plus tôt. Elle a succombé à une crise cardiaque tandis qu'elle se trouvait dans un magasin. Sous le choc, il décide de rentrer à Tôkyô par le premier train. Eiko avait le coeur fragile, il le savait, et la nouvelle de son décès ne l'a surpris qu'à demi. Les circonstances de sa mort, en revanche, ne laissent pas d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (31) Voir plus Ajouter une critique
3,25

sur 113 notes
Tsuneo Asai travaille au ministère de l'agriculture, en tant que chef de bureau de l'alimentation. C'est au cours d'un déplacement à Kôbe qu'il apprend la mort tragique de sa femme, Eiko. Un appel survient alors qu'il dîne en compagnie de son chef de cabinet et divers industriels. C'est sa belle-soeur, Miyako, qui lui apprend cette bien triste nouvelle. Il prend aussitôt le premier train pour Tokyo et va tenter d'en savoir un peu plus sur cette mort mystérieuse. Il savait sa femme fragile du coeur mais de là à ce qu'elle fasse une crise cardiaque, cela lui paraît bien étrange. Il se rend alors avec Miyako dans le quartier de Yoyogi, là où Eiko est morte, plus précisément dans la boutique de luxe où elle s'était réfugiée avant de faire sa crise cardiaque, un endroit qui paraît étrange aux yeux de Tsuneo qui ne comprend pas ce que sa femme faisait dans ce quartier. Il décide alors de mener sa propre enquête en discutant avec la tenancière de la boutique et en allant explorer les maisons et hôtels alentour...

Seicho Matsumoto nous offre ici un voyage dépaysant au pays du soleil levant. Même si l'intrigue repose sur la mort suspecte de la femme de Tsuneo, c'est avant tout une description des moeurs et des coutumes du Japon qui sont ici décrites, à savoir essentiellement les convenances sociales et la vie de couple. C'est donc véritablement un roman policier atypique, sans réellement de suspense, ni de rebondissements, dont l'enquête se déroule de manière méticuleuse, parfois lente, et de façon pas vraiment trépidante. Mais tel n'est pas le but premier de l'auteur qui s'est beaucoup plus intéressé à la psychologie des personnages, aux détails et aux descriptions. Il n'en reste pas moins un polar très agréable à lire pour qui aime le style de Matsumoto. Car son écriture est douce et sobre.

Un endroit discret... un peu trop, peut-être...
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Les japonais ont a coeur de ne jamais déranger autrui, à tel point qu'un homme dont la femme, Eiko, est décédée d'une crise cardiaque dans une boutique, se sent obligé d'aller présenter ses excuses à la propriétaire du magasin pour la gêne occasionnée…à nos yeux d'occidentaux, cela paraît assez surréaliste, mais il semblerait que cela soit une attitude tout à fait normale là-bas.
C'est donc ainsi que débute ce roman dans lequel Tsuneo Asai, en déplacement professionnel, apprend le décès brutal de son épouse.
Celle-ci avait déjà eu des problèmes de coeur, sa mort est donc explicable médicalement.
Mais que faisait-elle dans ce quartier si loin de chez elle ?

A partir de cette simple interrogation, Tsuneo Asai va se mettre à cogiter et à vouloir comprendre ce que sa femme faisait dans un endroit où personne ne semble la connaître, et où elle n'avait aucun achat précis à faire, au point que cela va devenir une véritable obsession.
On se laisse rapidement embarquer dans cette enquête peu conventionnelle, laquelle commençait légèrement à s'enliser quand un événement survient et relance l'intrigue comme jamais.
Le rythme est lent pendant toute la première moitié du livre mais cela est tout à fait en adéquation avec l'histoire et soudain, tout s'accélère et l'intrigue prend des allures de polar sombre et assez violent, agrémenté d'une pointe d'humour.
J'ai passé un très bon moment avec ce roman japonais qui date des années 70, mais qui n'a pas vieilli, les thèmes abordés étant toujours d'actualité.
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Le personnage principal Tsuneo Asai est un homme d'une grande intelligence. Il est haut fonctionnaire au ministère de l'Agriculture. Un soir, alors qu'il est en déplacement professionnel en province, il apprend au téléphone le décès brutal de sa jeune épouse.
Eiko était suivie depuis quelques temps par un cardiologue et Tsuneo se rend à l'évidence qu'elle avait le coeur bien fragile, par contre le lieu de son décès, dans un quartier peu fréquenté et éloigné de leur domicile, le laisse perplexe.
Avec minutie et perspicacité il va au fil des semaines réussir à reconstituer les circonstances exactes de la mort d'Eiko et constater avec amertume qu'elle le trompait lors de ses fréquents voyages professionnels.
L'amant d'Eiko rend visite une fois par mois à sa femme qui se trouve dans un sanatorium éloigné de Tokyo. Un jour, alors qu'il marche en direction du sanatorium, il est abordé par Tsuneo qui lui demande des explications. Mais cette entrevue avec l'amant, que Tsuneo a minutieusement planifiée, se passe mal et dans un moment de panique Tsuneo tue son ex rival.
Personne, à part lui, ne sait qu'Eiko le trompait et le meurtre de l'amant de celle-ci, sans témoin, est bien sûr incompréhensible pour les enquêteurs locaux.
Pourtant le fait de réaliser soudain qu'il est devenu un criminel, lui le brillant fonctionnaire qui ne laisse jamais rien au hasard, va le perturber au point de commettre des maladresses et, par la même, rendre ce roman passionnant jusqu'à la dernière page.


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Un fonctionnaire, Asai, apprend lors d'un voyage d'affaires, que sa femme, Eiko, est décédée dans une rue bien loin de chez elle. Il est troublé par le fait que sa femme ait pu se retrouver dans un quartier qu'elle n'a pas l'habitude, croit-il, de fréquenter. Et c'est à partir de cette simple question : "Mais que faisait-elle dans ce quartier?" que sa vie deviendra une recherche presque obsessive de la réponse. Il enquêtera en se promenant dans le quartier et les réponses qu'il ne peut trouver par lui-même, il les confiera à une agence de détectives.
Seichō Matsumoto, l'auteur, ne nous présente aucunement une enquête policière mais plutôt un portrait minutieux des conventions sociales japonaises, du mariage qui ressemble plus à un acte raisonné bien loin du romantisme et bien sûr les convenances au travail avec le respect de la hiérarchie, l'ambition et les apparences.
Les Japonais sont des gens polis, excessivement, civilisés et parfois contraints par tous ces codes sociaux. On les sent retenus, on les voit discrets, sans trop exprimer de spontanéité. Et « Un endroit discret » est bâti comme ça également. Un début assez lent, où l'on pose les pierres selon un ordre bien précis puis le récit accélère et les éléments feront en sorte que rien ne pourra plus être contenu.
Un petit voyage au Japon via les pensées et les réflexions de notre fonctionnaire qui n'est pas sans surprendre.


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Je ne ferai pas ici le résumé de ce roman, la quatrième de couverture donnant déjà suffisamment d'éléments.

Le rythme de ce roman noir est tout d'abord très lent. Puis il s'accélère et se précipite sans nous laisser le temps de reprendre notre souffle jusqu'au dénouement. Soit dit en passant, la chute de l'histoire m'a beaucoup fait rire par son côté ironique.

L'intrigue est centrée autour de Asai Tsuneo, haut fonctionnaire efficace, intelligent, froid et calculateur par de nombreux aspects. Malgré le drame qui le touche dès la seconde page, il est difficile d'éprouver de la compassion pour ce personnage qui semble doter d'un sang-froid à toute épreuve.
Son caractère méticuleux et réfléchi rend son enquête particulièrement prenante.

Un autre point intéressant de roman, rédigé dans les années 70, tient dans le contexte social dans lequel évolue Asaisan. Une fois de plus, on constate une conception du travail assez différente decelle en France. Asai a gravi les échelons hiérarchiques petit à petit, à force de travail, d'abnégation et d'années, et en sacrifiant une grande partie de sa vie privée. On assiste cependant à une évolution de cet ancien système d'avancement par l'âge avec l'arrivée de jeunes recrues issues de grandes universités qui sautent les échelons (merci le piston souvent).

On sent également de façon palpable la forte pression exercée par son travail: tous ses faits et gestes, grands ou petits, sont conditionnés par la peur de faire rejaillir l'opprobre sur ses supérieurs, ou même simplement les mettre dans l'embarras. Il n'est qu'à voir les courbettes et autres phrases de politesse et d'excuses que Tsuneo adresse à son supérieur quand il doit le laisser à cause de la nouvelle de la mort de sa femme! On le voit plus embarassé de ne pouvoir accomplir son devoir que touché par le décès brutal de sa femme.

Enfin, le roman offre une image du mariage japonais plus basé sur la raison que les sentiments. Eiko est la seconde femme de Tsuneo. Au cours de la narration, on apprend qu'il a eu à nouveau recours à un intermédiaire pour la rencontrer. La décision de s'unir ressemble ici à une froide équation dans laquelle le statut professionnel l'emporte. D'ailleurs, Tsuneo se le répète à diverses reprises: ne se sentant pas le moindre charme, ses chances maritales résident dans sa position de fonctionnaire du Ministère de l'Agriculture.
On se marie donc car il est normal, à compter d'un certain âge de le faire. D'ailleurs, l'auteur laisse entendre que pour Eiko, 27 ans quand elle l'épouse, c'était pour ainsi dire la dernière chance de convoler en justes noces. Dépasser les 25 ans sans être mariée est considéré comme honteux pour les femmes japonaises (Amélie Nothomb y fait référence dans "Stupeur et tremblements" en parlant de Mori Fubuki).
Vue de l'extérieur, le couple que forment Tsuneo et Eiko apparaît donc forcément comme bien fade, quoique matériellement stable.

Matsumoto Seichô dissèque ici la société japonaise contemporaine et se sert des coercitions sociales pour créer une intrigue intelligente et bien menée.
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Elle aurait pu mettre les vêtements les plus sobres, cela n'aurait sans doute rien changé. Le sex-appeal qu'elle aurait essayé d'atténuer n'en aurait été que plus perceptible. Cela faisait partie de son corps et n'avait rien à voir avec ses vêtements. Eiko avait été une jeune femme aimable et plutôt expansive, ensuite son attitude lui avait semblé empreinte de séduction. De fait, même lui, son mari, le sentait parfois, surpris par un petit geste ou une de ses manières.
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Mais il n'était pas pour autant tout à fait tranquille. Il lui arrivait soudain d'être frappé par la perspective d'être un meurtrier. Une pensée qui lui donnait des sueurs froides. Non par conscience morale de son crime, mais par peur de la catastrophe lorsqu'il serait découvert. Cela ressemblait à la peur du vide, et il avait parfois envie de hurler. C'était brutal, comme des crampes d'estomac. Et comme pour les crampes d'estomac, dès que la douleur disparaissait il oubliait tout et revenait à son quotidien.
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"Je viens tout juste de recevoir un coup de téléphone de mon domicile à Tôkyô. Pour me prévenir de la mort subite de ma femme."
(...)
- Ça m'ennuierait qu'on croie que je laisse tomber tout ça à cause d'une affaire privée.
- Une affaire privée, il s'agit quand même du décès de votre femme.
- Bah, malgré tout, il faut quand même séparer les choses.
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Etait-ce donc qu'il l'avait aimée ? On ne pouvait pas dire que leurs sept années de vie de couple avaient été intenses, mais maintenant qu'elle était morte, il se rendait compte de son amour.
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Les maris abandonnés par leur épouse attirent en général la compassion des femmes. Surtout celles des lieux de rendez-vous, dont le travail consiste à voir l'immoralité féminine au quotidien et qui, lorsqu'elles perdent un peu de la maîtrise que leur donne la conscience professionnelle, penchent encore plus du côté du mari dont l'épouse est adultère. Quand on réfléchit à cette psychologie, on peut comprendre que l'habitude du travail, qui entraîne à ne pas trop s'appesantir sur l'outrage du même sexe, fasse rejaillir à l'inverse le sentiment d'injustice, mélange de jalousie et de haine, accumulées.
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Videos de Seicho Matsumoto (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Seicho Matsumoto
À l'occasion du Festival international de la bande dessinée d'Angoulême 2019, Xavier Guibert vous présente l'exposition "Taiy? Matsumoto, dessiner l'enfance" avec ATOM, ANA, Les Cahiers de la BD et le Musée d'Angoulême.
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