Bel-Ami reste un de mes livres préférés, une révélation que j'ai eu au lycée et depuis, je le relis presque chaque année.
C'est
Maupassant au sommet de son écriture... à chaque fois que je le relis, je découvre quelque chose de nouveau et puis, je me rends compte à quel point sa langue est fluide. C'est absolument merveilleux.
Il restitue son époque, le milieu du journalisme qui est absolument passionnant. Si
Balzac se perdait dans les détails dans les
Illusions perdues, ici
Maupassant, en quelques phrases, croque le monde journalistique : des journalistes, des chroniqueurs, des pique - assiettes en tout genre... papillonnant d'un journal à l'autre, faisant et défaisant les carrières des parlementaires. C'est quelque part un témoignage, un testament de l'époque.
Maupassant n'est pas tendre avec les femmes mais ce sont elles qui permettent l'ascension de Georges Duroy. Mais il n'est pas aussi cruel avec elles qu'il l'est avec Jeanne dans
Une Vie.
Il est intéressant de voir qu'un homme doit son ascension dans le monde, uniquement grâce aux femmes. D'ailleurs, en se promenant au Bois de Boulogne, il voit un équipage dans lequel est assiste une "horizontale" avec deux grooms, et il compare sa position dans le monde à celle de la cocotte qui, elle aussi, doit sa fortune aux coucheries.
Bel-Ami est un "classique" qu'il faut avoir lu, d'une part pour découvrir
Maupassant. La fluidité de son style, l'aisance, et la narration quasi contemporaine peuvent réconcilier les lecteurs fâchés avec la littérature du 19e.
D'autre part, c'est la description du gai Paris avec ses théâtres et ses boulevards, les intrigues et les scandales politico-financiers de la IIIe République.
De plus, c'est une variante du roman d'initiation où Georges Duroy, dont les parents sont de simp
les paysans aubergistes de Rouen, devient Georges du Roy de Cantel, parvient à conquérir Paris, faire un beau mariage et devenir un des journalistes les plus convoités.