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3,76

sur 458 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
J'ai lu presque tous les livres de Joyce Maynard, et jusqu'à présent je n'en avais pas noté un seul à moins de quatre étoiles. Vous comprenez donc que j'attendais beaucoup de cette lecture, et cela restera une demie déception pour moi.

Joan, renommée Amelia, perd sa mère à six ans dans une explosion, lors de la préparation d'une bombe. Elle sera élevée par sa grand-mère et trouvera momentanément le bonheur auprès de Lenny avec qui elle aura un fils. Après un drame, elle fuit son passé dans un endroit inconnu, au bord d'un lac au pied d'un volcan. Et c'est l'histoire de sa nouvelle vie que l'autrice nous raconte. Une vie de reconstruction, une vie où elle va peu à peu retrouver la paix à défaut du bonheur, une vie où elle rencontrera à la fois la bonté et la trahison.

J'ai aimé retrouver l'écriture de Joyce Maynard, que j'apprécie. J'ai aimé le voyage dans une nature luxuriante, où il fait bon vivre globalement, même si tout n'est pas rose et si quelques mauvaises surprises attendent l'héroïne. J'ai aimé le début qui explique la vie d'Amélia avant de quitter les États-Unis. J'ai aimé la fin qui accélère presque brutalement le rythme du livre, rythme qui, il faut bien le dire, était un peu trop lent à mon gout. J'ai regretté que quasiment la moitié du livre soit faite de petits chapitres mettant en scènes des personnages extérieurs à l'histoire principale, j'avais hâte de retrouver celle-ci et de savoir ce qui allait arriver à Amélia. J'espérais quelques rebondissements, qui sont venus mais m'ont cependant laissée sur ma faim.

Je n'ai retrouvé dans ce livre ni la tension que l'autrice avait su instaurer dans certains de ses livres, ni le torrent d'émotions de certains autres.
Son héroïne m'a semblé bien pâlichonne à côté d'autres, et je l'ai trouvée très spectatrice de sa vie.
J'ai quand même passé un bon moment, l'écriture est très fluide, les chapitres courts et le livre se lit donc rapidement. A ceux qui n'ont jamais lu l'autrice, je ne conseillerais pas celui-ci. Cela serait vraiment dommage. Elle vaut mieux que cela.

Merci à toutes mes compères de cette lecture commune: Bidule62, BiblioJoy, Sevlipp, misslaure et iris29, dans l'ensemble plus enthousiastes que moi.
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Quand on me propose une LC, j'ai du mal à dire non. Mais en plus si le livre choisi est le dernier de Joyce Maynard, là je saute sur l'occasion !
J'ai aimé "les règles d'usage" et "où vivaient les gens heureux" et je me suis régalée avec cet "hôtel des oiseaux". Peut-être pas autant qu'avec "où vivaient les gens heureux" qui a été un véritable coup de coeur. Mais quand même j'ai passé un bon moment dans cet hôtel situé en Amérique centrale entre lac et volcan.
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Le début m'a intriguée, début où on suit aux Etats-Unis une jeune femme qui cache sa véritable identité. Qui finalement va fuir le pire deuil imaginable vers l'Amérique centrale. Elle va découvrir cet hôtel, sa gérante, une femme hors du commun.
J'ai été moins emballée par le milieu du livre, j'ai craint un catalogue de visiteurs.... Mais assez rapidement j'ai de nouveau été prise par ce roman. Car tout s'explique au fur et à mesure. J'aime l'écriture de cette romancière, j'aime les pavés où l'auteur(e) prend le temps de poser ses personnages, de planter son décor (ah ce volcan, qu'est-ce qu'il m'a tentée !), là j'étais gâtée !
Je l'avoue, faire un séjour dans cet hôtel me plairait beaucoup ! Il est clair que l'auteure a puisé dans sa vie pour partie guatemaltèque pour décrire ce village, ses habitants, ses coutumes, sa pauvreté.... et ses bonheurs simples.
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Définitivement j'associerai ce livre à cette LC sympa et à la tempête Ciaran. Bah oui je suis partie en vacances en Bretagne (quelle belle région !) avec ce livre et j'ai découvert la tempête made in Breizh !
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Quand j'ouvre un roman de Joyce Maynard, je sais que je vais accompagner des personnages touchants avec leurs valises, leurs failles, leur courage, leurs forces et leurs faibles.
Et cela n'a pas manqué ; je me suis attachée à Amélia et ceux qui vont lui permettre, pendant 4 décennies, de survivre, de se relever et de retrouver le gout de vivre.
D'une écriture limpide, simple, intimiste et avec des chapitres courts, l'auteure prend son temps pour nous conter une vie, des paysages luxuriant, l'ombre d'un volcan, des fleurs odorantes, des gens modestes et des enfants attachants.
Comme dans tous les romans de Joyce Maynard, nous assisterons aussi à un trahison, une emprise, un abandon, des tromperies et des violences sexuelles.
Et puis, il y a toujours une lueur d'espoir.
Alors, encore une fois, je referme ce roman le coeur serré et le sourire aux lèvres.
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Quelle jolie première de couverture. Et quel roman émouvant surtout...

Je suis très friande des livres de Joyce Maynard. Mon préféré à ce jour reste" Les règles d'usage". Ici, l'auteure nous conduit avec son personnage principal, Joan / Amelia, au Guatemala, où elle se retrouve par hasard ( croit-elle) , après avoir fui les Etats-Unis, traumatisée par un drame.

Car le hasard se révélera être son destin. A l'hôtel un peu délabré de la Llorona, où elle se sent tout de suite chez elle, elle est accueillie par la charismatique Leila . Contre toute attente, elle lui lègue à sa mort, peu de temps après, son domaine.

On suit alors , durant de nombreuses années, le parcours d'Amelia, sa renaissance dans ce lieu qu'il faut réparer et entretenir, mais où elle retrouve, parmi les oiseaux et les fleurs, un certain bonheur. Autour d'elle gravitent de nombreux personnages, souvent hauts en couleur, habitants pauvres mais se satisfaisant de peu, clients de l'hôtel en recherche de quelque chose. D'autres, qu'elles croyaient proches, la décevront.

L'image maternelle, ce manque, thème souvent développé par l'auteure, sera le fil conducteur de rencontres et de malentendus. Jusqu'au final réparateur...

Encore une histoire prenante, beaucoup de chaleur humaine, au-delà des pertes et des déceptions. J'ai aimé être avec Amelia auprès du lac et du volcan, à La Esperanza.
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Ce billet n'est pas simple à écrire car différents sentiments m'ont traversé durant cette lecture. Emerveilllée par la beauté d'une nature luxuriante, un peu déçue par certains chapitres.
C'est un roman où la nature joue un rôle de reconstruction, une nature qui semble avoir une âme, un pouvoir.
Je m'y suis sentie bien et cette nature a eu un effet apaisant sur moi, ce fut un refuge qui m'a fait rêver d'un monde plus sain, à l'abri de la perversité du monde du travail. Tout n'est cependant pas un havre de paix, la malveillance l'a pas du gain et malheureusement je pense un peu partout. La quatrième de couverture est suffisamment détaillée pour que je n'en rajoute pas ici, je ne transcris donc que mon avis. Il n'y a pas trop de surprise, tout ou presque est prévisible, des clichés sont également présents mais c'est malgré tout une lecture qui m'a fait du bien.
Ce n'est pas le meilleur de Joyce Maynard mais c'st un roman qui permet d'espérer et de croire aux rencontres salutaires, un roman sur la reconstruction.
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Plutôt un feel-good pouvant servir de toile de fond à un film.

Je dis cela car très vite on perçoit les parfums, la nature et les couleurs très justement dépeints par Joyce Maynard. C'est une autrice qui a du coeur, des émotions, des sensations qu'elle sait transcrire en roman. A se demander si elle n'a pas vécu elle aussi, ou une personne de son entourage, une poignante histoire humaine.

L'histoire.
Dès le début du livre et de la présentation de la vie de son héroïne Joan, nous sommes plongés dans les affres de son enfance cabossée puis d'un malheur incommensurable. le secret que sa grand-mère lui a fait porter dès son très jeune âge a éteint tout lueur de gaité enfantine. Effectivement la vie chaotique de sa mère Diana Landers, chanteuse, en permanence à la recherche de l'homme idéal, fera que Daniel, le seul papa d'adoption qu'elle aura jusqu'à ses six ans, va finir par ne plus arriver à suivre sa mère dans toutes ses frasques et péripéties. Il l'a à peine quitté que cette drôle de mère va se mettre avec des loosers qui jouent au braquage et fabriquent des explosifs. C'est lors d'une explosion dans la cave de la maison où elle vit avec son nouvel amoureux, que Diana va mourir. Même pas de corps à enterrer et pire, un scandale de part les morts occasionnés alentours.

Sa grand-mère dite Grammy panique. Immédiatement elle quitte la ville avec Joan, change leur identité et essaie de survivre avec sa petite-fille. La grand-mère ne s'appelle plus Esther mais Renata, la petite Joan s'appellera Amélia.
L'enfance se passe avec ce lourd secret qui les garde à distance des hommes et femmes qu'elles côtoient.
Lorsqu'Amélia a 18 ans, la grand-mère meurt d'un cancer du poumon et lui fait promettre de garder le secret de l'identité et de la mort de sa mère.
Arrive l'homme qui va assez l'aimer pour l'accepter telle qu'elle est. Ils ont très vite un enfant. Les deux meurent dans un accident. A part sauter d'un pont, que lui reste-t-il ? Rien d'autre qu'une fuite en avant. Un voyage de huit jours en bus puis un autre en avion vont l'amener au bord du Lago La Paz (Lac de la paix), au coeur d'une luxuriante contrée d'Amérique Centrale, dans un hôtel tenu par Leila, 60 ans, sans mari et sans enfants.
L'histoire nous éloigne ensuite de l'héroïne et nous fait croiser plusieurs coeurs cassés.
On la retrouvera en fin de roman avec un dénouement qui peut s'entendre.

Dès les premiers chapitres j'ai eu le sentiment qu'à part l'écriture, je ne retrouvais pas la force et l'émotion que Joyce Maynard avait mis dans ces précédents romans. « Où vivaient les gens heureux » m'avait fait passer un très bon moment. Ici on est plutôt dans ce que je qualifierais de gentille et agréable lecture.
Très vite ce roman m'a rappelé un film d'après le livre « Mange, prie, aime » d'Elizabeth Gilbert. Et c'est peut-être cela qui m'a embrumé les choses.
Heureusement que l'écriture de Joyce Maynard a su créer une sorte de poignante tristesse qu'elle a transformé en mélodieuse résilience.

Citations :
« Les jardins durent plus longtemps que la plupart des histoires d'amour. Il est plus sûr de parier sur les orchidées que sur les hommes. »
« Je pouvais passer le restant de mes jours à regarder par la fenêtre , ou imiter cet oiseau exotique rare et m'échapper. Comme la femme de Chagall sur ma carte postale, mes pieds pouvaient quitter le sol et mon corps prendre son envol. Sans la promesse d'un baiser. Seulement avec celle de me libérer de mon incurable chagrin. »
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Traduit de l'anglais par Florence Lévy-Paoloni

Quelle merveilleuse découverte, quelle merveilleuse lecture.
Malgré quelques ficelles un peu grosses, que je pardonne volontiers à l'auteure, j'ai passé un très bon moment avec tous les protagonistes tellement attachants, sauf quelques-uns qu'il vaut mieux éviter, dans un décor magnifique dont la couverture nous donne un aperçu.
Ce n'est pas un coup de coeur, mais pas loin.
Je vous recommande vivement cette lecture pour voyager.
Dans ses remerciements, Joyce Maynard nous fait part du "problème" posé par l'écriture de ce livre, "problème" qui m'a laissée baba. Je la cite :
« A l'automne 2021, quand j'ai proposé le manuscrit de ce roman, il m'a été répété qu'écrire sur le monde dans lequel cette histoire se déroule serait considéré comme une « appropriation culturelle » de la part d'une autrice non indigène, non LatinX comme moi ».
Je vous laisse méditer sur ce que cela implique...
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Enfant, Joan accompagnait sa mère dans une errance joyeuse au gré des hommes qu'elle rencontrait tout en lui chantant des mélodies avec sa jolie voix .
Cette période prend fin brutalement lorsque la mère de Joan disparait lors d'une explosion d'origine criminelle , à New-York en 1970 .
La grand-mère de Joan décide alors de fuir et la fillette devient Amelia.

Quelques années plus tard, un nouveau drame vient arrêter le cours de la vie heureuse d'Amelia qui trouve refuge dans un village , La Esperanza , au bord d'un lac dominé par El fuego, le volcan.
Elle est accueillie par Leila dans son hôtel délabré , la Llanora , Leila est une vieille femme généreuse , le jardin est luxuriant, les oiseaux enchanteurs , la vue sur le lac et le volcan magnifique. Amelia prend la suite de Leila , embellit l'établissement mais reste profondément marquée par les différentes pertes des êtres aimés.

Le lieu est le cadre de passage de personnes qui ont toutes une histoire à raconter.
Ces morceaux de vie sont souvent pittoresques, heureux ou tristes .
Le cadre merveilleux, l'accueil simple et sans jugement d'Amelia, la merveilleuse cuisine de Maria rendent ces séjours inoubliables, comme un petit morceau de paradis sur terre et lorsque chaque année, la nuit des lucioles resplendit, la contemplation est magique.
La vie du village vient aussi rajouter du piquant à la description.

Quand on a eu la chance de séjourner au bord du lac Atitlan au Guatemala , on reconnait ces paysages uniques qui se gravent à jamais dans la mémoire.

Si j'ai aimé le début du récit, y trouvant cependant quelques faits déjà rencontrés dans d'autres romans sans pouvoir retrouver lesquels , j'ai trouvé la partie centrale un peu longue avec les différentes petites histoires des clients de passage , la trahison d'un ami se sent rapidement et n'étonne guère . La fin du roman réveille heureusement le lecteur.

Dans les remerciements que fait Joyce Maynard, j'ai été assez effarée par les blocages des éditeurs , heureusement que ce roman a pu être accepté par un éditeur moins wokiste ...
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Dans les années 70, Joan n'est encore qu'une jeune fille quand sa mère meurt dans une explosion d'une bombe à New York. Pour éviter toute enquête sur cette affaire de terrorisme, la grand-mère supplie la petite de taire cet événement à tout jamais, ils déménagent, et Joan doit changer de prénom, ce sera désormais, Amélia, pour le reste de sa vie.

Amélia grandit, devient une artiste, rencontre Lenny qu'elle épouse, un premier enfant, le bonheur ! Mais, Amélia est une nouvelle fois frappée par la tragédie. Elle ne s'en remettra jamais, et part.. au bout du monde. C'est à partir de ce moment là, que commence réellement le nouveau roman de Joyce Maynard. Amélia arrive à La Esperanza, en Amérique centrale, campé au bord d'un immense lac aux couleurs turquoise surmonté par un volcan. La reconstruction d'Amélia se fera ici, dans un vieil hôtel à rénover : l'hôtel des oiseaux !

Oublier tout de Joyce Maynard, ce roman est totalement différent. Dans une écriture et un langage visuels, colorés, réels et de courts chapitres, Joyce offre un kaléidoscope de chemin, d'histoire de vie, de voyage, de personnage, d'aventure, de questionnement, à travers un voyage en terre inconnue. Pas de retournement de situation à gogo mais des histoires incroyables de gens simples, ébahis pour la beauté du paysage.

Peu importe où Joyce Maynard nous importe, je suis du voyage, j'aime cette écriture à la fois simple et efficace où les émotions en ressortent grandies. Un roman où le hasard de la vie et des rencontres font la beauté, la puissance d'un lieu, comme un conte foisonnant d'histoires à travers un dédale de chemins.

Le chemin de vie d'Amélia (ou Joan) reste dans la tête telle une véritable héroïne. Que j'aime Joyce Maynard et ses romans pleins d'espoirs et de surprises. Un roman à lire pour le dépaysement mais surtout pour les derniers mots qu'on découvre dans les remerciements. Alors merci Philippe Rey de faire vivre la plume de cette auteure au grand coeur dans notre beau pays !
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« L'hôtel des oiseaux » est un roman sur la renaissance et la résilience d'une femme qui, petite déjà, a subi de terribles traumatismes. À 7 ans, en 1970, Joan perd sa mère dans une explosion causée par une bombe dans un sous-sol de New York. Elle est prise en charge par sa grand-mère qui lui fait jurer de ne jamais parler de sa mère ni de cette explosion. Joan doit effacer sa vie précédente, et s'en construire une nouvelle. Pour cela, elle deviendra Amélia. Les années passent, Amélia, continue de vivre dans le secret. C'est une artiste. Un homme partage sa vie, elle est maman d'un petit garçon. À nouveau, le destin vient frapper à sa porte, une nouvelle tragédie fait voler son existence en mille morceaux. Incapable de faire face, Amélia décide de partir sans but précis. Loin : sa seule envie, son seul besoin. Elle atterrit dans un pays d'Amérique centrale, puis dans un hôtel, La Llorona, qui ressemble à un conte de fées, où la propriétaire Leila l'accueille chaleureusement. Ce havre de paix, « Juste le ciel, l'eau et le volcan », loin du monde et de ses vicissitudes, vont permettre, éventuellement, à Leila, de réfléchir, de guérir, et de se reconstruire.

« L'hôtel des oiseaux » raconte la rencontre de deux femmes. Amélia, traumatisée, dans la douleur, ne sachant plus très bien quelle direction donner à son existence et Leila la mystérieuse propriétaire de l'hôtel, un hôtel dont peu de gens ont entendu parler. Et pour cause, « Je ne fais pas de publicité pour La Llorona. Les gens dont le destin est de venir ici trouvent le chemin. » La première est retranchée dans son passé et son chagrin, la seconde est mystérieuse, mais riche des expériences vécues par les hommes et les femmes qui ont séjourné dans son hôtel. « Beaucoup d'histoires se sont déroulées à cet endroit. Certaines heureuse, d'autres à vous briser le coeur. Tous ceux que j'ai rencontrés venaient ici, poussés par une quête ou une autre. Ils n'ont pas toujours trouvé ce qu'ils cherchaient, mais ils ont en général trouvé ce dont ils avaient besoin. »

Ne vous attendez pas à un roman où l'on tourne les pages avidement, comme si on était à la recherche d'un mystère à résoudre à tout prix. Joyce Maynard prend son temps pour aider son lecteur à imaginer les lieux, et à rencontrer ces deux femmes. Dans « L'hôtel des oiseaux », la nature a une importance prépondérante, car autour de l'hôtel, elle est luxuriante. le jardin à lui seul est d'une beauté à couper le souffle, et peut être utilisé pour de nombreuses méditations, ou simplement pour ne penser à rien. Ce n'est pas si facile, lorsqu'on est dans la douleur de faire le vide, et de déconnecter son cerveau pour apprécier le moment. En ce sens, vivre par procuration à la Llorona, permet au lecteur un temps de pause dans sa vie. J'ai beaucoup apprécié ce temps de repos, comme une trêve entre moi et moi-même pour arrêter le temps.

Alors, évidemment, même en fuyant, au bout du monde, on ne peut pas éternellement, se fuir soi-même. La vie reprend toujours ses droits, et c'est sans doute, en ce sens, qu'elle nous sauve de bien des manières. L'hôtel doit être rénové, les clients accueillis, les problèmes résolus. Car, même au paradis, certains démons reviennent toujours nous hanter, quand la vie ne nous réserve pas plus de surprises. Je n'en révélerai pas plus sur l'histoire à proprement parler, mais vous vous doutez bien que Joyce Maynard n'a pas écrit 560 pages de méditation contemplative. Elle nous réserve même quelques surprises que personnellement, je n'avais pas vues venir.

Outre l'ambiance, j'ai beaucoup aimé la relation entre Amélia et Leila, l'une paumée et l'autre comme investie d'une mission de sauvetage des âmes perdues. Puis, j'ai été très sensible, à la façon dont Joyce Maynard aborde la reconstruction d'Amélia. Comme dans la vie, elle laisse du temps au temps, et comme dans la vie aussi, son esprit, ses préoccupations disparaissent au profit d'autres, devenues plus importantes.

Dans « L'hôtel des oiseaux », il est également beaucoup question de l'instinct maternel, de maternité, de désir d'enfant, et de moyens pour y parvenir. C'est un roman sur la vie, mais également sur la mort. La nature y est toute puissante, et nous rappelle sans cesse que nous ne sommes que des invités ici-bas. Joyce Maynard aborde également les différences culturelles, les difficultés de la population indigène, la pauvreté et l'entraide commune qui nous donnent notre humanité, car fraternité et solidarité se conjuguent dans les deux sens. Ce livre est un hommage à l'endroit où l'auteur vit une bonne partie de son temps depuis plus de 20 ans. Il a fallu le défendre face à la fameuse « appropriation culturelle ». Elle, femme blanche non indigène, comment pouvait-elle se permettre ?

Si vous avez besoin d'un peu de temps pour vous recentrer sur vous, grâce aux autres, lisez ce roman. Joyce Maynard possède l'art de décrire les émotions féminines et les épreuves auxquelles sont confrontées beaucoup de femmes. Sa plume est délicate, sensible et poétique. À travers ses textes, il est possible d'entrevoir la femme qu'elle est, et ce qui la touche. Je n'ai pas encore fini de découvrir ses oeuvres, mais je vous recommande vivement son roman « Où vivaient les gens heureux » paru en 2021 aux éditions Philippe Rey, grand prix de littérature américaine 2021 qui avait été un énorme coup de coeur.

Lien : https://aude-bouquine.com/20..
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