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Citations sur Le Café de luxe pour beaux messieurs (8)

- Est-ce que je peux entrer, s’il vous plaît, Mma ? Il fait chaud dehors et j’ai très soif.
Au Botswana, nul ne pouvait tourner le dos à une personne qui formulait une requête aussi directe. Mma Ramotswe le savait. Dire que vous aviez soif revenait à invoquer une règle fondamentale de la morale ancestrale du Botswana : on ne refusait pas de l’eau potable à son prochain. Cela remontait à une époque où l’eau était encore plus précieuse qu’à présent, au temps où, dans le Kalahari, les habitants du désert conservaient le précieux breuvage dans des récipients ensevelis sous terre, des calebasses dissimulées sous le sable. On les sortait et on perçait un trou pour ouvrir l’accès à ce bien propre à sauver des vies. Mais lorsqu’on en buvait une gorgée, il fallait laisser les autres en faire autant. On n’avait pas le choix, c’était comme ça. Et dans les villages qui possédaient des puits, on offrait également à l’étranger de passage de quoi étancher sa soif, car telle était la moralité d’un peuple qui vivait depuis toujours sur une terre aride, au bord d’une immense étendue privée d’eau.
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Le monde n’était pas parfait ; il ne l’avait jamais été et ne le serait jamais. Il était semé d’embûches et de complications, de peur, de regrets et de larmes amères. Cà et là, pourtant, apparaissaient de minuscules lueurs, difficiles à discerner parfois, mais bien présentes, comme la lumière rassurante aux fenêtres d’une maison dans la nuit. Les flammes qui les créaient s’allumaient avec peine, mais de temps à autre, vraiment de temps à autre, on découvrait que l’on avait entre les mains l’allumette qu’on allait pouvoir gratter pour démarrer l’un de ces modestes feux.

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La colère, lui avait un jour expliqué son père Obed Ramotswe, n'est rien d'autre que du sel dont on frotterait ses blessures.
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- Un peu.... despote ? suggéra-t-elle. C'est le mot que tu cherchais, Rra ?
Mr J.L.B. Matekoni fronça les sourcils, réticent. Mma Potokwane avait un côté despote, oui ; ce terme lui convenait parfaitement, mais bien sûr elle n'avait pas le choix. Quand on dirigeait un orphelinat, avec une multitude d'enfants qui couraient en tous sens, il fallait être capable d'imposer sa volonté. D'ailleurs, si l'on devait un jour passer une annonce dans le journal pour la remplacer, il faudrait spécifier aux candidates la nécessité de ce côté despote. Si Mma Potokwane décidait de prendre sa retraite, par exemple, et qu'il faille trouver quelqu'un pour lui succéder, l'annonce devrait stipuler clairement les choses : Recherche dame avec expérience pour le poste de directrice d'orphelinat. Personnalité despotique exigée.
Il sourit à cette pensée.
- Il y a quelque chose de drôle, Rra ? s'enquit Mma Ramotswe.
Il chassa de son esprit l'image d'une file d'attente composée de grosses dames autoritaires faisant la queue pour passer l'entretien. Il y aurait beaucoup de bousculades et d'altercations dans la file, chacune jouerait des coudes, jusqu'à ce que la plus résolue, la plus despotique, se retrouve en tête et soit d'emblée engagée.
Il s'empressa de revenir au sujet qui les occupait : le restaurant de Mma Makutsi.
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Elle se tut. Il y avait tant de gens qui ne demandaient qu’à vivre en paix, songea-t-elle, et tant d’autres qui cherchaient à les en empêcher…
Allons faire un tour dans le jardin, suggéra-t-il, pendant qu’il fait encore clair.
Ils quittèrent la véranda. La lumière s’amenuisait vite, mais il en restait assez pour voir ce qu’ils voulaient voir : les progrès des haricots-fleurs, l’état des pâquerettes du Namaqualand que Mma Ramotswe avait récemment semées sur un côté de la maison, les nouveaux arbustes plantés près du mopipi.
Il restait aussi assez de lumière, se dit Mma Ramotswe, pour voir que le monde n’était pas seulement un lieu de douleur et de manque, mais un endroit où nos histoires d’humains toutes simples – ces choses qui, dans leur mesquinerie, nous déconcertaient parfois – n’étaient pas insolubles, et qu’il ne pouvait pas ne pas exister une façon de les résoudre.
Elle prit la main de son mari et nulle autre parole ne fut échangée. Les mots n’étaient plus nécessaires.
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- Vous avez vu ? souffla-t-il. ce doit être la seule Porsche de tout le Botswana ! regardez, Mma Ramotswe !
- C'est juste une voiture, comme n'importe quelle autre voiture, répliqua-t-elle. Les voitures riches n'ont pas plus de quatre roues, si ? Et est-ce qu'elles ont deux volants ? Je ne crois pas. Elles sont en tout point identiques aux voitures pauvres, Charlie.
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C'était une promesse comme en faisaient tous les maris, se disait-elle. Chaque épouse devait avoir en tête une liste de choses que son mari était censé effectuer, mais auxquelles -autant être réaliste- ils ne s'attellerait jamais.
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Comme le disait souvent son père, le regretté Obed Ramotswe : du bétail, on en a toujours soit trop, soit pas assez. Jamais la quantité parfaite ! Lorsqu'elle était petite, elle se demandait ce qu'il entendait par là. A présent elle savait.
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