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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ce que Thomas B. Reverdy n'avait pu réaliser dans son roman Climax, Charlotte McConaghy l'a accompli, réussissant à intégrer des personnages forts et crédibles dans leur quête du bonheur sur fond de changements climatiques. Son héroïne, Franny Stone, mi-irlandaise, mi-australienne, se définit elle-même comme un être impulsif, inconstant et continuellement tourmenté. On la retrouve, dès les premières pages, au Groenland, en train de baguer les dernières sternes arctiques avant leur migration annuelle. Son objectif : les pister jusqu'en Antarctique. le hic : se dénicher un passage sur un navire dans une ère où les pêcheries sont désormais interdites. Les poissons se font rares et la plupart des espèces animales ont disparu, nous sommes dans une dystopie qui pourrait être la réalité d'ici quelques années.
J'ai beaucoup aimé ce premier roman de Charlotte McConaghy. Il contient tout ce qui fait une bonne fiction et bénéficie en outre d'une construction originale. Une lecture très agréable et la découverte d'une nouvelle autrice qu'il faudra suivre de près.
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Nous sommes dans quelques années sans savoir précisément laquelle. La sixième extinction de masse a commencé. Exit les lions, les loups, les corbeaux. Régulièrement une espèce disparaît. Les poissons ont disparu des océans presque totalement. Les oiseaux ont déserté le ciel.
Pourtant il semble que l'oiseau migrateur le plus endurant résiste.  Il s'agit de la sterne arctique. Celle-ci migre tous les ans de l'Arctique aux confins de l'Antarctique en suivant les côtes africaines ou sud-américaines. Durant son périple elle engloutit des bancs de petits poissons.
Franny Stone est une jeune femme incapable de se fixer. D'Australie en Irlande, elle a toujours été subjuguée par la mer, les oiseaux. Un baûme sur les pertes qui ont bouleversé sa vie.
Sans en connaître la raison au début du roman, nous suivons Franny au Groenland où elle suivre la migration des serbes arctiques.
Elle convint Ennis,  patron d'un chalutier de l'emmener avec son équipage afin de suivre la migration des sternes. Pour les pêcheurs,  c'est tout bénéfice avec la promesse que les oiseaux les mèneront à des poissons devenant très rares.
Cette longue migration , vers le Sud sera l'occasion d'apprendre par bribes les aléas de la vie de Franny.
Migrations porte bien son pluriel.
Migration du monde en général,  qu'il soit animal ou humain. Mais les humains ne sont ils pas des animaux ?
A travers un jeu d'aller retour bien maîtrisé,  Charlotte McConaghy nous délivre un roman brutal et poignant.
Cette anticipation de quelques années n'est pas si loin de notre quotidien et nous interpelle fortement sur notre rapport au réchauffement climatique et à la transition écologique.
Quant à l'histoire de Franny que l'on découvre peu à peu, elle nous tient en haleine et par sa brutalité nous rappelle la brutalité de cette sixième extinction de masse qui n'est pas une fatalité
Dernière phrase du roman :
" Ma mère me disait toujours de guetter les indices.
Les indices de quoi ?
Les indices de la vie.  Ils sont partout "

Ps. Il s'agit d'un premier roman de très grande tenue que l'on ne lâche pas.
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Nous sommes demain. 80% des espèces animales sauvages ont disparu. Très peu de poissons subsistent au fond des océans et seules les sternes arctiques , ces oiseaux capables de parcourir des milliers de kilomètres lors de leurs migrations, semblent avoir survécu.
Par amour pour ces oiseaux, Franny Stone parvient à embarquer sur un bateau de pêche et faisant fi de ses convictions écologiques, propose un marché au capitaine du Saghani : les sternes les mèneront aux poissons et elle pourra les suivre dans leur périple.
Commence alors un double voyage : l'un sur mer en compagnie d'un équipage haut en couleurs , l'autre dans le temps qui nous permet de découvrir une héroïne marquée par un passé douloureux, par son amour de la mer et enfin par une irrépressible bougeotte qui la force à quitter ceux qu'elle aime.
Charlotte McConaghy sait nous tenir en haleine, tant dans son récit d'aventure maritime que dans la découverte des failles de son héroïne. On ressent parfaitement aussi son amour de la nature et les craintes que la sixième extinction annoncée génère chez ses personnages, personnages dont elle brosse le portrait avec beaucoup d'empathie. On frôle parfois le pathos mais la conclusion, juste parfaite offre une lueur d'espoir bienvenue. Un roman qui séduira tous les amoureux de la  nature.

Éditions  Lattès 2021


Traduit de l'anglais par Anne-Sophie Bigot
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Voilà un roman qui tranche agréablement avec toutes mes lectures actuelles et qui m'a apporté un vent de renouveau rafraîchissant aux odeurs d'embrun, aux clameurs des goélands et d'un océan déchaîné qui se brise sur la coque du chalutier. Pas seulement. Il y a aussi de ces nausées terribles provoquées par le bouillonnement des vagues, de la raideur de la collision avec ces icebergs. C'est un premier roman choc de l'auteure australienne Charlotte McConaghy, qui met au premier plan son attachement au monde animal, cette menace d'extinction qui pèse de plus en plus sur lui, ainsi que cette peur de tout voir basculer et disparaître irrémédiablement, tout en explorant le thème fort de l'ancrage familial à travers celui du voyage.

C'est un roman qui sonne comme un avertissement terrible avant que l'irréparable n'arrive, puisque l'auteure en a presque fait une dystopie : Nous sommes dans un monde ou presque tous les animaux sont sur le point de disparaître, le loup gris, par exemple, n'y est représenté que par un dernier individu miraculeusement découvert, les poissons ont été péchés massivement et ne sont guère visibles qu'à travers de rares bancs. C'est un monde, pas si dystopique au fond, qui s'apprête dangereusement à être le nôtre si nous continuons aveuglément dans la voie que nous avons prise. Charlotte McConaghy construit une histoire d'amour, celle de Franny et de son mari Niall, avec ses drames, les responsabilités de chacun au sein de ce monde en mauvaise posture. Et surtout, l'auteure australienne reconstitue une Franny, issue d'une famille déchirée entre Australie et Irlande, qui recherche désespérément des survivants, ce qui lui rester encore, car tous comme les oiseaux qu'elle va suivre, elle semble être la dernière représentante d'une famille anéantie par la vie et l'homme.

L'histoire de Franny est totalement liée à ces animaux qui disparaissent, mais encore plus aux oiseaux, car c'est à travers eux qu'elle a fait la connaissance de celui qui sera son mari, ornithologue de renom. Lui est un homme bien planté sur sa terre, sa nature à elle au contraire est semblable à ces oiseaux migrateurs, il faut qu'elle se déplace pour survivre, qu'elle voyage d'un bout à l'autre du monde, elle ne peut pas se fixer. Peut-être est-ce dû à son identité qu'elle partage entre ses ancêtres irlandais et cette Australie où elle a grandi, peut-être à l'éclatement de sa famille, Franny après la mort de sa mère est partie migrée à l'autre bout de la planète, peut-être est-ce sa nature profonde aussi. Comme ces Sternes arctiques qu'elle va poursuivre jusqu'en Antarctique.

C'est à rebours que nous prenons connaissance du drame de Franny, alors même qu'elle s'est mise en tête de poursuivre les déplacements migratoires des oiseaux, qu'elle a bagués en Arctique, au fur et à mesure de son périple en mer dans un bateau de pêche, ou elle a fini par se laisser accepter. Parmi les meilleures pages, on compte celles ou elle apprend à faire connaissance avec l'équipage de marins du Saghani, où elle s'initie à leur activité journalière sur le bateau, à nouer des relations presque intimes avec eux, à comprendre cet attachement avec la mer qui peut les pousser à prendre la semaine pendant de si longues semaines, et surtout elle qui combat contre l'extinction des animaux, ce qui les pousse eux à dépeupler les océans de ses derniers océans. Malgré une inimitié réciproque, Franny devient part entière de cet équipage en s'intégrant peu à peu dans cette drôle de vie de famille, l'intimité n'existe plus, ce qui pour une déracinée comme elle, est une nouvelle expérience.


Franny qui aime par-dessus tout bourlinguer, c'est un voyage initiatique qu'elle accomplit là, autant sur le plan physique que psychologique, s'initiant à une vie nouvelle. Celle qui prend la mer totalement éteinte est devenue une autre femme, assumant ses erreurs, en choisissant une direction dans sa vie, qui l'amène bien au-delà de ce qu'elle pensait arriver. En plus de vivre et respirer sur le pont du navire avec elle, nous nous prenons au jeu de cette course après les sternes arctiques, ou après cette pêche en or à laquelle rêve le Capitaine, qui portent finalement l'espoir d'un avenir encore possible pour le monde animal, pour l'humanité ou pour leur propre avenir.

Ce roman m'a apporté une bouffée d'oxygène salutaire, depuis ce Groenland glacial aux mers déchainées et solitaires, même si c'était là était tout sauf une croisière de plaisance qu'a effectué là la jeune femme irlandaise, qui a passé le filtre des tempêtes, icebergs et autres obstacles naturels, J'ai profité avec plaisir de ces paysages, de ces grands espaces, qu'a su décrire l'auteure, en même temps que j'ai appris à connaître Franny ainsi que les raisons profondes de sa propre migration. Même si les animaux sont en voie de disparition dans ce roman, tout n'est pas entièrement noir, et l'auteur nous laisse, ainsi que ses personnages, avec un dernier espoir, surement faible, néanmoins bien présent et tangible.








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BON j'ai terminé Migrations de Charlotte McConaghy eeeet c'était bien mais pas fou non plus. Forcément, en lisant que c'était super déprimant j'avais quelques attentes, et puis j'en ressors sans avoir versé une seule larme, c'est un peu raté.

C'est l'histoire de Franny, une femme pas très stable qui, dans un futur plus ou moins proche où les animaux sont quasi disparus, décide d'intégrer coûte que coûte un bateau de pêcheurs (détestés par la population pour leur implication dans la disparition des animaux) pour pouvoir suivre la dernière migration des Sternes arctiques.

Et a mesure que l'on constate la fragilité de la nature et des animaux, on se rend compte que Frannie, ce drôle d'oiseau, est également au bord de la rupture.

C'est un beau livre, un récit intéressant, au fur et à mesure on commence à comprendre Frannie et son histoire, ce qui l'a mené ici et c'est assez touchant mais ça reste un personnage assez complexe et je ne sais pas trop quoi en penser une fois le livre terminé. C'est un livre assez poétique et mélancolique, mais il m'a manqué un vrai attachement aux personnages pour un peu plus d'émotions !
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Ce roman s'ouvre sur Franny, au milieu du Groenland :
« Voilà six jours que je suis seule au milieu de rien. J'ai perdu ma tente, hier. le vent et la pluie me l'ont arrachée pour l'offrir à la mer. Mon visage et mes mains portent les coups de becs d'oiseaux réputés comme étant parmi les plus protecteurs du règne aviaire. Ma récompense, ce sont ces trois Sternes arctiques que j'ai réussi à baguer. Et puis, mes veines gorgées d'iode.
Je marque une pause sur la crête pour un dernier coup d'oeil. le vent me calme un instant. L'océan monochrome et l'horizon d'un gris indifférent encadrent une vaste étendue immaculée qui éblouit par contraste. Même au beau milieu de l'été, des éclats monumentaux de glace céruléenne flottent tranquillement. Des douzaines de Sternes arctiques noircissent les airs et la terre. Les toutes dernières, peut-être. S'il existe un endroit au monde où je serais capable de rester, ce pourrait être ici. Mais les oiseaux, eux, n'y resteront pas. Alors moi non plus. »

Après avoir lu cet extrait, je n'ai pas pu lâcher le roman avant la fin.
Dépaysement assuré : ça sent l'iode, le large, les oiseaux et la glace.

L'histoire se déroule dans un futur non daté, plus ou moins proche, où de nombreux animaux – qui sont en voie de disparition actuellement – ont totalement disparu. C'est une ode à la nature sauvage et plus particulièrement à ces oiseaux, les Sternes arctiques, qui effectuent la plus grande migration jamais vue jusqu'alors. En moins d'un an elles font l'aller-retour entre l'Arctique et l'Antarctique (environ 70 000 km me dit Wikipédia) et sachant qu'elles vivent entre 20 et 30 ans en moyenne, ça fait un sacré trajet parcouru sur toute une vie… Dans ce roman, ces Sternes sont les dernières encore en vie et Franny est persuadée qu'elles la mèneront vers la clé de leur survie… et de la sienne.

Ce roman est avant tout l'histoire de Franny, trentenaire, qui s'est fixé comme objectif de suivre ces dernières Sternes lors de leur migration, du Groenland jusqu'à l'Antarctique. C'est l'histoire d'une femme qui fait corps avec la nature et qui ne s'épanouit que lorsqu'elle s'immerge dans les eaux glacées des lacs et des océans. Ce n'est pas une histoire joyeuse car cette femme a vécu bien des tourments qui la hantent encore aujourd'hui. Une histoire sur les disparitions, sur les rencontres et sur ce qui lie l'humain à notre planète.

Malgré le fait que Franny cumule quand même beaucoup de choses tragiques, j'ai aimé être en mer dans la tempête avec elle. J'étais curieuse de suivre ces oiseaux que je ne connaissais pas avant ma lecture, et ravie de lire de nouveau un « nature writing ».

Récit psychologique sur fond de dépaysement glaciaire, parfait à lire bien au chaud au coin du feu ou sous la couette.
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Dans un futur probablement très proche, des espèces entières d'animaux ont disparu par la faute de l'humain, parmi lesquelles les oiseaux. Au Groenland, Franny Stone cherche à embarquer sur un bateau de pêche pour suivre le plus loin possible la route de sternes arctiques qu'elles a équipées d'un émetteur, les tout derniers migrateurs. Elle parvient à convaincre Ennis, le capitaine du Saghani, et finit par entraîner un équipage entier dans sa quête folle.
Car Franny cache peut-être d'autres motivations et bien des douleurs : elle veut que son voyage soit le dernier, et c'est en haute mer qu'elle va toucher au plus près de ses démons : la quête de ses origines (mi-irlandaises mi-australiennes), le combat pour la sauvegarde de l'environnement mené conjointement avec son mari Niall auquel elle écrit pour raconter son périple, son passage en prison. Au milieu de tempêtes terribles où elle assistera et participera aux conditions de travail des pêcheurs de haute mer qui savent leur métier condamné puisqu'il n'y a plus de poisson à pêcher, Franny cherche la rédemption. Un personnage fascinant de femme brisée mais absolument déterminée (d'ailleurs en faisant quelques recherches j'ai noté qu'une adaptation cinématographique serait en projet, ce sera un rôle magnifique), un roman dont les dernières pages restent longtemps en mémoire.
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Franny Stone se passionne pour les oiseaux. Petite fille, elle apprivoisait déjà les corbeaux. Alors que la planète se voit perdre de nombreuses espèces à cause du réchauffement climatique et de la pêche à outrance, Franny décide de se donner un but ultime : suivre la dernière volée de sternes à travers l'océan depuis le Groenland. Elle convainc les membres de l'équipage du Saghani de sortir de leur zone de pêche pour l'aider à traverser l'océan en leur promettant de les mener vers des bancs de poissons plus denses mais leur confiance n'est pas totalement gagnée.

Anticiper ce qui pourrait se passer d'ici quelques années est audacieux en littérature. On met l'accent sur le tragique, et l'inévitable aussi d'une certaine manière. Alors oui, chaque auteur(e) aussi fataliste qu'il soit est audacieux de suggérer l'angoisse du lendemain à travers ses mots et d'attirer le lecteur vers cela. Migrations, c'est un peu ça. On entre dans la vie de cette passionnée de volatiles, touchée par ce monde qui se perd et brisée par une enfance perturbante. Elle communique ses émotions à travers cet amour pour les sternes et tente de survivre moralement à cette déchéance mondiale à laquelle elle assiste, impuissante.

C'est déroutant, touchant et inquiétant car ce récit n'est qu'un miroir d'une réalité qui nous pend au nez. Pourtant, sous ce que l'écriture de Charlotte McConaghy dénonce se trouve aussi une ode incroyable à la Terre, la nature ou ce qu'il en reste et la beauté du monde aérien. Un texte bien souvent poétique se révèle au lecteur sous ses accents de fin du monde qu'Anne-Sophie Bigot à su traduire avec beaucoup de justesse et d'émotions.

Ce roman est comme une dernière épopée marine qui raconte la culpabilité des hommes à travers les yeux d'une femme et son combat. La complexité des derniers instants qu'elle garde entre ses doigts laisse le lecteur très ému. Un Ulysse des temps modernes qui cherche en son périple à se remémorer le monde d'avant.
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Dans un monde qui ne semble pas si lointain, la plupart des animaux, des plantes ont disparu.
Franny, une jeune femme que l'ont perçoit vite comme écorchée de la vie, amoureuse des oiseaux, décide de suivre les dernières Sternes arctiques dans leur périple migratoire.
Pour réussir sa mission, elle se fait accepter à bord d'un navire de pêcheur... Les pêcheurs, ces êtres qui pillent la planète vivante, ces êtres responsables de la disparition de la faune aquatique... des êtres qu'elle déteste évidemment.
Tout au long de cette aventure maritime qui sent bon les embruns et la dangerosité de l'océan, nous découvrons le passé de Franny et les vrais raisons de son périple. Ce petit bout de femme ne pourra que vous toucher droit au coeur. Une superbe histoire, teintée d'écologie, de relation familiale, de culpabilité et de migration...
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Suivre la dernière migration des sternes arctiques : c'est l'ultime but de Franny Stone. Dans ce monde ravagé par l'humain, il ne reste déjà presque plus d'animaux, tous ont disparu. Plus d'ours, plus de loup... même les poissons se font rares. Et ce sont pourtant les poissons qui vont lui permettre d'embarquer sur le bateau de pêche du capitaine Ennis. Désesperé par la rareté des poisson et voyant son métier de pêcheur à sa fin, il se laisse convaincre par Franny : en suivant le trajet des Sternes, ces dernières les conduiront directement aux poissons. Mais sur le trajet, c'est une véritable quête qui commence, entre souvenirs douloureux, et absence d'avenir, Franny se perd : elle ondule comme un oiseau solitaire, poursuivant sa quête à tout prix, et se noie en même temps dans les eaux profondes d'un passé qui la tourmente.

Ce livre est un diamant brut. Diamant par sa pureté presque indéfinissable, et brut par son étrange force. C'est l'air vif du matin, et la douceur de l'aube. On est plongé dans une atmosphère que l'auteur décrit dès les premières pages, le vent, la pluie, la solitude, l'océan, tout nous fouette en plein visage, et on sent déjà l'air pur nous envahir, on sent la perfection à chaque mot, chaque phrase, on entend l'importance du sujet, on comprend sa force par la cruauté de la disparition d'êtres vivants, et on aperçoit la fragilité d'une femme brisée qui, à l'inverse, est décrite par une plume à la fois glacée, sauvage, et à la fois sensible et poétique mais : incroyablement maîtrisée. On pressent la tourmente du personnage, elle nous entraîne avec elle, dans sa tourmente et sur ce bateau, et on tourne les pages avec avidité, curiosité, on sent le chagrin naître, le drame poindre à l'horizon, un poids dans le coeur, dans la gorge, on le sent s'approcher ce monde qui n'est pas le nôtre mais qui peut le devenir, ce monde qui ressemble pourtant étrangement à un futur proche.
Le voyage de Franny est aussi le nôtre, le mien en lisant ces pages, et on en ressort complètement bouleversé. Il ne se résume sinon qu'en deux mots : lisez-le.
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