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4,33

sur 5644 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Comment passer à côté d'un roman encensé de toute part (prix FNAC 2020 ) ?

Je crois bien qu'au sujet de ce livre, j'ai fait une sorte de burn-out : trop de drames, trop de violences, trop de morts...
Et la lectrice que je suis, de culpabiliser, parce qu'elle sait que ce personnage principal, celui de Betty, a été inspiré de la vie de sa maman, et que tout est sûrement vrai. Et qui suis-je pour juger de ce qu'une famille a subi ?
.....Et la lectrice que je suis, de continuer, parce que c'est bien écrit, parce que tout le monde a aimé, et qu'il ne s'agirait pas de passer à côté...

Et ce livre me rappelle "My absolute Darling", que j'ai subi vaillamment, de la violence dans un bel écrin, dans un joli style, dans de très beaux mots, et c'est ça être écrivain, écrire sur l'indicible, décrire, mettre des mots sur les maux.
N'empêche que je suis passée à côté de Betty, que je m'y suis ennuyée.

Et pourtant, elle est attachante , cette petite fille née d'un père Cherokee et d'une mère blanche, dans une Amérique qui va de la fin des années 50 à celle des années 70. Sixième d'une fratrie de huit, c'est celle qui ressemble le plus à son père, celle qui a la peau la plus foncée, celle qui subira le plus le racisme, le harcèlement à l'école...

Et il est attachant ce père, qui essaie de transmettre seul, les valeurs, la culture de son peuple. Et il est formidable ce père qui essaie de mettre un pansement de poésie sur la pauvreté, sur le malheur des uns , sur la bêtise des autres.

Et , elle est quelquefois à côté de la plaque cette mère, et on la comprend, mais on s'inquiète des répercussions sur les enfants...

Et c'est beau et sauvage l'Ohio.

Dure, la vie là-bas, quand on n'a rien au départ et pas grand chose à l'arrivée.

Bêtes et méchants ses habitants , les voisins, cruels les gosses...

Oui, Betty revient de loin, quel courage , il lui a fallu pour juste être elle et se relever à chaque fois...Quelle vie !

Il parait que les chants les plus tristes sont les plus beaux...

Beau mais triste, et long , très long...
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Saga familiale amérindienne dans le mitan de l'Amérique du 20e siècle.
Un « nature writing » tragique, inspiré par la vie de la mère de Tiffany McDaniel, métisse Cherokee née au sein d'une famille nombreuse prolétaire, où se stigmatisent les violences de la pauvreté, du racisme, du sexe, et de la cruauté de certains hommes.

En fin de lecture, j'ai parcouru les différents avis babéliotes pour en comprendre le beau niveau de satisfaction. Il est démontré ici que certains thèmes font toujours recette, en particulier l'enfance dans l'apprentissage de la dureté de la vie. Quand on arrive à trouver un équilibre entre noirceur et douceur, le roman a toutes les raisons de fonctionner.

Pour autant, il m'a fallu persévérer, à la limite de l'abandon de lecture, sans doute pour avoir déjà croisé ces fictions romanesques de biographie familiale dysfonctionnelle. (J'ai été confronté au même rejet que durant la lecture de My absolute Darling /Gabriel Tallent).

Mitigée, je me détache du concert de louanges avec quelques regrets pour une écriture dont la poésie m'a parue banale, des longueurs narratives et oniriques, une certaine forme de complaisance dramatique dans l'abject. Un livre aux accents de féminisme qui cherche à extirper au lecteur une kyrielle de ressentis, entre attendrissement et indignation mêlés.

Je garderai pourtant en mémoire la complicité entre une fille et son père (la magnifique figure d'un personnage salvateur dans la grisaille du roman), le rapport à la nature et aux racines indiennes, la dynamique d'une fratrie composite, et des images aisément créées d'une Amérique confrontée à ses démons récurrents de société.
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Betty , l'histoire de la petite indienne et de sa famille à moitié cherokee, se lit bien même si le roman comporte des longueurs. Il me semble inutile de décrire en détail cette histoire puisque de nombreuses critiques l'ont fait avant moi et de manière fort talentueuse.

Mais j'ai eu rapidement un sentiment de « trop » qui m'a empêché d'éprouver un vrai coup de coeur : trop de viols, trop de morts, trop de malheur et un père qui paraît souvent hors sol au milieu de tant de malédictions. Trop de maturité également de la part de cette petite fille qui, à 5 ou 7 ans porte un regard sur les siens qui ne m'a pas semblé réaliste tant il était lucide.

Tous ces « trop » m'ont empêché d'y croire vraiment et d'être emportée par cette histoire tragique et je n'ai finalement pas ressenti l'engouement d'une bonne partie des lecteurs.
Idem pour le style souvent onirique qui ne m'a pas emballé plus que cela.

Sur le sujet des amérindiens et de leurs problèmes d'insertion dans la société américaine ou canadienne, j'ai de loin préféré les livres de Boyden , Wagamese ou Erdrich dont certains me laissent encore aujourd'hui un souvenir ému.

En terminant Betty, je n'ai pu m'empêcher de penser à ce que j'avais ressenti après la lecture de My absolute darling : c'est plutôt un bon roman mais certainement pas un roman exceptionnel.
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Un livre sublimement écrit sur l'enfance de Betty, enfant d'un Cherokee et d'une américaine. Seule de la fratrie à ressembler à son père, elle reçoit les moqueries, insultes de ses camarades et la haine de certains habitants. Pourtant, avec beaucoup de tendresse, son père lui parlera des traditions, des histoires de Cherokee et de la vie simplement.
Cependant, quelques passages ont été trop long et certains tellement difficiles sur ce qu'endurent les femmes que je n'ai pas eu un véritable coup de coeur.
Par contre le personnage du père et sa volonté de transmission m'ont vraiment marqués.
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Je savais que j'étais une personne au goût singulier, la lecture du roman BETTY vient me le confirmer, une fois encore.

Dans les médias, la longue liste d'avis et de prix a fait de ce roman LA révélation des lettres américaines. Il a reçu entre autres le prix du roman Fnac 2020, le prix America du meilleur roman 2020, le prix du roman étranger préféré des libraires, le prix des Librairies du Québec 2021, etc, etc … et pourtant, je n'ai pas vraiment été conquise.

L'histoire est celle d'une enfance dans l'Ohio des années 1960, celle de Betty, née d'une mère blanche et d'un père cherokee. Ces premières années à la fois sombres et lumineuses se déroulent dans une famille pauvre entre une mère insécurisante au possible « obsédée par la tristesse » et un père extraordinaire de patience, de compassion et d'amour. Ce dernier parle à la nature, ce dernier respecte la Terre et les ancêtres, sa sagesse et sa connaissance environnementales sont en tous points remarquables pour nous lecteur, et surtout pour sa fille Betty.

Le mec le plus ZEN de la Terre, ou presque ! ou dit autrement … tous les poètes vivent dans l'aube, leurs mots font lever son soleil ; telle aurait pu être son épitaphe.

Mieux qu'un traité sur la vie, avec ses incessantes allégories, ce roman est donc d'abord le portrait d'un papa cool, au  calme à tout épreuve, et des épreuves il va en avoir. Celui qui ne cesse de faire l'éloge du matriarcat cherokee est LE spécialiste des métaphores susurrées sur tous les événements même les plus anodins, chaque brin d'herbe qui sort de terre ou papillon qui passe, tout se transcende en images et en jolis mots avec lui.

Sa sagesse est immense, ses connaissances botaniques relient son passé jusqu'au présent, et Betty a bien de la chance car elle est sa première spectatrice.

Terre, ciel, air, vivant… le monde est un grand TOUT où ce papa inoubliable poétise pour le plus grand bonheur de nos sens exacerbés.

En s'occupant des siens, en gérant les difficultés, il enseigne la Terre à ses enfants, et surtout à « Betty aussi libre qu'une plante » qui lui ressemble tant physiquement.

Evidemment, il faut un hic dans l'histoire, et même plusieurs, tout d'abord, l'esprit du serpent pénètre certaines âmes, dans la douce famille d'abord, et dans la région qui n'est au final qu'un « nid de vipères » mis à part quelques exceptions. Situation que je crois tout à fait possible, car des « endroits-noeuds-de-vipère il y en a hélas partout ». Il faut dire aussi que l'époque où se déroulent ces évènements ne sont pas des plus faciles pour une enfant « hybride » à la peau noire. Ses journées en classe font quand même (très) froid dans le dos. (Trop c'est trop ???)

J'ai apprécié le « petit » suspens et les révélations de fin d'ouvrage, mais si je suis allée jusqu'au bout c'est uniquement  pour connaître le sort de Betty, car à la moitié du livre un grand ras-le-bol m'avait saisie. Comme rarement !

En effet, cette jolie danse textuelle aérienne, toute faite de gazon sauvage, de racines médicamenteuses, de féminisme, et de paraboles avait eu raison de moi à la trois cents cinquantième page (à deux pages près). Ce roman est juste deux fois trop long pour moi, pas par sa taille mais par sa forme ; les personnages sont bien rendus, mais le style, selon moi, dessert ce roman très intimiste. Certes Tiffany Mc Daniel sait raconter son histoire, mais au bout d'un moment, cela est devenu si répétitif, tellement redondant que je n'en pouvais plus. J'avais envie d'hurler (si si).

A force de célébrer la nature et l'amour paternel, à force de pointer le racisme vulgaire, le plus injuste possible, à force d'utiliser tous les ressorts actuellement tendances (nature, violences faites aux femmes, racisme, nostalgie d'une vie libre) j'ai eu le sentiment de me faire voir.

Trop de poésie tue la poésie, trop de gentillesse tue l'espoir, trop de redites tuent le plaisir de lire, même si la petit Betty est tout à fait charmante.
Lien : http://justelire.fr/betty-de..
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Tiffany McDaniel est censée nous raconter l'histoire de sa mère, Betty, une des six survivants de la fratrie engendrée par le cool cherokee Landon Carpenter et sa femme bipolaire, dépressive.

Mélange commercialement bien réussi, harcèlement à l'école de la pauvre petite bronzée, incestes à gogo, dans un halo de légendes cherokee, maximes potagères.

J'ai pas trop accroché.
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Pour écrire son second roman, Tiffany McDaniel s'est inspirée de l'histoire de sa mère. Elle nous raconte l'enfance d'une petite métisse qui grandit riche de bénédictions telles que sa créativité et son lien profond avec la nature venu de ses origines indiennes mais aussi lourde des malédictions que sont la pauvreté, le racisme et le traumatisme causé par un héritage de violence laissant peu de ses proches indemnes.

Pendant toute ma lecture j'ai été intriguée par l'omniprésence des bocaux que la famille Carpenter semble posséder en quantité considérable. On les lave, les brise, les enterre, les déterre... Ils servent à de multiples usages: conserver les fruits, contenir des remèdes ou de l'alcool, recevoir des petits mots, capturer des insectes.
Betty a la sensation d'être elle aussi la prisonnière d'un bocal géant dont il faut percer le couvercle pour pouvoir respirer et laisser entrer la lumière. Ce bocal, métaphore filée tout au long du texte, n'est autre que l'histoire familiale et ses secrets inavouables qui la tiennent prisonnière. Elle l'écrit pour s'en sortir.

Mon impression sur ce roman est mitigée. J'ai pris plaisir à le lire mais il ne m'a guère séduite par la qualité de son écriture que j'ai trouvée moyenne malgré ses accents poétiques. Je ne le considère pas comme un roman exceptionnel au niveau strictement littéraire mais plutôt comme un excellent page-turner. Vif et coloré, riche de nuances contrastées, il péche cependant par un excès de noirceur... comme l'épisode de la main dans le bocal de mayonnaise, si saugrenu qu'on ne peut pas y croire une seule seconde ! Bref, je n'ai pas eu le coup de coeur espéré même si les 700 pages sont passées comme une lettre à la poste en compagnie d'une gamine attachante et de son père au grand coeur qui sont à eux seuls "des champs de fleurs sauvages".
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J'ai mis "lu" mais je n'ai pas fini ce roman, arrêt à la page 480, désolé de ne pas participer à ce concert de louanges qui me culpabiliserai presque de commencer à m'ennuyer sérieusement, de trouver redondant les départs à forte teneur en pathos des membres de la famille Carpenter. J'ai un souci également avec l'architecture psychique de la mère, il y a quelque chose qui ne tient pas, je me trompe sûrement mais le calvaire de cette femme dans son enfance ne l'a pas empêché d'avoir une progéniture nombreuse, l'on considère que le viol ( incestueux dans ce cas ) dans l'enfance provoque des blocages quasi définitifs dans le désir, sexuel puis d'enfanter. Je ne comprends pas ce personnage. L'accumulation de détails dans la vie quotidienne finit par lasser ainsi que les nombreuses et caricaturales références du père à un monde onirique, frisant parfois le ridicule. le personnage de Betty et ses rapports avec ses frères, soeurs et son père surtout, est étrange, d'une grande maturité et ce, depuis le début, distorsion par rapport à son âge. le décalage des dialogues avec son père, réparties "surjouées".
Bref, j'arrête ma critique qui, pour une fois, est négative.
Que cela ne vous empêche pas de l'acheter, de le lire et de donner votre avis.
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C'est un roman assez conséquent écrit à la première personne. Ce livre a été écrit en 2003 et il a mis 15 ans à être édité dans son propre pays. Et pour cause, c'est une critique de l'Amérique profonde.
C'est une histoire qui évoque le passage de l'enfance à l'âge adulte de Betty, qui grandit avec ses frères et soeurs dans l'Ohio, et ses grandes terres agricoles, son histoire se déroule dans les années 1930. Elle est la 6ème sur 8 dans la fratrie. Elle grandit à Breathed (un village imaginaire), dans une maison dite hantée.
C'est une petite fille au teint mat, au cheveux noirs d'amérindienne, très dégourdie et empathique. Beaucoup l'appellent “Petite indienne”, elle tient ses origines Cherokee de son père Landon Carpenter.
Sa mère qui enferme une profonde détresse en elle, a été détruite par la cruauté des êtres avec qui elle a grandi. 
Son père, un botaniste vivant de petits boulots, est un être délicieux, un mari et un père d'exception. Il transforme chaque évènement en fable, il est proche de chacun de ses enfants en les acceptant tels qu'ils sont sans vouloir les modifier, il les connaît par coeur, il est très attentionné envers eux, il va leur apprendre à être très solidaires, à rester fort dans l'adversité, à rester positif, en analysant autrement la laideur du monde, parce qu'il n'y a pas le choix.
C'est un roman qui aborde plusieurs thèmes : le féminisme, le racisme, la violence, le viol, l'inceste, le suicide, le meurtre, le patriarcat, le prolétariat, la résilience, l'humilité. Il y a des scènes absolument horribles… euphémisme. 

C'est un roman que j'ai demandé à prêter à ma Mamie, suite à l'emballement général qu'il y avait autour de celui-ci. J'ai lu les cent premières pages, je trouvais que c'était mièvre, à cause de la façon si simple que Landon et Alka Lark sont devenus “couple” presque 9 mois après leur rencontre... j'ai cru l'abandonner. Ce qu'heureusement je n'ai pas fait puisque 115 pages plus tard, l'enchantement avait eu lieu, après j'ai poursuivi, l'histoire a avancé et plusieurs faits intervenus... dans la jeunesse des parents et des mauvais coups ont modifiés nos personnages, ils ont pris de la consistance, la mièvrerie du début s'est effacée au profit d'une densité, d'une pesanteur atroce mêlée à de la médecine à couler... C'est Landon Carpenter, le papa de Betty que j'ai trouvé formidable tout le long du livre et qui pour moi est la figure centrale. Il m'a bouleversé. Quel père incroyable !!!
Ce livre est saisissant, tendre et rude. Il ne m'a pas laissé indifférente et je comprends pourquoi il a un tel succès.
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Je ne rejoindrai pas la majorité de lecteurs qui encensent ce roman qui a bien évidemment reçu le prix Fnac 2020. Avec un bon teasing on arrive toujours à accrocher le lectorat n'est-ce pas ?
Inutile de rafraîchir les mémoires, Betty, la petite Indienne qui touche les coeurs (ou du moins l'auteure) ne touchera pas le mien car je suis plus qu' hermétique face à ce genre de roman tragique et cousu de scènes familiales violentes et mise en avant avec une éloquence quasi extraordinaire.
Dans la famille Carpenter nous avons donc Leland, Fraya, Yarrow, Waconda, Flossie, Betty, Trustin et Lint les enfants de Landon et Alka. Origine Cherokee pour le père et peau blanche pour la mère. Une saga familiale qui promet.
Le portrait de chacun est très simple, le père, modèle idéal, la sagesse à l'état pure et la mère, inexistante, introvertie et dépressive à souhait, quant aux enfants, le mélange donne un drôle de résultat qui est surtout relaté par Betty, notre petite indienne, une gosse de 6ans au début du livre et ensuite surprenants ressentis quant à ses comportements et dialogues, je lui aurais donné 15 ans mais bon...passons.
Les thèmes évoqués: racisme, inceste, viol, cruauté, enfin tout ce qui est dans l'air du temps pour obtenir le jackpot assuré.
Je n'irai pas plus loin dans ma lecture et ne finirai pas ce livre au-delà des 2/3 je ne suis pas là pour me remplir de pathos, c'est trop et de plus, cela ne me sensibilise même pas.
Cela dit j'ai réussi à analyser ce genre de roman pour lequel j'ai encore et toujours à l'esprit que les auteurs américains font tout un déballage de faits en veux-tu en voilà, une fois de plus pour éblouir de violence et de cruauté le lecteur assoiffé.
J'ai beaucoup de mal à accepter cette aisance à l'écriture et cela me rebute plus que tout, donc je referme ce roman et laisse les lecteurs l'encenser à leur manière. Chacun ses goûts mais ce ne sont pas les miens.
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