Lorsqu'un ouvrage recueille une note de près de 4,5 pour 266 commentaires , inutile de tergiverser , c'est un roman qui a beaucoup plu à une grande majorité d'entre nous et je laisserai mon opinion rejoindre la vôtre avec , peut - être une ou deux remarques qui font que , si j'ai passé un très bon moment de lecture , je ne considère toutefois pas avoir ressenti " le coup de coeur " .
Avant de livrer mon avis , je ne vous ferai tout de même pas l'injure de vous résumer l'intrigue !!!, c'est un livre que vous avez découvert bien avant moi et , pour de nouveaux lecteurs qui voudraient se renseigner avant de " se lancer ", ils disposeront de suffisamment de superbes critiques ( oui , oui , c'est vrai ) avec les vôtres...et la quatrième de couverture .
En fait , ce qui m'a un peu perturbé, c'est la longueur du récit et , parfois , une impression de monotonie qui , je l'avoue , m'a amené à me demander si je n'allais pas renoncer , tout simplement ( après avoir découvert vos commentaires , c'est un sentiment qui a été ressenti par d'autres ) .Le Père, j'y reviendrai , est un personnage sublime , c'est indéniable, mais son attachement à la nature , aux traditions et aux légendes , à la religion , amène l'auteure à nous " donner à voir " un peu trop souvent à mon goût. Certes , c'est esthétique, émouvant, louable , mais franchement un peu trop redondant , tout comme du reste , le "passage" des jeunes filles à l'âge adulte, une notion décrite avec peut - être, ,un peu trop de réalisme et d'insistance . Il est vrai qu'il s'agit aussi de " suivre " l'évolution d'ados de sexe féminin et que ...Il est des étapes de vie essentielles . Quant aux bocaux ...Usage universel . Ces descriptions n'ont cependant pas que des inconvénients , puisqu'elles nous permettent d'assister à d' autres scènes sublimes ...ou difficiles détaillées avec un réalisme étonnant .
Bon , cette lenteur m'a perturbé comme m'a gêné l'absence quasi permanente de la mère dans une grande partie du roman sauf à la fin où , compte tenu de ses propos , c'est un personnage qui aurait sans doute mérité une meilleure exposition , tout comme du reste , certains des enfants . le petit- frére de
Betty s'insurge d'ailleurs , à un moment , contre
Betty en lui disant qu'elle " n'était pas la seule enfant de papa " .....
Bien entendu , j'ai bien compris que
Betty est la narratrice et qu'elle ne peut donner à voir ...que ce qu'elle voit et que des choix sont " obligés " .
Fort heureusement , des dialogues très intéressants et bien en rapport avec la situation empêchent certaines pages de se transformer en " blocs compacts , hermétiques et indigestes " ce qui aurait été bien dommage. Pour faire court , j'ai adoré la personnalité des différents personnages . Un être tutélaire éblouissant, ce père merveilleux , ces trois soeurs se chamaillant à l'excès autant qu'elles sont inséparables ( les petits papiers ) , ces frères aux destins si différents. Je parle du reste des" éléments " internes à la tribu , les éléments externes , peu nombreux , ne se présentant pas forcément ( à de rares exceptions ) sous leur meilleur jour ... Mais chez les Carpenter , mode de vie aidant et ..exclusion , on vit en quasi autarcie .
Dans ce récit, on rit ( un peu ) , on partage , on s'offusque , on est pris par des émotions fortes ( beaucoup ) , notamment dans la dernière partie du roman que je qualifierai sans hésitation de " sublime " et porteuse d'un espoir pour
Betty , d'une vie riche et heureuse après avoir " enfin coupé un douloureux cordon ombilical " .
En résumé, je dirai aux futurs lecteurs de ce roman de ne pas renoncer , de ne pas se décourager devant certains passages . Je livre là ma propre expérience, mais j'ai voulu comprendre l'engouement des amis et amies babeliotes , je me suis " accroché " et ...j'ai compris . Je vous suis extrêmement reconnaissant car , sans cette belle " note collective " , pas certain que....Le roman regorge de moments d'une force extraordinaire , il est d'une puissance incroyable , regorge d'événements certes douloureux et difficiles mais , au final et malheureusement pas si rares comme le montrent des actualités récentes.
Les thèmes abordés sont lourds , violents mais , hélas, ils ne sont pas nouveaux et , deuxième hélas, pas forcément en voie de disparition ....Il convient sans doute de ne pas oublier .Nous sommes tous un peu des " princesses et princes indiens cherokees ".
Bon , je vous laisse , je vais aller vers un roman " plus léger, plus court et plus dynamique . Rien de mieux que de " varier " les plaisirs .