Ce livre est tout en délicatesse. Et pourtant, il y est question de meurtres, de terrorisme, de mari violent et de femme battue, d'enfant perdu par la violence, aveuglé par des idéaux de justice et de droits…
Luisa et Paolo se rendent sur une île-prison de haute sécurité, pour rendre visite l'une à son mari, homme violent qui a passé plus de temps derrière les barreaux qu'auprès d'elle, l'autre à son fils, jeune homme idéaliste qui a sombré dans le terrorisme.
Ces deux êtres n'ont rien en commun à part de devoir supporter toute la souffrance, la difficulté de vivre avec ce qu'un mari ou un fils a commis.
"Au fil des ans, les gens lui avaient offert consolation, pitié, certains conseils – car il se trouve des gens pour donner des conseils même à un homme dont la femme s'est laissée mourir parce que son fils était un assassin. Mais personne jusqu'alors ne lui avait donné l'impression d'être compris, avec autant de simplicité."
Ces deux-là vont devoir passer une nuit ensemble sur cette île ; une violente tempête les empêchant de rejoindre le continent.
Ce livre a cette particularité de s'attarder sur les familles des prisonniers, les gardiens et leur entourage, et non sur ces hommes enfermés pour les actes qu'ils ont commis. C'est un point de vue différent, qui nous fait partager une autre réalité, tout aussi tragique.
Le récit de
Francesca Melandri est à la fois très court et intense, profond et intimiste. Je l'ai lu comme une parenthèse, une pause au milieu de toute cette violence latente, ce mal-être et ce désespoir qui, le temps d'une rencontre, va changer leur vie.
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