C'est par les images, par la peinture et la sculpture que les enfants et le peuple se familiarisaient avec les pieuses légendes. Un peu partout sur les murs des églises, des fresques rappelaient la naissance et la mort de Jésus, les vies des patriarches et des saints, l'espoir d'un paradis et la crainte d'un enfer. Ce fut peut-être à Santa Croce, devant les fresques de Giotto, que l'on expliqua au jeune Benozzo comment avait vécu saint François, et peut être aussi devant l'oeuvre toute fraîche encore de Masaccio à l'église du Carminé, qu'on lui apprit l'histoire du denier de saint Pierre.
Les grandes œuvres de Benozzo Gozzoli n'ont pas quitté les solides murailles où il les a fixées lui-même, il y a plus de quatre cents ans. Nos musées ne possèdent de lui que très peu de chose. C'est en Italie qu'il faut aller pour le connaître, à Montefalco, à Florence, à San Gimignano, à Pise surtout.