Si Goethe n'est pas encore un vrai romantique, Browning et les préraphaélites anglais sont déjà autre chose. Ils se sont épris de l'art italien de la fin du moyen âge, art que les romantiques avaient ignoré. Les préraphaélites ne le comprennent d'ailleurs qu'à demi, car, tandis que tout est clarté chez Giotto et Fra Angelico, les poètes anglais qui s'inspirent de la Vita nuova semblent s'efforcer d'être plus difficiles à comprendre que le Dante des premiers poèmes.
Chateaubriand est allé en Italie en 1803, Alfred de Musset en 1833. N'est-ce pas dans l'espace de ces trente années qu'a régné surtout l'enthousiasme poétique auquel on a donné le nom de romantisme? Goethe, d'une part, et Browning, de l'autre, m'ont paru en dehors du vrai romantisme.