"C'est à cause du son. toute ma vie, je l'ai traqué. J'étais fou comme
Dali, précis comme Robinson, et me voici amorphe comme une merde. Une sale merde dépressive, rongée par le mal: ulcère, pneumonie, diabète, tendinite, fractures, prothèse de hanche… on m'a soigné, bricolé un milliard de fois, mais ma chair n'a pas oublié. Et si je pèse cinquante kilos, c'est que j'ai des chaînes en or."
Chronique d'un putain de roman
New York, 13 juillet 1977. La ville agonise… Entre faillite, canicule, et le tueur
Fils de Sam, les New-Yorkais suffoquent. Alors que la nuit tombe, le black-out surgit. Huit millions d'habitants sont plongés dans le noir. Une obscurité qui fait écho à leurs souffrances. Dans cette nuit de cauchemar, le célèbre
Miles Davis sombre à son tour. La dépression le ronge comme une gangrène. En manque de blanche, il se risque dehors malgré les émeutes qui couvent. Débute pour lui une nuit de terreur, où passé et présent se mêlent pour entraîner Miles aux frontières de la folie…
Une putain de claque… Un putain de roman… Un putain d'écrivain… Oui je sais, ça fait beaucoup de « putain », mais ce roman m'a assommé. Enchaînement. Droite, gauche, droite, crochet. À peine le temps de reprendre mon souffle entre les lignes que déjà un uppercut m'atteint à la pointe du menton. Je m'effondre. Entraînée par la plume de
Michael Mention, j'ai sombré dans la folie de
Miles Davis.
Incisive. Brutale. L'écriture de Michael nous entraîne dans une course effrénée dans le chaos de Manhattan.Une lecture qui s'est faite en apnée. Des phrases très courtes. Parfois en un seul mot, imprimant un rythme soutenu. Aucun répit. Un enchaînement à la Trainspotting . Un putain de style.
La folie de Miles. Dans cette nuit sans fin,
Michael Mention met en lumière les démons du célèbre trompettiste. Alors que sa carrière est au point mort, Davis sombre et s'enfonce. Survivre. À la rencontre du passé, Miles va lutter pour avoir un avenir. le passé. Des drames. le racisme. Des émeutes. Et le racisme, encore. le racisme et l'inspiration de Miles.
Associé aux faits réels qu'utilisent Michaël, un coup osé. Un coup de maître. Un personnage. John. Il est à
Miles Davis ce qu'était Jacob Marley pour Scrooge. Un fantôme? Un esprit? Une conscience? Autre chose? À cette question, je vous laisse découvrir la réponse en lisant
Manhattan Chaos.
Des tortures de junkie du musicien à la folie qui s'est emparée de New-York. D'une quête d'héroïne en découverte de faits historiques,
Michaël Mention nous offre un roman où le musicien et la grosse pomme se disputent la vedette. Un roman écrit avec les tripes. Ses tripes. Et ça se ressent.
Au son de la trompette de Miles, laissez-vous entraîner dans cette nuit de chaos. Cette nuit qui changera à jamais la vie du musicien. Une nuit qui, une fois le livre achevé, vous laissera avec le goût d'un putain de bon roman!