Citations sur Vénère : Être une femme en colère dans un monde d'hommes (14)
Je ne suis pas une femme, je suis un volcan. Sous mes côtes bouillonne un lac de lave en fusion, et je passe ma vie à endiguer ses rives pour empêcher des éruptions trop violentes.
Et donc oui, j'ai peur des hommes, et je déteste ce constat, que je considère encore comme un aveu de faiblesse alors que ce n'est qu'une triste réalité logique. J'aimerais leur dire qu'ils ne me font pas peur, qu'ils ne me feront jamais peur, que j'ai le pouvoir de tous les combattre, un par un, sans y perdre de plumes, mais c'est faux. Et ils le savent. Et ils aiment ça.
Grandir en tant que fille, c'est laisser des hommes nous faire des saloperies plus ou moins poussées, plus ou moins traumatisantes, pendant des années, sans jamais l'ouvrir. Sans jamais se rebeller. En culpabilisant de se sentir mal, en se trouvant anormale de trouver ça anormal.
Ma colère est titanesque, mais elle est surtout adolescente – et c’est ce que je lui reproche, plus que tout. Parce que ma colère n’est pas littéraire, poétique, politique et bien formulée. Elle est immature, illustrée par des clichés terribles, elle suinte la fin de l’enfance et les blockbusters. J’aurais rêvé qu’elle soit de celles qui reçoivent des prix, qui galvanisent, qui élèvent l’émotion au rang divin –mais non, moi j’aimerais être un loup-garou et dévorer mes ennemis, j’aimerais cracher du feu ou du venin, j’aimerais chauffer si fort que je finirais par imploser et tout ravager sur mon passage.
Et on sait bien que les émotions vives, chez les femmes, ça fait mauvais genre
Pour minimiser ses proportions et son impact, on s'excuse platement avant de dire « Mais tu comprends, parfois, eh bien, ça m'agace un petit peu », quand on aimerait dire: « Ferme bien ta gueule et écoute-moi : J'ai envie de tout cramer, de tout détruire, de hurler Jusqu'à faire exploser tes tympans et me repaître du sang qui coulera de tes oreilles. »
« On nous refuse des libertés et des droits fondamentaux, on n’a pas le droit aux mêmes privilèges, et en plus on s’étonne quand on s’en offusque et on nous accuse d’être naïves et d’ignorer la nature humaine. » (p. 50)
« C’est pas tellement qu’on fait le choix d’être en colère, c’est qu’on ne peut pas faire autrement, quand on choisit d’ouvrir vraiment les yeux. » (p. 32)
Ce texte est autant une déclaration de guerre qu'une lettre d'amour.
« Je m’en veux de continuer à faire la roue pour des tocards qui ne savent même pas s’essuyer le cul correctement. Et pourtant, j’ai constamment peur de les décevoir, quand je les aime, et de leur paraître inférieure, même quand je les méprise. » (p. 119)