Al Capone est à Alcatraz où il raconte son histoire à sa mère, ou son fantôme.
Le dessin est assez doux, le trait presque naïf, les surfaces sont d'une matière feutrée, à grain, avec une colorisation vintage, Tout cela apporte une ambiance rétro, cinématographique.
Il fait un récit édulcoré, le texte en voix off le rendrait presque sympathique, il minimise ses actes, les rend légitimes, mais le graphisme, malgré sa douceur et sa naïveté, laisse passer quelques scènes de violence. Il y a un décalage entre le récit et la réalité, la vraie, par exemple, il raconte qu'il s'est réconcilié avec un concurrent, mais que deux jours plus tard, pas de chance, celui-ci s'est tué en tombant dans des escaliers, et le dessin représente cette personne avec un couteau sous la gorge. Tout est dans ce ton, subtilement décalé, d'un humour noir discret, c'est l'histoire d'un bon gars, qui fait le bien autour de lui, d'un bon fils, d'un bon ami, mais dur en affaires, il faut bien…
Ce récit nous en apprend un peu plus sur ce personnage légendaire, un nom qui porte une aura sulfureuse pour toujours. le récit ne cherche pas à le rendre sympathique, c'est seulement parce qu'il est raconté par
Al Capone lui-même qu'il est tourné dans ce sens, mais il nous raconte surtout l'Amérique des années 20-30, une Amérique où la corruption est facile, les trafics, les assassinats, l'illégalité est la règle.
Encore une histoire qui entretient la légende, une de plus, mais ce ton décalé et le graphisme élégamment vintage rendent cette lecture très attrayante.