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Citations sur Les années sans soleil (75)

Moi j’étais repris par le pouvoir des vieilles pierres, qui me tient depuis l’enfance. Les centaines de vies qui ont vu défiler, au fil des siècles. Les humains cœur battant, puis cadavres, puis squelettes, et pour finir poussière tandis que les murs restent debout et quasiment intacts. Je crois que c’est des vieilles pierres qu’est venue la vocation d’écrire. Pas d’elles seulement, mais d’elles aussi.
(page 29)
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J’admets que le travail en librairie a quelque chose pour moi d’assez ambivalent. C’est parce que je ne peux pas gagner ma vie en laissant les autres vendre mes livres que je la gagne en vendant les livres des autres.
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On ne le ferait pas démordre de l’idée que c’était ça aussi qui nous mettait dans le pétrin. L’humanité prenait trop de place. Elle ne savait pas se satisfaire de peu, et elle ravageait le monde.
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Sa surdité restait bénigne quand on lui faisait face, mais lorsque la voix transitait par ces câbles dont, pour être honnête, je ne comprends pas par quel miracle ils arrivent à transmettre le son, elle devenait handicapante.
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« On ne cache pas les fêlures, m’a dit Aiko, il y en a forcément. » J’étais bien d’accord avec ça. Cela faisait longtemps que je ne cachais plus les fêlures. J’étais fêlé de partout. J’étais visiblement fêlé. Mais ce n’est pas parce que quelqu’un est fêlé ou est abîmé qu’il faut forcément le jeter à la poubelle.
(page 247)
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Les expériences qu’on vit à trois ans restent dans le corps, elles façonnent l’inconscient, mais elles s’effacent de nos mémoires.
(page 181)
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Ces années-là (535-536) il s’est produit un phénomène que les humains de l’époque n’ont pas su s’expliquer. Un brouillard a obscurci le ciel et masqué le soleil pendant un an et demi. Le soleil brillait au mieux quatre heures par jour, même au plus fort de l’été. On le cherchait des yeux et on ne distinguait plus que sa silhouette fantôme, floutée par la poussière. Il ne rayonnait plus, il luisait comme la lune. Aux alentours de midi, d’après le témoignage du sénateur Cassiodorus, les habitants de Rome se retournaient et ils cherchaient en vain au sol l’ombre portée de leur corps.
(page 84)
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Je tenais avec cette œuvre de quoi m’occuper des semaines. Je ne savais pas encore ce que je pourrais en faire, si c’était du travail ou une lecture sans but, mais cela produisait sur moi l’effet exact que je cherchais. J’étais ailleurs, dans un autre espace-temps, à partager les préoccupations et les vicissitudes d’un historien, d’un général et d’un empereur qui n’étaient plus que poussière depuis mille cinq cents ans. Je lisais avec avidité ces histoires de massacres, de villes assiégées et pillées, de revirements d’alliances, d’assassinats qui faisaient passer les années 1970 pour un bal des débutantes, et je relativisais un peu nos malheurs de Modernes, et je respirais mieux.
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Tous avaient des visages de fête, des corps de fête invulnérables. Leur rire c'était l'incandescence. J'avais envie de m'asseoir à côté d'eux, de surprendre les conversations à défaut d'y participer, de faire leur connaissance à tous. C'était la jeunesse d’aujourd’hui et qui ne pensait plus, pour ce soir en tout cas, à rendre le gouvernement responsable du thermomètre.
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Les pluies soudain massives sur la corne de l’Afrique avaient créé un surplus de nourriture pour les rats qui avaient échappé à la régulation de leurs prédateurs. Face aux sécheresses qui s’étaient ensuite déclarées, ils étaient remontés vers l’Égypte et avaient propagé la peste dans le Bassin méditerranéen.
(page 151)
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