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Citations sur Les années sans soleil (75)

Sur la route du retour, nous avons croisé des Amandiers en fleur,comme celui de Van Gogh a peint pour la naissance de son neveu. Je me suis dit que j'aurais aimé être là le jour où il a découvert la peinture japonaise et acheté, à Anvers,ses premières reproductions d'Hokusaï ou d'Hiroshige.Quel œil est-ce qu'il avait,alors,quelle émotion dans la poitrine ?
J'aurais voulu le voir arpenter les vergers provençaux autour de Saint-Remy,trouver le bon arbre,l'amandier dont on rêve, caler son chevalet.J'aurais beaucoup donné pour le voir confectionner ce bleu sur sa palette.(p.35)
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Je me figurais mal Igor vivre loin de sa vue sur les toits de tuiles,de ses estampes Japonaises et de sa bibliothèque, coupé non plus seulement des paysages où il aimait se promener,mais des objets patinés par le temps qui l'entouraient de leur présence et nourrissaient sa poésie. (p.161)
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Le monde n'est plus là, le seul truc qui me reste, c'est le savoir, ce sont les livres, c'est l'écriture et ce qui peut se passer dans ma tête.
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Sans nourriture, on tenait un mois.Sans eau potable, on ne tenait pas six jours. J'ai lu qu'en respirant, en transpirant et en pissant, nous perdons deux litres d'eau par jour. Si cette perte n'est pas compensée, le corps est déjà déshydraté au bout de quarante-huit heures...
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"L'histoire des dynasties du Sud" le note sans ambiguïtés : un jour de février 535, les gens ont entendu une double explosion, un bruit semblable au tonnerre, et plus puissant en fait que tous les sons terrestres connus. Quelques mois plus tard, il neigeait de la cendre qu'on pouvait prendre à pleine poignées. Espérant faire revenir la pluie, l'empereur Wudi a lui-même poussé la charrue lors de la cérémonie qui ouvre la saison des labours, alors que le rite était tombé en désuétude. Son peuple mourait de faim, le cannibalisme était devenu banal, il fallait bien montrer que le pouvoir faisait de son mieux.
P 154
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« Maintenant tu arrêtes, Maud » a dit Camille. Maud ne s'arrêterait pas. « Il y a au moins un avantage à ce qui se passe en ce moment a-t-elle lancé encore. Ca fera du bien que les vieux crèvent. Puisqu'ils ne savent pas changer, qu'ils crèvent. C'est le seul espoir qu'on ait maintenant : que les vieux crèvent, et vite. » Camille s'est approchée et lui a collé une gifle.
P 146
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Je ne suis toujours pas sûr, figurez-vous,que les poètes servent à grand-chose quand l'époque est à la détresse. Mais la rumeur court depuis longtemps que les textes font de bons tombeaux. Des stèles moins anonymes que les vieilles pierres des cimetières. (p.248)
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Même sous la torture, je n'aurais pas avoué publiquement que j'aimais certains aspects de cette période catastrophique, mais je peux malgré tout admettre si ça reste entre nous qu'elle avait des attraits pour les gens qui comme moi vivent dans la fascination des paysages urbains. Il n'y avait plus personne en ville, on ne voyait plus que la ville elle-même. (...)La ville était toute nue.Les façades me regardaient de leurs yeux rectangulaires, et je me rappelais qu'elles aussi étaient faites pour être regardée,avec leurs ornements, leurs styles d'architecture, comme on compulse un livre ancien à la recherche de ses plus belles planches ou de ses enluminures. (p.90)
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Plus le temps passe, plus je me rends compte que commenter, c'est se répéter avec des mots plus faibles, parler des choses avec les mots de la langue courante, alors que précisément on a dû inventer une autre langue pour les penser ou pour les faire sentir.
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Il va de soi qu’il me prêtait les livres. Il m’a tendu les trois volumes, puis s’est repris. « En fait, je vous les offre. De toute façon, je dois penser à disperser tout ça. Maintenant, quand je regarde ma bibliothèque, je ne vois plus tout ce qu’il me reste à découvrir, je vois ce que j’ai lu et que je ne relierai pas, et je vois surtout tour ce que j’aurai jamais lu. »
Il s’estimait assez heureux, à cet égard, d’avoir vécu si tard dans l’histoire de l’humanité. Car même si notre modernité lui faisait souvent l’effet d’une décadence, de la dernière où on boit pour ne plus rien savoir avant que ne sonne la fin de la fête, nous avions l’immense chance d’avoir le passé à notre disposition, bien plus que les humains des siècles précédents.
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