Une version latine
Un soir d'été où le ciel était pur
Et que les nuages se faisaient manger crus,
J'étais devant une version latine dure
J'étais devant une feuille sur la rugueuse bure.
Les anges me disaient : « Laisse donc ceci ! »
Il fallait que je choisisse ici.
M'instruire ou être au ciel dans les filaments de l'été,
Alors je me suis dit, ennuyé :
« Que vais-je faire,
Alors que là-haut on m'invite en un monde vert. »
Je sortis avec joie et vis le ciel
Il était si beau qu'il sentait le miel.
La pluie sur le Doubs
On entendait les cris des ondes chatouillées
Par la pluie fine et grasse qui les aidait à vivre.
Le froid aidait à supporter les gouttes attardées
Qui tombaient sur la poutre,
Mais qui en fait est une route,
Et c'est ce qui me fait pleurer.
Le ciel léger et noir,
Faisait tomber une pluie
Qui ouvrait dans l'eau
Un passage nouveau
Pour les êtres sensibles
Comme en premier le Doubs.
novembre 1961
Avec Arthur H, Rim Battal, Zéno Bianu, Kent, Abdellatif Laâbi, Mélanie Leblanc, Hervé le Tellier, Marie Modiano, Jean Rouaud, Mylène Tournier, Hélène Arntzen (saxophone) & Sébastien Volco (claviers)
Cette anthologie du Printemps des Poètes rassemble plus de cent poètes francophones contemporains autour du thème de l'éphémère. Là où dansent les éphémères se veut un témoin du foisonnement de la création poétique actuelle. Ici, aucun courant poétique ni aucune doctrine littéraire ne font la loi. L'anthologie est constituée essentiellement d'inédits.
Le livre est dédié aux poètes disparus en 2021 : Philippe Jaccottet, Bernard Noël, Werner Lambersy, Joseph Ponthus et Matthieu Messagier.
À lire – Là où dansent les éphémères – 108 poètes d'aujourd'hui, Anthologie réunie par Jean-Yves Reuzeau, le Castor Astral, 2021.
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