Dans la préface, lettre de Marguerite Yourcenar:
- Si étrange que ce soit, vous l'avais-je dit dans une première lettre ?- Je considère que cette Valaisanne rencontrée peut-être une demi-douzaine de fois a été un de mes -gurus-; Elle m'a beaucoup appris non seulement sur les traditions de son pays, mais encore sur la vie, je veux dire sur sa manière d'envisager le vie et de la vivre. Plus je vais, plus je constate qu'il y ainsi des êtres dont personne presque ne saura jamais rien, ou qui sont même parfois, comme votre lettre l'indique, en proie à l'ironie ou aux railleurs, et qui sont tout simplement grands, ou purs. Il m'a semblé tout de suite que Marie Métailler était de ceux-là....(p.9)
Notre vocabulaire pratique est beaucoup plus étendu que le français; il est en même temps plus concis; cela étonne les étrangers. Quand ils entendent les paysans parler français avec eux et chercher les mots, ils pensent que c'est par manque de vocabulaire. Erreur grave: ils cherchent parce qu'il n'y a pas de mot français équivalant à l'idée qu'ils souhaiteraient exprimer.
Tant que les mères accordent le privilège de la vie sociale aux seuls garçons, rien ne changera. [...] C'est à l'homme de comprendre que les tâches peuvent être partagées sans que cela porte atteinte à la notion ridicule de virilité. Il faudrait que le couple coopère, je n'aime pas dire dans le devoir, mais dans la liberté. La liberté d'assumer des rôles interchangeables dans de nombreux domaines.