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3,77

sur 462 notes
Ce qui est assez épatant à mes yeux avec Louise Mey c'est sa capacité entre autre à se renouveler dans ses écrits, à l'inverse de beaucoup d'auteurs français de polars qui écrivent des récits plus ou moins planplans au fil des années, Louise Mey n'est jamais la ou on l'attend.

Ici nous somme à la fin des années 60, avec une enquête un peu semblable à l'affaire du petite Gregory car sur fond d'argents, de notoriété, de disparition d'enfant.

Catherine travaille "Au Domaine" au service de Monsieur, mais un jour qu'elle s'occupe de sa petite fille, celle-ci va disparaitre.

Les enquêteurs vont donc faire leur maximum avec les moyens de l'époque, pas d'ADN, ou toutes les nouvelles technologies de ce genre et dans cette campagne plutôt rurale ou le seul employeur est Monsieur au domaine pour les hommes tout d'abord dans les champs de betteraves ou pour les femmes en tant que domestiques comme Catherine.

Cependant Monsieur cache certains choses car avec la notoriété et l'argent il parvient à dissimuler certaines choses.

Un récit poisseux et moite qui colle parfaitement au cadre et à l'époque décrite, si ce n'est pas un coup de coeur j'ai cependant bien aimé ce récit entre roman noir et roman social.
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Catherine, 19 ans, est employée comme domestique dans une grande propriété agricole gérée par Monsieur Demestre. Nous sommes en 1969 dans l'Aisne où l'on cultive la betterave dans des champs boueux. Monsieur Demestre a besoin de beaucoup de main d'oeuvre et emploie la moitié des hommes du village voisin et aussi des italiens. Tout le monde lui est redevable. Il est admiré et respecté pour son argent. Cela lui donne aussi le droit de se servir des autres...
Un jour, alors qu'elle est gardée par Catherine, Sylvie, sa petite-fille de 4 ans, est enlevée. Une rançon est réclamée. la gendarmerie locale appelle alors des policiers parisiens pour les aider dans l'enquête. La presse locale s'en mêle également.
Ce roman est assez étrange, il nous replonge 50 ans en arrière dans une France rurale où les salles de bain individuelles existent à peine, où les maisons ne sont pas toujours très bien chauffées, où les femmes n'ont pas beaucoup de droits. le rythme est très lent, on s'ennuie presque. Il y a aussi un côté Simenon, qui n'est pas désagréable.
La fin rattrape bien le roman. J'ai plutôt aimé et en lirai d'autres de cette auteure.

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Après "La Deuxième Femme", Louise Mey raconte dans ce polar rural et social "Petite Sale" l'histoire de la disparition d'une petite fille qui révèle les pires jeux de pouvoirs, entre violences de classe et violences de genre !
A découvrir dès le 24 janvier chez @audiolib grâce à l'interprétation talentueuse de Marie du Bled !

"La terre est riche. Parfois, elle y pense - la terre est riche. La boue est riche. Elle pas. Tout le monde est plus riche qu'elle, même la boue."

Catherine est pauvre. Catherine fait sale. Catherine parle peu. Elle n'aime pas qu'on la regarde - les filles qu'on regarde ont des problèmes. Au Domaine où elle travaille, elle fait partie de ces invisibles grâce à qui la ferme tourne. Monsieur, lui, est riche. Il ne parle pas non plus - il crache ou il tonne. Et il possède tout.

Mais quand Sylvie, sa petite-fille de quatre ans, disparaît ce jour glacé de février 1969, Monsieur perd quelque chose d'une valeur inestimable.

Dans cette vallée de champs de betteraves, où chaque homme et chaque femme est employé de près ou de loin par Monsieur, deux flics parisiens débarquent alors pour mener l'enquête avec les gendarmes.

Car une demande de rançon tombe. Mais le village entier semble englué dans le silence et les non-dits. Personne ne veut d'ennuis avec Monsieur. À commencer par Catherine. Catherine qui se fait plus discrète et plus invisible encore. Catherine qui est la dernière à avoir vu la petite...

Je remercie @audiolib et @NetGalleyFrance de m'avoir permis de découvrir cette intrigue à l'atmosphère très pesante.

La structure narrative est très linéaire, plutôt répétitive, peu rythmée, car l'intrigue suit un ordre chronologique au cours de neuf jours où l'enquête s'embourbe.

Le personnage de Catherine, "la petite sale", la bonne à tout faire, dix-neuf ans, nous est présenté au début de l'intrigue comme quelque peu attardée. Puis, exit Catherine, la focalisation se fait brusquement sur les deux policiers parisiens, Gabriel et Dassieux. J'ai trouvé ce changement de point de vue assez abrupt.

L'enquête policière qui piétine et finit par s'enliser débute le 10 février 1969, après la disparition de Sylvie, petite-fille d'Augustin Demest, le Maitre du Domaine qui semble tout puissant jusqu'à ce qu'on lui réclame une rançon... qu'il hésite à payer ! C'est un personnage cupide qui est tout à fait détestable à tous les points de vues car il est riche et s'octroie tous les droits à cause de son statut social.

L'atmosphère est très glauque, poisseuse, glaciale joue un rôle de premier plan dans cette histoire qui s'apparente à un roman noir à visée sociologique où les femmes sont bien maltraitées en 1969 dans ce territoire rural. J'ai tout de même trouvé que les personnages manquaient un peu de profondeur psychologique.

L'interprétation très juste de Marie du Bled et le ton qu'elle emploie au cours de la narration permet de percevoir toute la rancoeur ressentie par Catherine, ce personnage ambivalent, à la fois invisible et omniprésent, ce qui rend sa personnalité ambiguë. J'ai bien aimé le twist surprenant qui nous force à reconsidérer "la Petite Sale" sous un nouveau jour !
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Lecture à réserver pour les jours de canicule ou prévoir un plaid avec notre météo actuelle car dans ce roman, tout est froid, glacial.
Le temps : en ce mois de février il n'est que vent, brouillard, neige.
Le passé de cette région : il subsiste encore les restes de la première guerre mondiale avec les tunnels, les bombes en terre …
Et surtout les personnes : personne ne parle, tous employés par un patron Empereur qui a réussi à avoir la main mise sur tout ce village.

Pas facile donc d'enquêter sur la disparition de Sylvie, fillette de 4 ans, petite-fille du tout puissant Demest, dans ce Domaine où l'on se croirait au début du siècle dernier et même plus loin encore avec un seigneur régnant sur ses vassaux. Mais non, l'histoire se déroule en 1969.

J'ai trouvé ainsi très intéressant les réflexions sur les pauvres et les riches, le poids qui peut peser sur les enfants héritiers, les propriétaires et les employés, les Italiens immigrés venus aider, la place des femmes, femmes à la merci du bon vouloir masculin avec leurs mains baladeuses, avec leur position : femme tu ne feras rien, tu n'auras rien, obéis et subis.
Tout ceci est adoucit par les personnages des policiers. Tous des gentils, qui ne veulent que bien faire leur boulot, qui ne peuvent dormir sans avoir retrouvé cette petite fille enlevée. La relation entre les deux policiers parisiens appelés en renfort m'a beaucoup plu : le vieux désabusé mais toujours réfléchi et calme, et le jeune fougueux, encore plein d'illusions. L'autrice a su distiller quelques piques d'humour et ça fait du bien dans ce roman assez noir.

Cette lecture m'incite à découvrir un peu plus cette autrice que je ne connaissais pas.

Édit : je me rends compte que je n'ai pas parlé de ce titre qui pourtant accroche direct puisqu'on utilise plutôt l'expression « sale petite ». L'explication est donnée dès le début du roman, et qui montre tellement cette relation d'un possédant sur celui qui n'a pas ( d'argent, car on peut posséder bien plus sans argent :))
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Sitôt arrivée comme bonne à tout faire, Madame a tout de suite catalogué Catherine comme 'Sale', petite et ale. 

Pourtant elle portait ses plus beaux habits. Alors elle a encore davantage rentré la tête dans ses épaules et a essayé de se faire oublier, comme une petite souris, faisant son travail sans un mot, sans se faire remarquer. Pour éviter les mains baladeuses, les remarques grossières des ouvriers agricoles, des italiens ...

Elle a de la chance d'avoir cet emploi, chez Monsieur qui patiemment a agrandi la ferme héritée de son beau-père et qu'il a transformée en exploitation! de la betterave, des champs à perte de vue dans cette Champagne nourrie des cadavres de la Grande Guerre où la boue colle aux semelles et où le froid humide s'infiltre partout.

Monsieur règne en maître sur l'exploitation, la commune (il est adjoint au maire), le département (il se rêve député) et sur sa famille : sa femme confite en bondieuseries, sa fille qui prépare son bac, son fils-qui-héritera-qu'il-le-veuille-ou-pas, sa belle-fille (qui serait bien restée en ville, et qui aurait bien aimé travailler) et Sylvie la jolie petite de 4 ans.

Mais un jour, Sylvie disparaît. Embêtée par des ouvriers lors de la relève, Catherine a laché sa main une seconde et l'enfant est introuvable ...

Le roman rural tourne alors policier avec l'arrivée de deux inspecteurs parisiens (rapt d'enfant oblige) tout droit sortis d'un roman de Simenon ... 

Je ne dévoilerai rien d'autre de ce roman sinon qu'il m'a ramenée tout droit en 1969, en ce temps où les salles de bains relevaient du luxe, où les chambres n'étaient pas toujours chauffées la nuit, où l'Employeur faisait la loi dans les campagnes, et où le café était le point de rencontre, d'échanges et de chaleur.

Roman rural, mais pas un roman paysan comme peuvent l'être ceux de Marie Hélène Lafon, roman policier, mais aussi roman qui donne à voir les années 60, comme elles étaient, loin de Paris.

Bref, un auteur que je découvre et qui me donne envie de lire d'autres de ses oeuvres. 

A suivre, donc ! 

Je remercie vivement NetGalley et les Editions le Masque qui m'ont fait parvenir cet ouvrage.

#PetiteSale #NetGalleyFrance
Lien : http://les-lectures-de-bill-..
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Pauvreté, enlèvement, terroir.
Catherine travaille au Domaine comme petite main mais elle est "invisible" elle est pauvre, sale, sans intérêt. Monsieur est riche et les habitants lui doivent tout , il a les terres, les hommes , la mainmise sur tout; jusqu'au jour où sa petite fille est enlevée et même là tout va s'arranger car on lui demande une rançon, l'argent peut résoudre tous les problèmes. L'intrigue est lente, nous sommes en février 1969, nous sommes sous la neige, j'avais l'impression d'être dans un téléfilm de "Derrick", pas assez de tonus, de peps. Très descriptif qui n'apporte à mon sens rien au récit.
Sombre et lent.
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Catherine est pauvre, Catherine fait sale. Catherine parle peu. Elle n'aime pas qu'on l'a regarde. Elle fait partie des invisibles, mais la petite fille de 4 ans de son patron disparaît, mais c'est Catherine qui as vu la petite la dernière fois.

Ce roman se passe en 1969, l'autrice mets en opposition la campagne, où se passe l'action et la ville d'où viennent les policiers pour retrouver la petite, c'était intéressant.

Dès le début j'ai ressenti une ambiance glauque et oppressante, tout de suite j'ai eu de la peine pour Catherine.

Tous les personnages sont habilement brossé que très vite on s'embarque dans cette histoire malgré un début assez lent.

Mais Louise Mey nous livre une intrigue incroyable et nous fait comprendre qui faut pas se laisser avoir par les apparences.

Ce qui est aussi au coeur du récit et aussi la lutte des classes, le patron dans sa belle maison et les petits gens qui vivent en bas et aussi évidemment la place de la femme dans ses années la.

J'ai beaucoup aimer ce suspense qui monte crescendo et qui arrive à son apogée à la fin.

Je finirais par une citation «  Il faut rendre car tout se prête, se paye, rien n'est offert »
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Petite sale est le dernier roman de Louise Mey, et je dois commencer par dire qu'il démontre magistralement sa continuelle montée en puissance en tant que plume à suivre. Son style en effet s'affine vraiment de livre en livre, c'était déjà bien écrit dans les premiers, c'est de mieux en mieux.
Passons à Petite Sale...Imaginez un domaine agricole, dans une région un peu éloignée. Imaginez un tyranneau local, qui a épousé une fille qui avait de la terre et a peu à peu mangé les exploitations des autres. Imaginez qu'il ait peu d'empathie, y compris pour sa famille, et tienne le tout d'une main de fer.
Imaginez les jalousies locales, la petitesse du genre humain. Et maintenant, ajoutez à tout cela la disparition d'une petite fille, quatre ans, petite fille de l'exploitant agricole évoqué plus haut.
Le ressort est noué, l'histoire peut se dérouler.
La première chose à dire, c'est que c'est impossible à lâcher, d'ailleurs je l'ai dévoré en quelques jours, avec passion. L'ambiance est excellente, le récit prenant, le lecteur tourne les pages, le souffle court et prêt à se ronger les ongles. J'ai été surprise à plusieurs reprises par les tournants de l'intrigue, qui sait se renouveler.
Je dirai que le seul défaut du livre tient un peu dans le côté monolithique de l'antagoniste/grand-père de la petite fille/tyran agricole local: il fait parfois un peu cliché et manque de profondeur, par rapport surtout au reste du casting qui sont plus intéressants. Lui, j'avoue, dès la page 15 je pouvais prédire chacune de ses réactions.
Un bon roman, qui augure bien des prochains que je lirais sûrement.
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Catherine , la petite sale du titre, est fille de cuisine à la ferme de Monsieur, le patron qui possède toutes les terres de la région. Elle balaie, frotte, apporte la cantine aux Italiens, mais elle ne sert certainement pas à table, elle ferait trop sale comme dit Madame. Un jour alors qu'elle est sous sa garde, la petite-fille de Monsieur disparaît mystérieusement et une demande de rançon est rapidement reçue. Même si la gendarmerie et deux policiers venus de Paris sont sur les dents pour retrouver l'enfant, le climat glacial et les non-dits ne facilitent pas l'enquête.

Un roman policier rural au fort accent sociologique et qui m'a fait étrangement penser à l'affaire Dominici. A cause du côté campagnard d'une part et de l'autre, à cause de son patriarche inflexible à qui tout un chacun semble soumis.

Malgré cette illustre référence, je ressors un peu mitigée de cette écoute, même si je reconnais de nombreuses qualités au roman de Louise Mey. Les lenteurs de l'enquête font que le récit s'enlise voire s'embourbe un peu et l'intonation solennelle de Marie du Bled - que j'avais par ailleurs trouvé excellente dans « Le Choix » de Viola Ardone - y est probablement pour quelque chose.

« Petite sale » reste néanmoins un livre qui a quelque chose à dire, notamment sur cette France rurale de 1969 qui n'a pas encore été rejointe par la modernité. On profitera toutefois plus de cette analyse sociétale sur papier qu'en audio, format qui s'accommode assez peu de longueurs dans le récit.
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Voici un roman policier au bon goût de terroir, à la G. Simenon. J'ai adoré cette ambiance glauque, pesante à cause de la boue, de la pluie certes mais aussi du silence imposé par ce despote d'Augustin Demest, désormais victime d'une demande de rançon. L'arrivée des deux policiers venus de Paris, le jeune premier, Gabriel, accompagné de son collègue blasé et paternaliste, Dassieux, met bien en valeur l'atmosphère particulière de ce petit village qui semble resté aux temps de la féodalité.
Augustin Demest est un propriétaire terrien à l'ancienne, devenu producteur de betteraves à sucre. Rien ne lui résiste ou plutôt il s'arrange pour que tous lui cèdent leurs avantages, leurs biens et ne parlons pas des femmes… Nous sommes dans les années 70, au fin fond d'une campagne glaciale, brumeuse et retirée où notre cher Augustin Demest mène tout un village à la baguette ! Autant dire que ça va être compliqué de trouver l'auteur de la disparition de sa petite fille, âgée de 4 ans, parce que, derrière le silence qui s'impose à l'arrivée des enquêteurs, se cachent tous les griefs accumulés contre lui.
Dans sa maison, on découvre peu à peu le pouvoir qu'il impose à sa famille et à ses employés. le principal témoin de leur mépris, c'est cette petite domestique nommée Catherine, celle qui doit s'acquitter de toutes les basses tâches matérielles car elle a été jugée « la petite sale » par la maîtresse de maison. Bref, elle n‘est pas digne de paraître sous les yeux des gens respectables comme Mélie sa responsable. C'est pourtant elle qui a été témoin de l'enlèvement de sa petite fille à qui on l'avait confiée. L'intrigue est bien menée et le style de Louise Mey retranscrit avec beaucoup de saveur cette ambiance surannée. Je recommande.
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