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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
De notre côté du ciel de Hans Meyer zu Düttingdorf est un roman qui m'a été envoyé par les éditions Les Escales via net galley, et j'en suis ravie :)
Allemagne, années 1930 : Henriette, Hans, Charlotte et Karl sont les meilleurs amis du monde. Ensemble, ils forment la bande du trèfle à quatre feuilles et se sont juré de veiller les uns sur les autres... mais Henriette est juive ce qui pose problème au fur et à mesure que les années passent... le climat politique devient de plus en plus étouffant, mettant à mal leur amitié. Et pourtant Henriette et Hans tombent follement amoureux.
Pour rester en vie, la jeune fille devra fuir l'Allemagne, abandonnant derrière elle sa famille, ses amis et Hans.
Plus de cinquante ans après, Henriette quitte l'Uruguay accompagnée de son arrière petite-fille Rachel pour retourner sur les lieux de son enfance... Débute alors un voyage terriblement émouvant pour Henriette, mais aussi pour Rachel, qui ne sait rien du passé de son arrière grand-mère, notamment que celle ci est juive...
De notre côté du ciel est un magnifique roman, qui m'a beaucoup touché. J'apprécie les romans se déroulant en partie pendant la seconde guerre mondiale et j'ai trouvé celui-ci captivant.
Il est important de bien suivre car nous découvrons Henriette pendant plusieurs périodes : pendant sa jeunesse en Allemagne dans les années 30, une fois âgée, lors de son voyage sur les traces de son enfance mais aussi à son arrivée en Amérique du Sud. Même si ce n'est pas indiqué à chaque début de chapitre, je ne me suis pas du tout perdue dans ma lecture car on comprend bien quand les événements se déroulent.
J'ai apprécié le personnage d'Henriette, une fillette juive heureuse jusqu'à ce qu'Hitler instaure toutes ses lois contre les juifs. Elle vit dans une petite ville, a des amis, mais au fur et à mesure que les années passent les choses deviennent plus compliquées pour elle. Elle m'a beaucoup touché, j'ai aimé découvrir son histoire.
Au début je l'ai trouvé un peu trop cachottière. Elle n'a pas dit les raisons de son voyage à Rachel, elle ne veut pas trop en dire et surtout personne ne sait qu'elle est juive, même sa propre fille. Comme si c'était un secret honteux et qu'elle n'assumait pas ses origines. Surprenant mais pourtant compréhensible vu le comportement des nazis vis à vis des juifs et le nombre de nazis cachés en Amérique du Sud. J'ai rapidement compris que si cette femme avait cachée ses origines c'est car la peur l'avait emportée sur le reste. Je trouve ça très triste car même si c'est un roman, un tel comportement a forcément existé.
Sa petite fille Rachel est elle aussi attachante. C'est une jeune fille de maintenant et elle ignore que sa grand-mère est allemande et juive. Elle ne peut imaginer un seul instant que ce voyage de fin d'étude va se transformer en voyage sur les traces de la jeunesse de sa grand-mère.
Tout m'a plu dans ce roman, aussi bien l'ambiance que les personnages.
Je viens juste de refermer de notre coté du ciel avec émotion, les larmes aux yeux.
Ma note : cinq étoiles.
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Henriette, presque centenaire, entreprend un voyage avec son arrière-petite-fille Rachel. La vieille dame a toujours caché son passé douloureux à sa famille. Personne ne sait qu'elle a vécu en Allemagne, pays qu'elle a dû fuir pendant la guerre. Elle ne veut pas faire porter le poids du passé sur les épaules de ses proches.


A quatre-vingt-dix-sept ans, elle se sent enfin prête à retourner sur les lieux de son enfance. Cependant, ce retour au passé entraîne de grandes souffrances morales qu'elle ne veut pas confier.


Avec une alternance de récits entre ce périple et l'enfance d'Henriette, ce roman décrit la montée du nazisme dans un petit village, Küstrin, alors que la guerre n'est encore pas commencée. Il dépeint de quelle manière, Hitler était perçu au départ. Il était l'espoir d'un pays qui allait enfin mieux manger et mieux vivre. Certains avaient vite perçu le danger de la montée au pouvoir. Henriette raconte ses souvenirs de petite fille. Les changements étaient peu perceptibles, au début, pour la population, puis, de plus en plus effrayants. Elle montre que selon les confessions religieuses, les bouleversements et les restrictions n'étaient pas les mêmes.


Même lorsqu'Henriette est submergée par les souvenirs qu'elle laisse, enfin, remonter à la surface, elle fait preuve d'une très grande pudeur. Elle est très émouvante. Elle pense à protéger sa fille et son arrière-petite-fille. Elle semble porter son histoire comme une honte. Mon coeur s'est serré plus d'une fois.


L'arrivée du nazisme à Küstrin est relatée par une enfant. Cet angle apporte une touche d'autant plus touchante que sa compréhension n'est pas la même que celle des adultes, surtout que contrairement au lecteur, elle ne sait pas ce qu'il se passe réellement dans ce monde devenu fou. Ses trois amis et elle forment le club du trèfle à quatre feuilles. Ils viennent tous d'environnements différents...

La suite sur mon blog.


Lien : http://www.valmyvoyoulit.com..
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Küstrin, années 30. Dans cette petite ville est-allemande, près de la Pologne, vit "la bande du trèfle à 4 feuilles". Elle est composée de Karl, qui vit dans la ville nouvelle et dont la famille peine à joindre les deux bouts, Charlotte, dont le père travaille à l administration du château, Hans, dont le père est médecin, et Henriette, fille de commerçants juifs.

Montevideo, de nos jours. Henriette, 90 ans passés, se rend avec son arrière petite fille Rachel, qu'elle a élevé comme son enfant, pour un dernier voyage en Allemagne, sa patrie, afin de voir une dernière fois le pays qu'elle a chéri et qui lui a tant pris...

C'est un très beau roman allemand écrit par Hans Meyer zu Duttingdorf!! La plume est belle, délicate, pudique presque, et l'alternance entre le passé d'Henriette et son retour aux origines est très bien menée. On met longtemps à comprendre pourquoi elle était seule en Amérique du sud, et pour certains aspects de sa vie qu'elle n'a pas souhaité aborder avec sa fille et son arrière petite fille, c'est parfois notre imaginaire qui doit faire le reste. C'est un personnage extrêmement touchant, et comme toute personne ayant vécu cette période, il y a l incapacité à tout dire, le besoin de garder une part de sa vie et de ses tourments secrets, puisque cela n'appartient qu'à elle. Si la double temporalité est un procédé que j'aime, j'ai encore plus apprécié la manière d'évoquer cette époque. Il n'y a que peu de violence et de cruauté propres à de nombreux ouvrages de fiction sur la seconde guerre mondiale, ce qui intéresse l'auteur c'est davantage de voir comment une petite ville rurale allemande a pu être affectée socialement, amicalement, professionnellement par la doctrine nazie, de façon insidieuse d'abord, puis le rouleau compresseur auquel personne ne peut échapper. La mécanique de propagande, la peur d'être vu avec un juif, la difficulté de préserver des relations apaisées, la fin de l'école pour les enfants de confession différente sont autant de sujets abordés. La quête d'Henriette plus âgée, accompagnée de la pétillante Rachel, lui permet de tourner enfin la page douloureuse en revenant sur les lieux où son insouciance a éclaté à jamais.
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Si je devais choisir un seul mot pour parler de ce livre, je pense que ce serait SENSIBILITE.
- la sensibilité de la relation entre l'arrière -petite-fille et donc Henriette, le personnage emblématique de ce livre, Henriette que l'on découvre gamine en Allemagne puis très très vieille en Argentine, puis revenant en Allemagne.
- la sensibilité de ces personnes qui n'ont plus osé dire, plus osé raconter l'indicible, qui ont choisi de se taire mais alors de garder leur douleur, choisi de ne pas les partager et donc se punir encore et encore.
- la sensibilité de l'écriture qui est faite de beaucoup de dialogues. Ah... quel bien de lire des dialogues bien menés et dont l'auteur sait faire rebondir avec de la narration.
- la sensibilité des lieux, car j'ai vérifié, les lieux existent et ont eu une vie de souffrance aussi.
- la sensibilité de l'empathie, car certains personnages n'ont pas eu vraiment le choix... l'auteur nous interdit quelque part tout jugement trop facile.
- la sensibilité qui est la mémoire, non pas le devoir dont les institutions nous rebâchent, mais la mémoire affective, émotionnelle, qui est à partager avec les résistants, les survivants, les rebelles, et cela aussi est intergénérationnel.
Un roman magnifique, d'une beauté qui puise dans la douleur, et quelle douleur. A la fin de la lecture, chaque personnage vibre encore dans ma tête.
Je ne peux que dire merci à son auteur pour m'avoir donner ces heures terriblement émouvantes.
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Un joli roman, qui relate l'arrivée du nazisme dans une petite ville allemande, avec les bouleversements et l'incompréhension que cela entraîne. On suit le destin d'Henriette, jeune juive confrontée au rouleau compresseur du fascisme. C'est à la fois poignant et doux, sans pathos inutile. le roman s'attache à montrer comment le nazisme a fait imploser des communautés vivant jusqu'alors en harmonie, comment les voisins en sont arrivés à se trahir, se haïr.
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Un roman bouleversant que je ne suis pas prête d'oublier, je suis encore toute retournée. J'ai aimé du début jusqu'à la fin, l'auteur m'a entrainée dès le départ dans la vie et les souvenirs d'Henriette et sa famille et je les ai quittés avec dépit à la fin.

On va suivre Henriette à différentes périodes de sa vie. Elle est en voyage actuellement avec son arrière petite-fille à Berlin. Elle n'a jamais parlé à personne de ses origines allemandes. Et pourtant elle est née dans une petite ville non loin de là, Küstrin. On va revivre avec elle son enfance dans les années 30 avec l'arrivée de Hitler au pouvoir et toutes les conséquences qui vont en découler petit à petit sur la vie des gens. Henriette fait partie de la bande du trèfle à quatre feuilles avec ses amis Charlotte, Hans et Karl. Chacun d'entre eux a son histoire, plus ou moins influencée par ses parents. Ils vont tout le temps essayer de rester le plus longtemps unis, pourtant Karl fera partie des Jeunesses Hitlériennes dès le début. Mais jamais il ne fera peser cela sur son groupe d'amis. Henriette, elle, est juive, ses parents ont un commerce. Elle va grandir trop vite, on ne reste pas longtemps enfant à cette époque là quand on connait la guerre. Elle va voir arriver les premières revendications des autres habitants, à essayer de chasser les Juifs, ensuite avec la guerre viendront les privations, plus le droit d'aller à l'école, arrêt de location de la maison à ses parents, obligation de fermer le magasin. Les parents d'Henriette n'ont alors qu'un seul recours, envoyer Henriette hors d'Allemagne. Elle va ainsi partir seule pour la France et ensuite l'Argentine. Elle y fera sa vie là-bas, essayant d'oublier son passé, mais celui-ci se rappellera bien souvent à elle, car n'oublions pas que les nazis se sont eux aussi enfuis vers ce pays d'Amérique du Sud après la guerre. Et maintenant qu'elle approche le centenaire, elle veut refaire le voyage vers ses origines, et surtout elle aimerait retrouver la trace de Hans, son amoureux depuis son enfance, qu'elle a laissé pendant la guerre.

Henriette va cacher ses origines à son arrière petite-fille, elle ne dévoilera rien, elle fera ses recherches tout en ne révélant pas qu'elle est Juive. C'est une femme profondément meurtrie, elle aura porté toute sa vie cette étoile jaune en elle. Traumatisée par tout ce qu'elle a enduré, elle aura beaucoup de courage pour revenir dans son pays natal, recommencer à parler allemand et chercher ce que sont devenus ses amis depuis tout ce temps. Il fut un moment où je trouvais qu'elle était un peu trop cachottière avec ses proches, qu'il n'y avait pas à avoir honte. Mais justement, lorsque je me suis mise, ou tout du moins, j'ai essayé de me mettre à sa place, j'ai vite compris que les hommes de Hitler avaient tellement rabaissé ce peuple qu'il a gardé la honte d'être ce qu'ils sont toute leur vie.

J'ai vraiment beaucoup aimé ce roman, je me suis très vite attachée à Henriette. La vie a été tellement dure avec elle. L'auteur a construit son roman de telle façon que l'on ne peut s'ennuyer une seconde. En effet, on alterne entre des chapitres se passant à l'heure actuelle à Berlin, d'autres qui se passent à Küstrin pendant l'enfance d'Henriette et enfin d'autres se déroulant en Argentine chez les personnes qui l'ont accueillie. Il n'y a pas de dates au début des chapitres, mais on comprend très vite en lisant dans quelle partie d'histoire l'on est. Cela ne m'a, en aucune façon, dérangée dans ma compréhension du texte. le final est très émouvant, les larmes n'étaient pas loin.

L'histoire de la vie d'Henriette m'a profondément émue. J'ai déjà lu beaucoup de romans traitant de ce sujet, mais je trouve qu'il est tellement important d'en lire pour ne pas oublier. Ne pas oublier ce lavage de cerveau que les nazis ont pratiqué sur les Allemands pendant toute cette période, les persuadant qu'en chassant le peuple juif tous les problèmes de société et d'économie seraient résolus. Combien il est effrayant de se rendre compte que ce serait encore d'actualité aujourd'hui avec d'autres ethnies, ça fait vraiment peur...

J'ai beaucoup aimé le style de l'auteur, sa façon de raconter, de faire passer les émotions, de décrire les différents paysages sans alourdir le texte. Ce roman fera partie de ceux que j'aurais du mal à oublier, qui m'auront marquée et que je conseillerais absolument. Je peux dire que c'est un véritable coup de coeur et je ne peux que vous en conseiller la lecture.

Je tiens à remercier et féliciter Hans Meyer Zu Düttingdorf pour cet excellent roman, il a écrit un autre roman La mélodie du passé, je pense que je vais m'y intéresser.
Lien : http://marienel-lit.over-blo..
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Pauvre monde, malheureusement il y aura toujours des guerres. La terre ne connaîtra jamais la paix.
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