Lorsqu’il était amoureux, il était heureux partout. Lorsqu’il était seul, il n’était heureux qu’en voyage.
Elle avait un don pour repérer les imparfaits, les déçus, les frustrés, les floués par la vie, car elle savait qu'ils appartenaient à la même tribu qu'elle : la tribu de ceux qui ne parviennent pas à s'aimer.
Il est très étrange de venir d'ailleurs, et de n'y être jamais allé.
Quand tu grandis et que ton frère, c'est un Playmobil, tu te poses des questions.
Il connait le nom de cette sensation qui le traverse, cette sensation unique, la plus difficile à conquérir, la plus précieuse à conserver : la liberté.
Ami lecteur, avant de pénétrer dans les méandres du récit, je voudrais te poser une question : Qui es-tu ?
Je voudrais que tu réfléchisses un instant à ce qui fait que tu es toi.
Il n’y a pas l’ombre d’un mouvement sectaire derrière cette entrée en matière, il n’y a pas de paroisse, pas de salut, pas d’enfer. Tout juste des questions, car les questions sont la vie même. Tant qu’il existera quelqu’un pour se questionner, l’humanité vivra, avancera, reculera, s’effondrera, renaîtra de ses cendres.
Donc qui es-tu ?
Tout juste des questions, car les questions sont la vie même. Tant qu'il existera quelqu'un pour questionner, et pour se questionner, l'humanité vivra, avancera, reculera, s'effondrera, renaîtra de ses cendres ? (p9)
Qu'est-ce qui pousse un homme à quitter sa famille et son sol pour venir s'établir non seulement dans le pays voisin, mais dans sa capitale, une ville de dix millions d'habitants?
Qu'est-ce qui pousse ensuite une femme, africaine, camerounaise de la classe moyenne, à la fin des années soixante, à quitter son pays, sa famille, les siens pour un voyage de plusieurs milliers de kilomètres, jusqu'à Paris, France, puis un express de cinq heures pour Rennes, Bretagne, pour y étudier?
Et, plus chaotique encore, qu'est-ce qui peut bien pousser cette même femme, éduquée, titulaire d'un doctorat de lettres classiques, saine d'esprit, à épouser un Breton, de Quintin, Côtes d'Armor, et à lui faire quatre enfants?
Toute l'absurdité humaine est résumée dans mon sang. Car c'est cette somme d'événements improbables qui conduisit, entre mes deux grandes soeurs et mon petit frère, à ma naissance.
... les gens n'avaient rien, ils étaient heureux. Ou plutôt : ils ne savaient pas ce que c'était qu'AVOIR. Maintenant ils savaient, et ils voulaient tout.
Il aimait voyager seul. Il se trouvait plus serein, plus enclin à parler aux inconnus. A deux, on se replie. Les quelques voyages en couple qu’il avait effectués ne lui avaient pas laissé un souvenir impérissable. Ce n’était que compromis, dialogues de sourds, engueulades en français entourés d’étrangers.