AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur A distance (6)

“Ne t’agite pas, mon être, ne te lamente pas, ne me brise pas
Souvenons-nous de nous retenir
Dans l’amitié du silence
enfonçons seuls dans la nuit immense”
Commenter  J’apprécie          481
Le solitaire est dans la grotte
La grotte est dans le nez
son nez est dans sa face
et sa face est ouverte péniblement

Sa face est dans la tristesse
la tristesse est dedans
dedans, dedans ; dedans le désespoir
et le désespoir est dans son élément

Le désespoir est dans son fond
son fond, son tréfonds, son grand fond
se défont, se refont, sont arides
et les rides s'y rangent en grand nombre.

Et Mort ! Et puis encore Mort !
Et dans le dehors, Mort ! Mort ! Mort !
Commenter  J’apprécie          150
Chaude encore est ici
la nuit de l'ignorance

Peuple au pagne troué
La lune leur apparaît
couverte d'images
couverte d'orages
lançant des menaces
faisant signe
parlant d'avenir
COMMUNIQUANT
Commenter  J’apprécie          30
À distance
 
Reste à distance, toi
à distance
à distance
 
sans pouvoir lancer jusqu’ici la longue lance téléphonique
 
à distance
 
neutralisée
paralysée
 
Que mon nom s’efface en toi
que mes traits s’embrouillent en toi
que ma personne se dérobe en toi
 
en toi, appelant, éperdue
appelant à la cantonade
appelant des numéros faux
des numéros impossibles
des numéros qui ne répondent pas
qui ne répondent à rien
qui n’existent plus
des numéros dans des quartiers abandonnés
 
appelant toujours, folle comme la douleur d’une jambe cassée dans un déraillement
appelle, appelle, sous l’essieu qui l’écrase
qui est bien arrêté dessus
et toi aussi bien arrêtée
 
loin de moi
loin de moi qui respire ici un air parfait
un air plein de poussière
mais si pur à mes poumons soulagés
hors d’atteinte
hors d’atteinte des clous de tes doigts
des clous de tes desseins sur moi
 
Que mal entre en toi, masse idiote
flamme vineuse
 
Que mal entre en toi
troublée de fumée
éparpillant des clameurs
renversée par des buffles !
 
Braise sur ta bouche avide
braise sur tes lettres radoteuses
à grands jambages, à grands départs, à grandes écharpes !
 
Pieuvre sur tes seins trop lourds
anfractuosités sur ta joue
maillet sur tes doigts froids
maillet sur ton allant horripilant
à cent faces, à cent trappes, à cent petits fracas !
 
Machines sur toi à dévaster
à rompre
à étendre
à abattre
à affoler
machines incoercibles, infatigables
à assommer la plus assommante !
 
Tonneaux roulants sous ton front afin que tu ne dormes plus
éboulements et chantiers sous ton front afin que tu ne dormes plus
fourmis trotteuses, soucis, soucis
chars de Lilliput sous ton front afin que tu ne dormes plus
fronde tournoyante, arc tendu à tes oreilles
afin que tu n’entendes plus !
 
Hurlements dans ton cou
hurlements sur les songes qui t’applaudissent
sur les bêtas que tu ébahis
sur ta mémoire qui se délabre
sur le manchon de ton moi dorloté !
 
Que les culs-de-jatte te prennent pour trottoir
que les babouins arracheurs de rameaux te prennent pour cocotier
que ton interminable langue
devenue encore plus longue immensément étirée
serve dans les usines de courroie de transmission
serve dans les grues à haler les marchandises
serve dans le port à élinguer bailles et barriques !
 
Felouque affolée mère de nains
rire à matelots
 
à distance
à distance
à distance !
 
À distance tu gravis des monts sans fin
tu tombes dans une forêt de cordes
tu es emportée par un onagre
par un troupeau de bisons
par un rhinocéros furieux
par n’importe quoi
n’importe quoi
n’importe qui
 
passant du monde de la passion au monde de l’horreur
de l’infection
de la putréfaction
de la dissociation
 
par viduité
par bouchage
par glaciation
 
par tremblement indéfiniment répété
 
à distance
à distance
à distance
Commenter  J’apprécie          00
Mulal
 
Un jour que Mulal allait être dévoré par un lion, il eut un sursaut d’énergie et, malgré son épouvante, lutta, lutta follement. La nuit passa et le lion aussi. Mais le soir suivant, le lion revint. Son rugissement, avant même les mâchoires, s’empara de Mulal et de nouveau il lutta et de nouveau il semblait prêt à être dévoré. Mais non, il y avait quelque chose que le lion n’arrivait pas à trancher. Ainsi le lion se retira, mais le lendemain il était de nouveau là et dès lors il devint évident, puisqu’il restait toujours en Mulal quelque chose que le lion ne pouvait trancher, il devint évident qu’il y aurait un quatrième soir, un cinquième soir et un sixième soir et des soirs à n’en plus finir. Mais un chien arriva et, flairant l’homme blessé, il acheva celui que le lion n’avait fait qu’entamer.
Commenter  J’apprécie          00
Un royaume


Dans le royaume immense, incomparable et presque indécouvert encore
dont je suis l'irremplaçable roi, je vois chaque jour revenir sur les chemins
de la capitale, envahir les faubourgs, la ville, et les palais, une mer toujours
alerte et impérieuse.
Commenter  J’apprécie          00




    Lecteurs (20) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Testez vos connaissances en poésie ! (niveau difficile)

    Dans quelle ville Verlaine tira-t-il sur Rimbaud, le blessant légèrement au poignet ?

    Paris
    Marseille
    Bruxelles
    Londres

    10 questions
    1229 lecteurs ont répondu
    Thèmes : poésie , poèmes , poètesCréer un quiz sur ce livre

    {* *}