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Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Avant de commencer je désire remercier très sincèrement les éditions noir sur blanc pour cet ouvrage faisant partie d'une opération masse critique spéciale.

***

C'est un très joli livre.

Ses mensurations sont parfaites (128-200-10) ce qui fait qu'il repose de façon plaisante au creux de la main, son poids (192 grammes) est lui aussi idéal pour accompagner sans lasser. La couverture est d'un contact chaleureux, qui renforce l'impression visuelle d'un produit de qualité. Cette dernière est simple mais claire et évocatrice, les tons doux du papier (ici nulle recherche vulgaire du contraste le plus poussé possible) se marient au noir avec une touche de rouge pour la première et la quatrième de couverture. La page de garde, uniformément rouge, se dévoile à peine, le livre fermé, laissant supposer de doux mystères. Un marque page dans le même esprit achève d'habiller cet élégant produit, distingué et… sobre. L'envie d'aller plus loin est évidente à ce stade tant la première impression est charmante.
*
J'ai été assez séduit par la plume de l'auteur. Dérouté parfois aussi, je l'avoue. Tenant à remplir honorablement ma mission j'ai demandé l'avis de mon épouse, agrégée de lettres, sur ce point. Las elle a été incendiaire. Devant, c'est un comble, me passer de ses chaudes lumières je ne peux vous offrir que ma bougie. le sujet, dur et désabusé, violent, parfois étouffant, empruntant à la tragédie classique sur bien des plans, avec une touche de Mauriac m'a fait penser à Houellebecq par sa noirceur. C'était d'actualité. Des images telles que la mère alcoolique finissant par se rendre, à pieds, au « Lodi » du coin pour acheter de quoi se détruire un peu plus et y croisant un SDF aux dents gâtées philosophant superficiellement ainsi que des pauvres achetant des produits bas de gamme, cela aurait pu être pesant. Fort heureusement l'auteur anime en permanence ce tableau social très noir par un monologue intérieur parfois vif, empruntant à Gollum le personnage clivé échangeant des répliques puissantes avec son double et à la chick-lit divers effets. Cette façon d'écrire, toute de contrastes, tient le lecteur éveillé (contrairement à la narratrice, souvent comateuse) mais aussi en attente de la suite, comme d'une fin que je m'en voudrais de déflorer.
*
J'ai beaucoup aimé par ailleurs ce que j'ai pu apprendre en lisant ce roman. J'en retire le fait que l'alcoolisme est une addiction et une maladie et que cette dernière peut pousser à divers mensonges et dissimulations (vis-à-vis des autres mais aussi de soi-même). J'ai constaté que la personne ivre pouvait manquer de volonté comme devenir violente, sembler parfois perdre pied, qu'un verre en amène trop facilement un autre… Au-delà ce besoin pathologique de boire semble aussi pouvoir perturber la vie de couple, l'éducation des enfants, avoir des répercussions graves sur la vie professionnelle voire faire perdre son permis de conduire. le tableau social est tout aussi terrible, entre cette mère qui perd lentement mais inexorablement pied (et dire que nous ne saurons jamais son nom, cruel destin auquel il est donc facile de s'identifier), son fils entre douleur et absence, son mari inexistant et lâche et son amie-voisine au mieux dans une position de rejet brutal. Nous vivons cette violence, d'autant plus terrible qu'elle est souvent (plus ou moins) masquée. le cadre, entre petit confort bourgeois, isolement et un bois où la brume fréquente entre subtilement en harmonie avec ce tragique intime concourt à ce sentiment d'oppression.
Je n'ose développer plus tant la violence de ces révélations concernant l'état d'ivresse peut choquer un esprit non préparé. Ce livre n'est pas très agréable à lire mais le tableau, réaliste, violent et lucide d'une femme qui, comme précisé finement sur la quatrième de couverture, « s'enferme dans sa bulle qui pourtant menace de lui éclater au nez », est un véritable réquisitoire. Après une réflexion approfondie je n'hésite donc plus à affirmer que boire trop est mal et peut nuire gravement à la santé.
*
Au final, je ne saurais trop dire pourquoi, subsiste cependant un sentiment d'incomplétude. Ce livre était si beau, la rencontre s'annonçait si parfaite que j'en attendais sans doute trop. J'en demande pardon à l'auteur. Céline a aussi désorienté bien des lecteurs en son temps, cela me console un peu. Si l'occasion m'en est donnée je tenterai de faire mieux la prochaine fois.

Lien : https://www.youtube.com/watc..
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La Feuille Volante n° 1354 – Juin 2019.

État d'ivresseDenis Michelis – Les éditions Noir sur Blanc.

Le mariage, à l'inverse de l'engagement religieux, n'est pas vraiment une vocation. On le choisit plutôt par tradition, par habitude, par peur de la solitude, parce qu'il est censé correspondre à la recherche légitime du bonheur auquel tout homme a droit ou simplement pour se reproduire selon les règles de la société ou en faisant semblant de croire que cela obéit à une volonté divine. Pourtant, il se révèle souvent rapidement comme une déconvenue pour une foule de raisons. On en sort officiellement par le divorce, de plus en plus sollicité, ou plus hypocritement par des fréquentations extérieures, l'exercice de passions ou de passe-temps qui vous éloignent de votre famille et bien souvent par l'adultère. Bien des unions perdurent pourtant artificiellement pour des raisons religieuses, morales ou financières et ne sont que de petits arrangements avec la réalité. Pour cette mère de famille qui ne nous est connues que par le vocable abusif de « maman » tant elle est éloignée de ses devoirs de mère et d'épouse, c'est l'alcool et on se demande comment et peut-être aussi pourquoi elle en est arrivée là. Elle est en permanence saoule, dans un état de dépendance, comme sous perfusion constante, incapable de résister, comme protégée en permanence par l'intervention d'un Bacchus qui chez les Romains était le sauveur des ivrognes.

Cette boisson, pourtant parfaitement légale, est un fléau et assurément une destructrice de la cellule familiale d'où le père est perpétuellement absent et où le Fils, Tristan, fuit le foyer. Autour de cette femme c'est une sorte de désolation que la fréquentation de la bouteille n'arrange guère. Ses amis, ses voisines la fuient et elle-même néglige non seulement son ménage mais aussi son travail de rédactrice dans un grand magazine ce qui, à terme, ne peut que se terminer assez mal. Elle y est d'ailleurs assez peu à sa place puisque pour elle les mots se dérobent de plus en plus et que cette publication de psychologie est censée inviter ses lecteurs à s'épanouir ! Elle a du mal à vivre la crise adolescence de Tristan à cause des absences chroniques du père qui les organise avec méthode. Elle se joue un peu la comédie, celle de la grande journaliste qu'elle n'est pas, celle que l'épouse et la mère de famille qu'elle n'est plus. Elle n'est pas dans le besoin, a tout le confort qu'une femme peut désirer, une famille, un emploi, une maison mais elle fait le vide autour d'elle et bien entendu l'épilogue n'a rien d'étonnant. Elle observe sa voisine méchamment, se console toujours avec l'alcool, les médicaments et on imagine ce que peut donner ce genre de cocktail. Elle en déduit que tout le monde est contre elle, y compris son mari qui sans doute n'en peut plus de vivre avec une alcoolique et envisage des solutions, pas si étonnantes que cela cependant. Je n'ai pas senti beaucoup d'empathie pour elle et ce texte m'a même un peu agacé. j'en ai cependant poursuivi la lecture pour connaître un épilogue, il est vrai parfaitement prévisible.

Le texte, assez décousu, qui se déroule dans une sorte de huis-clos sur une semaine ou à peu près, est écrit alternativement à la première personne qui trahit les états d'âme de cette femme, ses mensonges, ses phobies, ses plaintes, sa paranoïa, sa schizophrénie, mais aussi qui rend compte aussi des rares dialogues qu'elle a avec le peu de personnes qui l'entourent. Il y a aussi cette petite voix intérieure, peut-être celle de sa conscience qui tente de la remettre sur le droit chemin, vainement !

J'ai lu dans ce roman le malaise d'un couple, qui n'aurait peut-être jamais dû se former, son basculement, sa destruction progressive mais aussi une sorte de tentative de mise en évidence de l'égalité hommes/femmes autant qu'une manière de s'attaquer à une sorte de tabou si longtemps entretenu, l'alcoolisme étant depuis longtemps réservé aux hommes et la femme, cantonnée au foyer, avait le rôle moralisateur d'épouse soumise et de mère de famille attentive. Quant à l'épilogue, au vrai bien peu original même si, en pareil cas, c'est toujours le même scénario où l'évidence vous saute enfin aux yeux après, il est vrai, s'être installée face à vous, souvent pendant longtemps, sans que vous l'ayez ne serait-ce qu'envisagée ou peut-être simplement voulu la voir.


©Hervé Gautier.http://hervegautier.e-monsite.com
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Un peu stéréotypee. le portrait de la mere alcoolique... du fils, du mari ... une psychée peu crédible ...
Peu de questionnement sur la feminité
Le culpabilité spécifique à la posture de la femme au ban de la société
et le besoin d'ivresse
et de deconnexion .
Le sujet est pourtant .. precieux
tabou
rare
Qui me questionne
J'ai ete déçue
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Une femme alcoolique, voilà un sujet original. Car oui, cela arrive aussi aux femmes et ce n'est pas souvent traité dans un roman.
L'auteur montre bien, si besoin en était, que la dépendance peut toucher tout le monde, homme ou femme, quelle que soit sa condition sociale. Il montre bien aussi l'enfermement lié à l'addiction, l'impuissance de la famille et le glissement vers une espèce de folie. Mais il m'a manqué une émotion et je ne sais quoi d'autre. Je n'ai pu ressentir la moindre empathie pour cette femme ainsi que pour sa famille. Tout m'a semblé froid. Et j'ai été agacée par cette voix qui lui parle. Je l'ai regardée de loin se débattre dans ses délires.
Bref, je ne suis jamais entrée dans cette histoire, j'ai eu l'impression de tourner en rond et je me suis même posé la question d'abandonner. Je ne l'ai pas fait car le roman est court et se lit vite malgré tout (beaucoup de pages blanches).
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Une histoire banale, plate, fade et sans grand intérêt.
Les paragraphes ainsi (et surtout) que les dialogues sont extrêmement mal disposés. Je me suis ennuyé à la lecture de ce "roman" car l'intrigue se devine facilement et les phases préconçues sont nombreuses.
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