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EAN : 9782882506924
208 pages
Noir sur blanc (19/08/2021)
3.44/5   77 notes
Résumé :
De quoi Robert est-il coupable ?
Un beau jour, ce thérapeute reconnu, essayiste prolifique, n'a plus supporté de voir ses patients stagner et s'est mis en tête de changer radicalement de méthode. Assez de réflexion, d'introspection, d'écoute compatissante : le temps était venu de passer à l'action !
Au même moment, son frère disparaissait mystérieusement en mer.
Désormais, c'est entre les murs d'un hôpital psychiatrique que Robert se confesse.>Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (32) Voir plus Ajouter une critique
3,44

sur 77 notes
Ce qui a amené le narrateur à s'entretenir depuis sa chambre quasi-carcérale (c'est ainsi qu'il la ressent) avec un psychiatre, on l'apprendra peu à peu, grâce au monologue (ou au pseudo- dialogue) de l'interné malgré lui.

Il prétend avoir écrit un livre qui révolutionne la prise en charge des patients dont la santé mentale vacille. Un succès phénoménal, nous dit-il. Même si l'éditeur est injoignable et que son interlocuteur semble en difficulté pour se le procurer.

Et peu à peu ce que l'on perçoit des dires de son médecin, met le doute : celui-ci en effet réclame constamment des preuves de tout ce qu'avance le narrateur. On comprend donc rapidement qu'il faudra faire le tri dans les allégations de cet homme qui vient de perdre son frère dans un accident de navigation étonnant de la part d'un moniteur de voiles aguerri aux dangers de la mer.

C'est ainsi que le lecteur progresse dans cette histoire pour aller de surprise en surprise. Doucement le vernis s'écaille laissant apparaitre une autre version des faits et de ce qui a conduit l'homme à un enfermement sous contrainte.

Humour noir et décalé réjouissant, j'ai adoré ce monologue construit avec beaucoup de finesse pour ne révéler que peu à peu le fin mot de l'histoire .

Un beau diagnostic à établir !

Merci à Netgalley et aux éditions Notabilia

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Robert est un brillant psychothérapeute, auteur d'un best-seller planétaire : "Changer le monde".

Que s'est-il passé pour qu'il se retrouve interné à l'hôpital psychiatrique Sainte-Marthe ? On mettra du temps à le comprendre (et encore, tout cela n'est, au final, pas très clair), tant Robert se fait prier pour répondre aux questions du Docteur, lui servant, ainsi qu'à Madame l'Infirmière qui l'assiste, de longs discours alambiqués sur son métier, sa vie, sa révélation (voir plus loin), le décès accidentel (?) de son frère adoré (?) Honoré, son père, sa mère. Difficile de démêler le vrai du délire dans ce monologue où Robert semble faire à la fois les questions et les réponses. L'illustre pensionnaire de Sainte-Marthe parle aussi de son livre, qu'il a écrit après un changement radical dans sa méthode thérapeutique : fatigué d'écouter ses patients avec compassion depuis des années pour un piètre résultat, il les pousse désormais à agir au lieu de parler. Assez de blabla, soyons simples et efficaces : vous avez peur des araignées ? Évitez-les. de l'avion ? Prenez le train. Vous êtes accro à l'alcool ? Buvez de l'eau. Vous êtes en conflit avec quelqu'un ou avec vous-même ? ... je vous laisse deviner la solution.

Robert a-t-il fini par mettre en pratique sa nouvelle théorie ? Peut-être. Peu de choses apparaissent certaines dans ce roman : ni l'existence du Docteur ou de l'Infirmière, même pas celle du livre écrit par Robert, celle de ses compagnons de chambre ou des salsifis à tous les repas, et encore moins ce que Robert a commis, ou pas, de monstrueux.

Ce qui est sûr, en revanche, c'est que Robert ne provoque pas la sympathie, ni même l'empathie. En plein déni, prétentieux, arrogant, frustré, envieux, pleurnicheur, ce Calimero pathétique et incompris collectionne les qualificatifs peu flatteurs. D'accord, c'est son frère qui a toujours été le chouchou valorisé et admiré par papa, mais de là à faire preuve de tant de virulence (auto-)destructrice...

De Denis Michelis, j'avais dévoré "Etat d'ivresse" en quelques heures. Pareil avec celui-ci, qui captive, distille un certain suspense et installe une atmosphère inconfortable, accentuée par le fait qu'à la fin tout n'est pas révélé et que le doute et les questions sont semés.

"Encore une journée divine" est un roman un brin diabolique, incisif, grinçant, et met en garde contre la simplification à outrance du langage et de la pensée, qui trace la voie royale (ou présidentielle) aux populismes. Surtout ne pas croire, comme ce cher Robert, "qu'il est devenu impossible de penser le monde dans toute sa délicieuse et inquiétante complexité", ou que "nous avons besoin de réponses simples [...] surtout si les problèmes sont complexes". A trop simplifier, attention, la folie nous guette...

En partenariat avec les Editions Noir sur Blanc via Netgalley.

#Encoreunejournéedivine #NetGalleyFrance
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Robert dit qu'il est un brillant psychothérapeute, auteur d'un best-seller international, un essai de psychologie intitulé Changer le monde. Pourtant, il est enfermé dans un asile psychiatrique. Dans ces pages, on entend uniquement ses répliques dans les conversations qu'il croit avoir avec son médecin psychiatre et son infirmière. ● On ne saura jamais si tout ce que dit le narrateur est vrai. On ne sait pas si son best-seller existe, on ne sait pas si ses conversations sont réelles ou seulement imaginées, on ne sait même pas s'il est vraiment interné. le narrateur ne peut pas être moins fiable que celui-ci. ● On est le témoin de sa vie quotidienne à l'HP : ce qu'il mange, ce qu'il voudrait faire, comment sont ses voisins de chambre... ● Son frère, dit-il, a eu un accident en mer et est mort noyé, bien qu'il fût un excellent marin et moniteur de voile. le narrateur aime sa veuve, Windy, et voudrait la voir. Il a une relation conflictuelle avec son père qui ne vient jamais le voir. ● Ses idées en psychologie sont plutôt étranges : il refuse la position habituelle du thérapeute, en retrait, à l'écoute, bienveillant. Il est adepte du parler vrai, de la littéralité, il déteste les pièges du langage imagé. Ainsi, si on est en conflit avec quelqu'un, la solution est de l'éliminer. de même, si l'on est en conflit avec soi-même !... ● L'idée de départ est séduisante mais elle aboutit à beaucoup de répétitions et le texte, bien que court, finit par lasser.
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J'ai lu "encore une journée divine" sans en connaître le thème. J'ai d'abord été surprise par le ton et puis me suis délectée par les petites phrases assassines, le cynisme de ce thérapeute, Robert, emmuré dans un hôpital psychiatrique. Beaucoup de critiques sur les idées toutes faites, les normes, et de fait cela entraîne des réflexions, des sourires, des soupirs, des sujets à discussion !
Denis Michelis nous invite à entrer dans la tête de ce Robert et c'est avec grande satisfaction que j'ai suivi son cheminement intellectuel. Son ironie, son cynisme n'exclut cependant pas son mal-être ce qui me l'a rendu intriguant, intéressant mais aussi attachant malgré tout.
Un petit mystère plane sur les raisons de son enfermement cequi donne à ce roman un petit air de policier mais j'ai envie de dire que c'est bien plus qu'un policier. (Sans dévaloriser ce genre bien sûr !)
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Il s'appelle Robert, ce patient d'hôpital psy qui monologue - à l'adresse du 'Docteur' ? ou dans sa tête ? On peut tout imaginer.
On ne saura que tardivement pourquoi il est interné. Et encore, sans certitude sur rien, finalement.
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Il s'appelle Robert, et pour moi, c'était Eric, ce type qui sautille partout ces temps-ci dans les médias, et éructe ses théories à la c** en se posant en victime bâillonnée.
Un fou, ce Robert, pas un 'doux dingue', un mec dangereux, aux idées puantes, toxiques. Reste à savoir s'il est passé à l'acte, s'il est allé aussi loin qu'il le laisse supposer.
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Je l'ai d'emblée trouvé antipathique, insupportable, ce geignard jaloux, frustré, aigri, haineux. Un connard arrogant comme on en trouve chez Nothomb (au moins un dans chacun de ses bouquins, non ?).
J'ai réussi à me convaincre, de loin en loin, qu'il avait souffert de sa place dans la fratrie pour en arriver là, sans doute. J'adhère même à plusieurs de ses réflexions sur la famille... Je l'ai souvent trouvé pathétique, parfois drôle, à son insu - comme cela peut arriver avec les gens qui se plaignent en continu et qui en deviennent ridicules : soit je m'agace, soit j'en ris.
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Quoi qu'il en soit, même si je n'ai pas tout saisi, même s'il me reste plein de questions en tête, j'ai dévoré cette histoire et admiré une nouvelle fois le talent de l'auteur. Denis Michelis est doué pour les récits courts, intenses, dérangeants, et j'adore ça (cf. 'La chance que tu as', 'Etat d'ivresse'). J'ai hâte de lire le seul de ses romans publiés que je n'ai pas lu : 'Le Bon Fils'.
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• Merci à Babelio et à Notab/lia. Sitôt reçu, sitôt lu !
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Citations et extraits (29) Voir plus Ajouter une citation
Et vous, Docteur, quelle est la nature - la nature profonde, comme on a l'habitude de dire - de vos pensées, quand vous rentrez le soir dans votre petite maison bien confortable, après avoir entendu, des heures et des heures durant, le pire comme le pire ?
Je sais bien que vous n'êtes pas du genre à vous confesser : je me suis renseigné sur votre compte. Les gens parlent, ici, vous savez, et ce, en dépit de tous vos anxiolytiques, barbituriques, hypnotiques, neuroleptiques et autres -iques. Et quand ce ne sont pas les médicaments qui nous ôtent toute volonté, vous nous achevez à coups d'activités débilitantes, comme la peinture sur soie, le macramé, ou ces effroyables ateliers d'écriture animés par quelque écrivaillon en manque de reconnaissance.
(p. 15-16)
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Ce n'est jamais bon d'être doté d'une intelligence supérieure à la moyenne dans une famille d'idiots, et encore, je mâche mes mots. J'ai payé un lourd tribut pour cela, docteur, longtemps j'ai été rabroué à cause de mes capacités intellectuelles hors norme.
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Mon père, oui, ce fervent opposant à mes études qui aurait préféré que je devienne comme lui instituteur, ou avocat, ou chef d'entreprise. Il n'a jamais compris qu'on pouvait trouver un sens à sa vie en écoutant celle des autres sans pour autant chercher à les éduquer, les défendre ou les dominer.
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Oui, cela m'agace, m'horripile, me donne des suées froides. Vous voyez bien que ce sont les médiocres qui nous gouvernent.
Qui décident.
Nous musellent.
Et qui, comble de la perversité, accusent des autres d'être médiocres.
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Toujours sur mon portable, oui. (...)
Celui-là même que j'entrepose dans le tiroir de cette somptueuse table de chevet en acier sur roulettes. Entre nous, Docteur : comment voulez-vous que nous allions mieux avec un mobilier pareil ?
(p. 37)
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