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3,94

sur 235 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Comme la plupart des ouvrages écris par China Mieville, « Perido Street Station » a été récompensé par toute une flopée de prix littéraires qui, s'ils sont souvent gages de qualité, peuvent aussi finir par devenir intimidants. Rassurée il y a peu par ma première incursion dans l'univers de l'auteur, c'est sans guère d'appréhension que je me suis pourtant plongée dans ce roman culte introduisant la ville de Nouvelle-Crobuzon. Et c'est malheureusement très mitigée que je ressors de ce premier tome qui, s'il ne manque effectivement pas de qualités, se révèle malgré tout bien moins maîtrisé que « Les Scarifiés ». Dès les premières pages, on identifie sans mal la patte ô combien reconnaissable de l'auteur auquel on serait bien en peine de reprocher un quelconque manque d'originalité. Car tout est atypique chez China Mieville : son décor, ses personnages, et même son (ou plutôt ses) intrigue(s). Il en résulte un ouvrage foisonnant, captivant parfois, déroutant souvent, et dans lequel règne une certaine confusion qui finit par lui porter préjudice. L'intrigue, d'abord, est beaucoup trop éclatée et ses différentes lignes n'ont (pour le moment) que peu de connexions les unes avec les autres. L'essentiel du récit se focalise sur un certain Isaac, un scientifique controversé qui se voit confier une mission exceptionnelle et pour le moins ambitieuse : permettre à un homme-oiseau dont les ailes ont été arrachées de revoler. le challenge est de taille et les recherches audacieuses du marginal menacent très vite de révolutionner tout un pan de la science de Nouvelle-Crobuzon. Parallèlement à cette quête, on assiste à l'évolution d'une curieuse créature dont Isaac a fait l'acquisition dans le but d'observer les techniques de vol du règne animal. On suit également l'amante du scientifique, l'artiste Lin, qui se voit confier une étrange commande de la part d'un commanditaire encore plus étrange.

Ces trois intrigues se croisent et s'entrecroisent sans que l'on parvienne pour le moment à voir où veut en venir l'auteur. C'est d'autant plus gênant qu'à toutes ces histoires se greffent également plusieurs chapitres révélant différents pans de l'évolution politique de la ville. Cela peut prendre la forme d'une incursion dans l'imprimerie clandestine d'un journal contestataire, ou en plein milieu d'un mouvement de grève lancé par les dockers et violemment réprimé par le régime, ou encore dans une entrevue peu banale entre les membres du gouvernement et l'ambassadeur... des Enfers. Tous ces passages sont la plupart du temps passionnants et, s'ils témoignent de l'imagination débridée de l'auteur aussi bien que de la densité et de la cohérence de son univers, le lecteur finit toutefois par s'y perdre. Il faut dire aussi que le style de China Mieville n'est pas non plus le plus abordable qui soit. L'auteur use en effet d'un vocabulaire relativement soutenu et surtout extrêmement pointu en ce qui concerne certains sujets, notamment dans le domaine de la science. L'un de ses personnages en vient en effet à développer toute une théorie méta/scientifique que j'ai personnellement trouvée très complexe à saisir et qui, malheureusement, se retrouve ici exposée dans les grandes lignes. Cela donne lieu à quelques passages franchement indigestes, voire carrément incompréhensibles, ce qui est d'autant plus frustrant qu'ils ne présentent que peu d'intérêt pour le récit. Au nombre des déceptions, il faut également mentionner les personnages qui, déjà dans l'excellent « Les Scarifiés », n'était pas franchement le point fort de l'auteur. Sans aller jusqu'à être fades ou antipathiques, les habitants de Nouvelle-Crobuzon n'en demeurent pas moins très distants et cette froideur n'encourage pas le lecteur à s'y attacher. Il faut dire aussi que, très vite, il apparaît clairement que le personnage central du roman n'est ni le scientifique rejeté par sa communauté, ni l'artiste avant-gardiste, mais bel et bien la ville elle-même. Et quelle ville !

En dépit de tous les reproches que l'on peut faire à ce premier tome, on peut difficilement contester le fait que l'auteur a apporté un soin presque maniaque à son décor. le lecteur arpente ainsi aux côtés des différents personnages la multitude de quartiers qui quadrillent la métropole tentaculaire de Nouvelle-Crobuzon et dans lesquels règne une ambiance qui varie complètement de l'un à l'autre. Les docks, la banlieue de Chiure et autres faubourgs plus ou moins bien fréquentés, les arènes de Cadnebar, la foire et son freakshow... : voilà un petit aperçu des destinations qui vous attendent dans ce premier tome. le tout est impressionnant, mais cela fait tout de même beaucoup à digérer, d'autant plus que l'auteur nous abreuve de quantité d'anecdotes pour chacun de ces lieux. China Mieville dresse ainsi le portrait d'une véritable fourmilière dans laquelle règne une éternelle confusion et où se mélangent allègrement toutes les races et toutes les religions qui cohabitent dans une plus ou moins bonne entente. Il convoque aussi un bestiaire remarquablement étoffé et parfois vraiment tarabiscoté. Lin, l'artiste qui occupe l'un des premier rôle du roman, est ainsi ce qu'on appelle une Khépri : mi-femme, mi-scarabée (avouez que, pour en faire son héroïne, il fallait oser !) On trouve également mention de Cactacés, de Garudas (le fameux homme-oiseau), ou encore de mafadets (lion-serpent), sans oublier bien sûr des Recréés, ces « criminels » condamnés à subir une opération altérant leur physique de manière plus ou moins conséquente en y greffant des objets ou des membres appartenant à d'autres créatures (ce qui donne parfois de sacrés mélanges !) le seul problème c'est que, là encore, l'auteur nous laisse nous dépatouiller tout seul et ne nous donne que très peu (voire pas du tout) de repères pour que l'on puisse bien saisir à quel genre de créature on a affaire (et pourtant, j'étais déjà au fait de la plupart des particularités de cet univers...).

Un premier tome en demi-teinte, donc, qui inaugure un univers et une cité au formidable potentiel mais qui se disperse beaucoup trop et finit par donner à l'ensemble un petit côté brouillon. Reste à voir si le second volume sera mieux structuré et si les nombreux fils de l'intrigue se réuniront de manière satisfaisante.
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Je crois qu'il va m'être impossible de faire une critique de ce livre. Il y a vraiment de tout dans la cité Nouvelle Crobuzon. China Mieville que je découvre ici, a une imagination débordante. je ne comprend pas tout, mais j'irai jusqu'à la fin, du tome II, pour tenter justement de comprendre. et puis si je ne comprend toujours pas, tant pis, j'aurai vécu dans un ailleurs impressionnant.
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Perdido Street Station est considéré comme un classique de la SFFF. Alors j'y suis allé un peu naïvement.

Nouvelle-Crobuzon est un personnage à part entière. Elle est en perpétuel mouvement, ça grouille de vie, elle fait salle, les mauvaises odeurs en sont une caractéristiques. Cette crasse se transmet à ses habitants et au long des 360 pages j'ai eu l'impression que la médiocrité leur allait si bien qu'ils ne faisaient rien pour s'en sortir ou changer quoi que ce soit.

China Miéville a de l'imagination à revendre : on a droit à de nombreuses espèces et à leurs particularités tant physiques eu psychologiques; comme on suit les recherches d'un scientifique on a droit à une pléthore de démonstrations comprenant des termes incompréhensibles et qui donne des passages indigestes.

Miéville s'intéresse peu aux aspects politiques de la ville. Il faut attendre les deux tiers du roman pour avoir une première approche du pouvoir dictatorial qui tient la ville. Je trouve aussi dommages d'avoir 300 pages de lecture qui alternent découverte de la ville et de ses habitants et recherches scientifiques donc rien de très haletant avant d'avoir une accélération de la tension. A la fin du roman je me suis dit qu'il aurait pu être réduit de quelques pages pour ne pas avoir un livre où on a l'impression qu'il ne se passe rien.
Lien : http://lecturesdechiwi.wordp..
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Nouvelle-Crobuzon est une cité tentaculaire, surpeuplée, où évoluent aussi bien des humains que toute une panoplie d'autres espèces ayant chacune ses particularités, dans les dédales sales et souvent dangereux de ses avenues et ruelles. Au coeur de cette mégalopole grouillante vivent Isaac, humain, un scientifique jovial, savant très ouvert sur son monde, et Lin, sa maîtresse, une talentueuse artiste Khépri, une race oscillant entre une apparence humaine et insectoïde, « scarabe ». Au cours de la lecture de cette première partie de Perdido Street Station (car il y en a une seconde, que je n'ai par ailleurs pas encore lue, la première ne pouvant, à elle seule, pas s'enorgueillir d'une véritable fin – vous êtes avertis) nous allons suivre les expériences d'Isaac, tentant de rendre le don du vol à un Garuda (homme-oiseau), fascinante et grandiose créature ayant perdu ses ailes pour des raisons encore à peu près obscures. A côté de cela, nous contemplerons les efforts de Lin pour réaliser une oeuvre qui la fascinera autant qu'elle la révulsera, le tout en nous confrontant nous même à l'ambiance cyberpunk (plutôt que vraiment steampunk, selon moi), très particulière, de Nouvelle-Crobuzon, à ses habitants et à leurs moeurs étranges.

En début de livre, Miéville nous fait un court topo sur ses influences principales, parmi lesquelles il ne cite pas Terry Pratchett. Pourtant, dès les premières pages (et c'est une impression qui m'aura suivie jusqu'aux dernières d'entre elles) je me suis crue à Ankh-Morpork (les lecteurs des Annales du Disque-Monde comprendront), certes en plus contemporain, voire futuriste, façon SF, mais Ankh-Morpork quand même, la même cité avec ses cours d'eau immondes, sa saleté et sa puanteur, ses temples dédiés aux petits dieux, son quartier des voleurs qui se rapproche très fortement des Ombres morporkiennes ou encore son pseudo quartier des alchimistes dont les relents magiques ne sont pas sans rappeler ceux qui émanent de l'Université de l'Invisible (avec exactement le même genre de conséquences contre-nature). L'inspiration (pour ne pas choisir un autre terme) est pour moi si évidente qu'il me semble de mauvais goût de ne pas l'avoir d'emblée annoncée. D'autres petites choses encore sont assez « pratchettiennes », ainsi que les explications données sur les différentes religions inventées ou encore, peut-être dans une plus petite mesure, les noms propres, tout simplement.

Passé cela, l'univers de Miéville possède tout de même ses particularités bien à lui. Très riche, peut-être même un peu trop pour un roman qui, tout bien considéré, n'est pas si épais, même s'il se lit en deux parties, c'est un terrain particulièrement propice aux truculences d'une imagination fertile. Ceci dit, certains concepts, comme la très grande diversité de races évoquées, par exemple, sont plus survolés que réellement explicités. Certes, des descriptions sont toujours données, mais la plupart d'entre elles restent assez peu détaillées, ce qui risque d'en décevoir certains.

Un plan de la ville fourni en début de livre aide grandement à visualiser les déplacements et à se construire son petit décor. En effet, Nouvelle-Crobuzon étant quasiment un personnage à part entière, peut-être même le principal protagoniste de l'histoire, c'est une bonne chose de recevoir cette aide très utile à la situation de l'action dans l'espace. Les déambulations de Lin, d'Isaac et parfois d'autres encore sont très régulièrement décrites et l'on peut vite s'y perdre. Ici encore, et toujours selon mon avis très personnel, il n'était sans doute pas nécessaire d'en faire autant. Certains chapitres, si on les amputait de leurs parties « Untel se rend à X lieu, au-delà du quartier Y, passe par Z et en revient » avec listes à rallonge de noms de rues, description du paysage urbain, arrêt sur image sur l'architecture délabrée… eh bien ces chapitres se trouveraient finalement réduit à 2 ou 3 pages maximum. Alors, certes, cela contribue à l'atmosphère de l'histoire, mais apporte aussi des longueurs et surtout des répétitions que l'on aurait pu s'épargner.

Je dirais finalement que ce livre se lit malgré tout très bien, l'histoire se tient, l'écriture est fluide, même assez agréable, les personnages ont une vraie personnalité, ce ne sont pas des clichés que l'on croise pour la millième fois au détour d'une page, et pour tout ceci, j'ai apprécié Perdido Street Station. Après quoi, je dois dire que rien ne m'a particulièrement subjugué non plus et, arrivée au bout, j'ai eu comme une étrange impression d'avoir à peine eu le temps de commencer ma lecture. Ceci probablement dû au fait qu'en y réfléchissant bien, il ne se passe pas grand-chose, peu d'action est rapportée et au-delà des descriptions des lieux et des réflexions des protagonistes principaux (qui ne sont par ailleurs pas dénuées d'intérêt), il est possible que le lecteur en quête d'aventure reste sur sa faim. Si vous avez lu le résumé concocté dans le premier paragraphe de cette chronique, sachez déjà que vous savez presque tout de l'histoire – seule les 80 dernières pages (approximativement) iront enfin un peu plus loin… Pour tout dire, j'ai eu l'assez claire impression d'avoir lu seulement l'introduction à la « vraie » histoire, que je suppose (et espère) être racontée dans le volume suivant.
Lien : https://missnovemberzeblog.w..
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La cite-état Nouvelle-Crobuzon, métropole gigantesque et insensée où se côtoient différentes races humanoïdes, est en pleine ébullition. Des monstres ont été libérés sur la ville et la milice est impuissante...

suite: lien
Lien : http://bibliotheca.skynetblo..
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