Une autre grande difficulté, dans le classement des tissus du moyen âge, c'est de préciser leur origine de fabrication. Pour ce qui est des tissus de soie en particulier, leur origine remonte fort loin, puisqu'on en retrouva des fragments en Egypte, dans les tombeaux de la dix-huitième dynastie. Leur décoration brochée a laissé supposer qu'ils pouvaient provenir de Chine, mais il n'est pas douteux que cette industrie textile fut pratiquée dans l'Asie Occidentale avec des soies importées brutes de l'Extrême-Orient, ou même, comme l'a noté Pline, avec des soies défaites de tissus chinois, qui étaient retissées en Syrie, jusqu'au jour où Justinien, au vie siècle, affranchit les Byzantins de cette dépendance, par l'introduction des vers à soie dans l'Empire grec.
L'histoire des tissus du haut moyen âge présente des difficultés assez complexes : il est nécessaire, tout d'abord, de se défendre contre des traditions respectables, transmises sans contrôle suffisant, au sujet de monuments qu'il est ensuite très malaisé d'en dégager. Les tissus anciens nous sont le plus souvent parvenus sous le couvert de la religion : ce sont les suaires et les vêtements sacerdotaux.