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EAN : 9781506724768
56 pages
Dark Horse (25/01/2022)
4.5/5   1 notes
Résumé :
Jump into an eerie Victorian-style mystery with an off-kilter, charming twist in the next knockout collaboration from Mike Mignola and Warwick Johnson-Cadwell!

Monster hunters extraordinaire Professor Meinhardt, Mr. Knox, and Ms. Van Sloan have teamed up to slay spooks and investigate the uncanny before, but now they'll tackle a question that's haunted them for years: What happened to their friend and vampire slayer extraordinaire, James Falconspeare?... >Voir plus
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Quel prix pour anéantir un monstre ?
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Ce tome contient une histoire complète mettant en scène des personnages apparus dans deux autres tomes. Sa première édition date de 2021, sans prépublication. Il a été réalisé par Warwick Johnson-Caldwell pour le scénario, les dessins et l'encrage, la mise en couleurs. le lettrage a été confié à Clem Robins. La couverture a été dessinée par Mike Mignola, avec une mise en couleurs réalisée par Dave Stewart. L'auteur a basé son histoire sur des personnages créés par Mignola et lui-même.

Il y a quinze ans de cela, quelque part dans la campagne européenne, un éclair illumine le ciel au-dessus de la tour d'un château fortifié. Mary et James Falconspeare grimpent les marches de l'escalier en colimaçon, alors que la pluie bat son plein à l'extérieur. Arrivé au dernier étage, James balance un grand coup de pied dans la porte en bois qui s'ouvre violemment. Lui s'avance dans la pièce avec un pieu en bois dans la main droite, alors qu'elle avance derrière lui, avec une Bible entourée d'un chapelet dans la main droite. Soudain, un vampire fait irruption dans la pièce en défonçant la fenêtre. Il s'attaque à James en le prenant à la gorge, pendant que Mary avance vers le cercueil. Monsieur Knox est à son tour entré dans la pièce et a lancé un vase métallique en pleine tête du vampire. le vampire se tourne vers lui, mais May a atteint le cercueil et place la Bible avec son chapelet, à l'intérieur. le vampire lâche James et s'avance vers le cercueil. James sort un couteau de sa manche et tranche net le cou du vampire dont la tête choit à terre. Il continue à émettre des sifflements. Mary la ramasse et la met dans le cercueil.

Le corps sans tête commence à se relever. Knox a trouvé un bâton de dynamite dans sa sacoche et il le confie à Mary qui le met dans le cercueil. Elle parvient à l'allumer et avec l'aide de James et Knox, ils remettent en place le couvercle. L'explosion est contenue dans le cercueil de pierre, et le corps s'écroule, la tête ayant été pulvérisée. Tout le monde se laisse tomber à terre et pousse un gros soupir de soulagement. C'est à ce moment-là que le professeur J.T. Meinhardt entre dans la pièce, l'épée à la main. Quinze plus tard, la bouilloire émet son sifflement caractéristique et monsieur Knox s'en occupe en prononçant un seul mot : Falconspeare. Knox se rend dans l'étude de J.T. Meinhardt avec Mary van Sloan et ils lui parlent de ces lettres de James, toutes vierges. Elles ne portent que deux lettres : B et K. Cela dit quelque chose au professeur : il agite sa clochette et le serviteur ronchon Tuphold se montre à l'embrasure de la porte. Meinhardt commence sa phrase sur les enveloppes, mais l'autre a déjà tourné les talons. Mary indique qu'elles portent toutes un timbre de Moldovena. Knox prend une carte dans un rayonnage et l'étale sur la petite table. Ils examinent le territoire qui couvre une belle surface. Cuphold est revenu avec trois autres lettres identiques qu'il fait claquer sur la table et il repart sans avoir prononcé un seul mot. Les trois enquêteurs s'interrogent sur le sens à donner à BK.

C'est donc la troisième collaboration entre Mignola et Caldwell après Mr. Higgins Comes Home (2017), puis Our Encounters with Evil: Adventures of Professor J.T. Meinhardt and His Assistant Mr. Knox (2019). le lecteur retrouve les deux personnages principaux : Meinhardt et Knox. Il peut également lire ce tome sans avoir lu les précédents, sans ressentir aucune incompréhension. La page de crédits précise que cette fois-ci Caldwell est le seul auteur, sans apport de Mignola pour le scénario. L'histoire se déroule donc en deux parties : un prologue montrant le quatuor en action, même si le professeur Meinhardt arrive après la bataille, puis l'enquête pour retrouver James Falconspeare. Comme le promet la couverture, il y a bien une chasse au vampire, celui occis il y a quinze ans, et encore un autre au temps présent du récit. L'auteur a adopté un ton très factuel : la description des agissements du quatuor, les différentes étapes de l'enquête, la découverte de ce qu'a fait Falconspeare pendant ces années passées, par de blablas inutiles, pas d'atermoiements, des adultes habitués à travailler ensemble, sans conflit d'ego, sans sentimentalisme. Les dessins montrent posément les personnages, les lieux les actes. La lecture est très aisée, juste un peu ralentie pendant deux pages, le temps que James explique ce qu'il a fait pour se retrouver dans cette situation.

Le lecteur découvre le dessin d'ouverture en pleine page avec deux cases en insert. Il remarque un bon niveau de détails : l'architecture de la tour, les toiles en tuiles des bâtiments l'entourant, les armoiries accrochées sur les murs de l'escalier en colimaçon, les vêtements des deux personnages. Effectivement, tout du long des 49 pages du récit, l'artiste prend soin de représenter les particularités de chaque environnement : le cercueil en pierre, le bureau de Meinhardt avec ses bibliothèques, la grande rue de Betivika et son port de pêche, la taverne où ils retrouvent Dolentin l'une des rares victimes à avoir survécu au vampire, le manoir du baron Fontin. le dessinateur représente les décors avec une grande régularité, ne semblant faiblir que lors des quatre dernières pages pour l'affrontement physique final. le lecteur s'en trouve presque surpris car ce niveau de qualité descriptive est généré par des dessins à l'allure un peu enfantine. le premier vampire est un monstre caricatural : un crâne un peu allongé et un peau toute blanche, des dents tellement grandes qu'il ne doit pas pouvoir refermer la bouche, et tellement acérées qu'il doit se couper en refermant la bouche, une longue silhouette un peu désarticulée, ne respectant pas l'anatomie, et des expressions de rage très théâtrales. de la même manière le visage des trois enquêteurs présente une forme exagérée : avec une énorme excroissance en haut du crâne pour Knox, très allongé pour Meinhardt avec des grosses lunettes rondes et une moustache qui donne l'impression d'un postiche, des yeux et une bouche trop ronds pour Mary.

Il est possible que le lecteur se retrouve un peu décontenancé par le rendu en apparence enfantin des dessins, les traits encrés qui peuvent dépasser d'un demi-millimètre du bord de la case, les perspectives un peu gauchies, les épaules très tombantes des personnages (à la Mike Mignola), les bouilles naïves donnant une apparence immature aux adultes, et en même temps le bon niveau de détails. Sous réserve qu'il parvienne à passer outre cette apparence de surface, il se rend compte que l'horreur est bien présente. La tête tranchée net du vampire. Les cadavres dénudés dans la rivière. L'individu en slip affalé dans son canapé et dont le corps est parcouru de fines trainées du sang de sa victime. le cuisinier qui meurt d'un coup de couteau en pleine poitrine, sous les yeux de son fils. Etc. L'auteur ne ménage pas ses personnages, et seul le rendu inoffensif des représentations empêche que le récit verse dans le gore glauque. En fait, le lecteur se dit que ce rendu particulier inscrit la narration dans le registre du conte, mais que l'adulte le lisant perçoit toute la violence et la cruauté des faits.

Une fois qu'il s'est adapté à la narration visuelle, le lecteur retrouve bien l'ambiance propre aux récits de Mike Mignola : la vieille Europe au dix-neuvième siècle, l'Angleterre et le thé, l'Europe Centrale avec ses légendes et ses monstres, et les restes d'une noblesse au-dessus des lois. Il ressent l'hommage aux films de monstres Universal, avec des images évocatrices de ces atmosphères, sans être un ersatz ou une pâle copie affadie. Il ressent également une forme de dérision discrète dans certaines scènes. Par exemple, le professeur s'avère être souvent inutile. Impossible de ne pas sourire en le voyant passer la porte de la pièce du sommet de la tour, alors que James, Knox et Mary ont déjà fait tout le boulot. Impossible de ne pas sourire juste à son allure avec son expression un peu ahurie, ses yeux trop écartés derrière ses gros verres de lunette, sa moustache trop épaisse et trop raide, sa longue écharpe jaune et noire qui ne fait pas du tout aventurier. le lecteur sourit tout autant en voyant l'expression du visage du vampire qui se rend compte qu'il vient de subir un décolletage parfait, ou encore devant la mine renfrognée de Cuphold. Là encore l'amalgame entre un récit de vampire premier degré avec l'horreur qui l'accompagne, et une forme de dérision en toute connivence peut déstabiliser le lecteur qui attendrait un récit tout entier dans l'aventure sérieuse. Pour autant, cela n'empêche par l'auteur de raconter un récit vraiment horrifique, pas seulement du fait de la présence d'un vampire, mais aussi à cause des sacrifices que le héros doit consentir pour parvenir à défaire l'individu malfaisant qui commet des crimes atroces. Johnson-Caldwell montre aussi que ces forfaits ne sont rendus possibles que parce que le criminel profite d'un système social inique, donc un récit prenant le recul nécessaire pour intégrer une fibre de critique sociale.

La couverture de Mike Mignola promet un récit de monstre avec une ambiance bien gothique. C'est bien ce que découvre le lecteur, avec un récit plus consistant que ne le laisse supposer la courte pagination. Dans un premier temps, il peut trouver que la narration visuelle est un petit peu naïve, mais il prend progressivement conscience qu'elle respecte l'esprit de l'esthétique de Mignola, lui aussi porté sur l'exagération parfois naïve pour donner plus d'impact à ses dessins. C'est également ce que fait Warwick Johnson-Caldwell, dans un registre moins enténébré, mais tout aussi cruel.
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