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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Dans la longue liste des ouvrages proposés par Babelio lors de la dernière Masse critique, j'ai repéré le récit d'Arnauld Miguet « 133 jours à Wuhan, avec un chien, un chat et la peur au ventre ».
Je suis très heureuse qu'il m'ait été attribué et j'en remercie Babelio et L'Aube Editions.
A ce moment-là, nous étions mi-juin, les vacances étaient là ou presque, nous pensions que le Covid n'était plus qu'un mauvais souvenir que le soleil de l'été allait chasser de nos vies.
Seulement voilà, tout ne s'est pas passé ainsi et à nouveau le virus refait la une de l'actualité.

Pour en revenir à l'ouvrage d'Arnauld Miguet, j'étais curieuse de découvrir comment tout avait commencé.
J'ai lu un texte clair, précis où le journaliste explique son quotidien dans cette ville morte où tout le monde est surveillé.
La peur s'installe, le manque, le vide, la solitude. « A Wuhan, qui n'a pas peur n'est pas normal."
On a peur du virus, bien sûr, mais aussi des autorités qui font la chasse aux malades.
L'auteur insiste sur la crainte que génère ce mal inconnu : « Quand un individu arrive face à vous, il change généralement de trottoir ; même les regards ne se croisent pas. »
En toute connaissance, Arnauld Miguet et Gaël Caron restent sur place pour témoigner : « Ce métier comporte des risques, mais Gaël et moi convenons de les prendre. »

Jour après jour, j'ai suivi les interventions d'Arnauld Miguet dans le « 20 heures » de France 2.
J'aime son professionnalisme, la clarté de ses propos. Il sait être précis sans tomber dans l'excès.
Ces qualités, j'ai aimé les retrouver dans ce récit dont l'écriture est particulièrement soignée.
Bien sûr nous n'apprenons pas grand-chose sur ce virus mais ce témoignage m'a semblé particulièrement intéressant quant à la débrouille et l'ingéniosité nécessaire pour réaliser malgré tout ces reportages quotidiens.


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Arnauld Miguet est apparu, chaque soir, au journal de France 2, pour donner des nouvelles de l'épidémie qui, quelques semaines plus tard, paralyse le monde entier.
Wuhan est une ville de l'industrie automobile, le Boulogne Billancourt chinois, où notamment Peugeot s'est implanté dès 1996 et Renault seulement en 2016 . Actuellement, elle compte plus de 11 millions d'habitants, soit presque cinq fois plus que Paris.
Mais aussi, c'est la ville aux cent lacs qui se rêvait de rivaliser Shanghai. Ville du centre de la Chine, elle célèbre, comme d'autres, les cerisiers en fleurs et rappelle que Mao y a traversé le grand fleuve Yang-tsé à la nage à un âge avancé. Sa devise au XXIè siècle est « Il se passe quelque chose de nouveau tous les jours » Ça ne s'invente pas !
Conscient de la nécessité de faire un reportage sur cette nouvelle maladie, Arnauld Miguet y atterrit avec son preneur de son et constate dès la sortie de l'aéroport l'étrangeté de la situation. Pour planter le décor : uniquement 524 cas repérés, une chasse à la fièvre assez phénoménale et une circulation complétement interdite !
Seul correspondant français à Wuhan, Arnauld Miguet est au coeur de l'actualité mondiale. Il raconte les mises en quarantaine, les premiers rapatriements, et notamment ceux organisés par le gouvernement français, en fait une ville complétement à l'arrêt … Maintenant, on connait !
Seulement, ça se passe en Chine, à l'heure de la surveillance 2.0 sans oublier les délations d'un autre âge, où l'autre ne peut qu'être suspect et s'il est étranger, cela devient, avec la propagande, celui qui introduit le virus !
Ainsi Arnauld Miguet va jusqu'à cacher ses boites de Doliprane vide dans un coin de sa valise pour éviter d'être accusé de porter le virus et d'être transporté à l'hôpital où c'est forcément l'endroit où le virus circule le plus !
Pour ceux qui sur les plateaux de télé déclaraient que la méthode chinoise était efficace pour combattre l'épidémie, Arnauld Miguet semble leur répondre « Chiche ! Mais alors adieu à toutes vos libertés »!
En voyant chaque soir sa stature longiligne à l'écran, je n'imaginais pas que le travail du journalisme, pendant cette période sombre, avait été aussi difficile ! Et, en plus, il faut rajouter la peur de l'inconnu et l'anxiété de la contamination qui rend tout le monde suspect.
Dès janvier 2020, les autorités françaises étaient au courant, mais comme pour Tchernobyl, elles ont du penser que les nuages du virus s'arrêteraient au contrôle des frontières …
Concernant le lanceur d'alerte, le Docteur Li Wenliang, qui fut lapidé sur la place publique médiatique par les autorités politiques, il est rassurant de constater que les chinois en font un martyr malgré la censure impitoyable des réseaux sociaux.
133 jours à Wuhan avec un chien, un chat et la peur au ventre est le récit du travail que Arnauld Miguet fait pendant 76 jours assigné à résidence dans un hôtel vide et obligé de développer chaque jour des ingéniosités folles pour construire un reportage le plus compréhensif possible et rendre compte d'une situation parfaitement inconnue. Je vous le recommande !
https://vagabondageautourdesoi.com/2021/05/21/arnauld-miguet/
Lien : https://vagabondageautourdes..
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Je remercie Masse Critique Babélio et les éditions L'Aube (le 1 en livre) pour m'avoir donné l'occasion de lire ce récit.
J'ai suivi avec intérêt ce reportage au jour le jour de deux journalistes restés bloqués à Wuhan lors du début de la pandémie Covid 19. L'écriture est agréable et le découpage en cours chapitres rend la lecture addictive. On comprend petit à petit comment la Chine a géré ce début de pandémie... La Chine ne semble pas avoir pris tout de suite pris la mesure de la situation et a quand même laissé s'échapper une sacré bombe à retardement sur le reste de la planète. Car notre monde a changé depuis et on peut penser qu'il ne sera plus jamais le même désormais. Alors que finalement on découvre que, comme on pouvait s'y attendre, le premier médecin à avoir évoqué cette pandémie a été décrié par le Parti, avant d'être réhabilité... une fois mort.
Ce récit met l'accent sur les méthodes "à la Chinoise", on y découvre que les Chinois sont comme les Français, comme les Européens, comme tout le monde ; ils critiquent leur gouvernement qui les ont confiné et obligé à porter un masque. Seul différence avec nous, eux n'ont pas le droit de s'exprimer librement contre le pouvoir.
Je me suis posé une question (et c'est le mérite d'un récit comme celui-ci), comment un état comme la Chine peut surveiller une population de plus de 1,3 milliards d'individus ? Qui gère les données collectées par les QR-code ? Qui gère cet espionnage permanent des sujets Chinois ? Il en faut du monde pour cela... et j'ai fini par ma demander comment était géré cette armée nécessaire pour traiter et analyser les données... c'est un des sujets qui m'a interpelé.
Ce récit a aussi le mérite de nous faire partager une tranche de vie de deux journalistes. Je dois dire que ce n'est pas un métier qui me fascine, tant les médias jouent aujourd'hui avec nos peurs pour parler et reparler et encore reparler d'un sujet, jusqu'à finir par raconter n'importe quoi pour avoir de quoi alimenter un journal de 20h ou une matinale. Ils ont fini par nous faire oublier que certains journalistes font peut-être encore leur métier avec passion, avec l'envie d'informer dans déformer. J'ai l'impression que Mr Arnauld Miguet fait partie de ces journalistes... et ça c'est un plus pour son récit qui ne nous vend pas du sensationnel, mais plutôt du vécu.
Pour le reste, j'ai depuis longtemps fermé les ondes, clos les journaux papiers pour ne plus écouter le radotage permanent qui fait du sensationnel autour d'un sujet dramatique qui touche tout le monde. Alors, j'ai finalement apprécié de lire cette tranche de vie, écrite avec un peu de recul puisque les événements datent de début 2020.

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La chronique d'une ville en état de siège. Il a duré du 23 janvier 2020 au 8 avril 2020. le style journalistique donne au livre un côté original et plaisant. le récit est ponctué de nombreuses références littéraires dont celles bien sûr de "la peste d'Albert CAMUS" mais aussi de Jean Paul SARTRE, Partrick DEVILLE et de plein d'autres. le livre est il daté? n'est il pas un ouvrage sur un sujet d'actualité que l'on peut remiser car obsolète? Non car le récit n'est pas anecdotique ; il est plutôt historique et on sait qu'on prend, souvent, plaisir à se retourner vers le passé pour comprendre le temps présent.
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Un récit intéressant, qui se lit vite et bien, et qui nous montre ce qu'a pu être la vie d'un journaliste resté à Wuhan pendant le confinement de début 2020. On y retrouve une société de surveillance et des tragédies qui s'expriment rarement à découvert. de quoi nous rappeler des épisodes qui paraissent à la fois lointains et toujours d'actualité.
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