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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Ce "Dark Knight Returns", de l'auteur américain Frank Miller, est un classique des récits du Chevalier Noir. Publié en 1986, il marque une vrai rupture, dans la représentation (dans tous les sens du terme) du justicier de Gotham, alors encore très tributaire de l'image véhiculé par la série TV des 60's.

Miller choisit de montrer un Bruce Wayne quinquagénaire, porté sur la bouteille, ruminant (encore et encore) l'assassinat de ses parents et, dans une moindre mesure, celui de Jason Todd (ex Robin, voir "un Deuil dans la Famille") et que personne n'a vu depuis 10 ans. A un point tel, que les plus jeunes ("je vous parle d'un temps que les moins de...") pensent que le Batman est une légende. Face à la criminalité grandissante à Gotham, et au retour d'un vieil ennemi, Bruce Wayne décide de ressortir la cape et la cagoule...

Sacré rupture, donc. Sur le papier, il y a tous les ingrédients pour que ce récit en quatre chapitres deviennent effectivement un classique. Et, en bon historien de l'art, je dirais que, d'un point de vue iconographique (l'évolution de la représentation de Batman), c'est indéniable. Par contre, du strict point de vue formel, je suis carrément frustré, tant j'ai l'impression que Miller s'est bien foutu de la gueule de tout le monde en rendant son brouillon, sans que personne ne s'en rende compte.

Déjà, il faut le dire, Miller est loin d'être un grand dessinateur, c'est même assez moche à regarder. Et pire, cela nuit parfois à la lisibilité de l'ensemble. Cela aurait pu être compensé par la composition des planches, mais elles sont relativement semblables (avec de nombreux encarts illustrant les commentaires des journaux TV et autres talk show sur l'évolution de la situation), la monotonie étant parfois rompue par une pleine page inspirée.

L'histoire est plutôt sympa, mais certaines scènes (je pense au combat contre le Joker) auraient méritées un traitement plus "grandiose" visuellement, l'enchainement entre les différentes parties est un peu "à la va comme je te pousse" et la fin parait un peu artificielle. le contexte général (augmentation de la criminalité, tension géopolitiques etc...) est plutôt bien (trop ?) rendu, notamment grâce aux encarts représentant les médias. Au niveau des personnages, c'est dommage que Batman reste un peu bloqué sur le meurtre de ses parents. L'occasion aurait été belle de tirer le bilan de 30 ans de lutte contre le crime. Sinon, j'aime bien le commissaire Gordon, vieillissant, désabusé, alors que la retraite est là. Enfin, l'idée d'une fille pour incarner Robin était bonne, mais pas assez exploitée à mon goût, notamment en ce qui concerne la relation héros / sidekick.

Au final, une histoire qui avait un énorme potentiel, mais dont le rendu parait foutraque, un peu bâclé. Et je ne parle pas des positions politiques de l'auteur qui transparaissent et agaceront peut-être...Mais ce n'est pas encore ce qui me gêne vraiment, la liberté d'expression c'est quand même pas fait pour les chiens. Et puis il faut avouer que sa vision de la société, "à la dirty harry", se prête assez au personnage de Batman.

Dans le genre, j'ai quand même largement préféré le "Year One", ou Miller, épaulé par David Mazzucchelli aux dessins, ne réitèrent pas ces erreurs.
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Dans un Gotham où règnent la violence et la folie meurtrière, un Bruce Wayne vieillissant reprend le costume de Batman après l'avoir abandonné 10 ans plus tôt. Psychiatres et politiques incompétents, médias irresponsables, citoyens égoïstes et violents, policiers oublieux du passé, tous stigmatisent le héros au masque de chauve-souris pour le chaos dans lequel la ville a sombré.

Lorsque j'ai ouvert ce comic la 1e fois, je n'ai pas été super emballée. Les dessins ne me tentaient pas et le début de l'histoire ne semblait pas s'engager sur une voie qui pouvait me plaire. Surtout que la préface expliquait que cette BD était en partie à l'origine du mythe de Batman revu au cinéma par les frères Nolan, que j'avais moyennement apprécié, voire qui m'avait profondément barbée pour le dernier en date. Quelle ne fut pas ma surprise au bout de quelques pages!

J'ai vite été embarquée dans l'histoire et complètement séduite par les planches consacrées à Batman, que je trouve vraiment superbes, avec leur camaïeu de gris et de bleus. Ma seule réserve concerne l'omniprésence des séquences consacrées aux médias, que j'ai trouvé lourdes, mais qui semblent finalement indispensables pour donner cette dimension si particulière à l'intrigue. L'humour est présent malgré la gravité des sujets abordés, notamment lorsque Bruce se rend compte qu'il était plus facile de faire des cabrioles avec quelques années de moins.

Ce comic date de 1986 et pourtant il est très actuel, en particulier lorsqu'il pointe du doigt la violence de la société, l'incompétence des pouvoirs publics, l'irresponsabilité crasse des médias ou des psychiatres judiciaires.

On regrettera quelques longueurs, en particulier dans le dernier quart, et quelques points confus pour les non-spécialistes de l'univers DC, mais dans l'ensemble cet excellent comic est une très belle découverte.
Lien : https://bienvenueducotedeche..
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Trop jeune pour mesurer affectivement l'impact qu'a eu ce comics sur Batman, et ayant principalement grandi avec l'excellente série animée et les films de Burton, je saisis cependant tout à fait la portée qu'il a pu représenter pour les contemporains.

Batman incarne à bien des égards un envers du super-heros, et c'est souvent visible dans Dark Knight Returns. Manitou de wall street sur le retour, vérolé par l'alcool et un peu anar ("ni Dieu ni maître")... Mais aussi diablement réac et bas de plafond (ce qui n'est pas incompatible avec l'essence d'une chauve-souris dont la tête peut se situer indifféremment en haut ou en bas) : la justice actuelle défend uniquement la crapule !


En dehors de ce que la BD représente symboliquement dans le traitement du héros, il n'y a pas vraiment du sublime que l'on pourrait attendre d'un chef d'oeuvre. Ça reste aussi manichéen qu'une chanson de geste : on reste dans cette vision d'une justice très américaine, qui n'en explore que superficiellement les limites et qui explique aussi le succès de ces histoires aux États unis. Aucune réelle interrogation sur les fondements du bien, du mal, de la notion de justice, à part amenées un peu inélégamment avec les souvenirs de Pearl Harbor)


Le comics est très (trop) bavard et surchargé de texte (qui n'atteignent jamais des sommets d'intérêt), ce qui tend à rendre l'intrigue un rien confuse. Les dessins m'ont un peu laissé indifférents, sauf dans de belles pleines pages un peu plus viscérales.

Peut-être me faudrait-il le temps de la digestion pour apprécier à sa juste valeur ce monument, qui me donne malheureusement une impression un peu surcôtée, à l'image des films de Nolan.

Hier ou aujourd'hui, il ne suffit pas d'écorner l'image d'un héros pour rendre ses tréfonds réellement profonds...
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Un Batman original. Il a la cinquantaine, s'est arrêté depuis 10 ans... mais chassez le naturel et il revient au galop. Bats reprend du service. Le Joker aussi, d'ailleurs, après autant de temps passé dans un état catatonique à Arkham. Cette histoire met une claque, je trouve. le Chevalier Noir tombe de son piédestal et nous avec. Je ne l'ai pas trouvée excellente, ni mauvaise non plus. C'est... particulier. C'était nécessaire, aussi, sans doute, de faire un Batman vieillissant. Un Batman humain qui ne soit pas « juste » un super-héros qui guérit en quelques instants et ne ploiera jamais sous le poids des ans. Ça m'a fait tout drôle, mais ça devait être fait.
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Lu il y a quelques semaines, je n'ai vraiment pas accroché...
L'intrigue : Batman fait sont retour après 20 ans d'absence.
J'ai beaucoup apprécié le déroulement de l'histoire : raconte comme un film, saccadé d'images de présentateur TV, on se sent captivé par le récit.
Cependant, les dessins m'ont vraiment piqué les yeux, même si j'admet que ce comics reste un chef d'oeuvre d'écriture, à lire pour tous les fans de comics et de Batman.
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D'un côté, il est difficile de faire l'impasse sur ce titre mythique, qui a relancé le personnage créé par Bob Kane. de l'autre, J'ai toujours eu du mal avec l'idéologie larvée de Miller, flirtant allègrement avec la ligne blanche. L'ambiguité est constante et à force de brouiller les cartes, on ne sait plus trop à quoi s'en tenir. Finalement, il y a une vision ultra-sécuritaire qui légitimise beaucoup de dérives dans ce récit. C'est efficace et bien fait. On peut conseiller ce livre au lecteur occasionnel de comics parce qu'il ne réclame pas trop de connaissances. Mais il me laissera toujours un mauvais gout en bouche. Au moins, lorsque Miller emploie le même ton dans Sin City, nous savons que nous sommes dans un exercice de style et un univers "vierge" qui lui laisse une liberté totale. Batman est un personnage qui a un passé et une "morale" que Miller malmène un peu trop à mon goût.
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