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Citations sur By the rivers of Babylon (21)

Car, ce n'est pas la première procession, bien sûr. Ils avaient déjà marché le 1er août 1838, ce jour qu'on appelle depuis le Matin d'Août. Ils avaient alors posé d'immenses paniers sur leur tête et quitté les domaines de Mona et de Papine, se dirigeant toujours tout droit et sachant que, cette fois-ci, le Maître ne pourrait pas envoyer ses chiens à leurs trousses. La reine Victoria avait signé le document qui leur rendait la liberté. Leurs pieds étaient encore surpris de pouvoir désormais aller où ils voulaient, même si là où les anciens voulaient aller, c'était de l'autre côté de l'océan, et pour cela, il leur aurait fallu des ailes.
Ils n'étaient pas allés loin : à peine deux kilomètres, jusqu'à cette vallée qu'ils avaient appelée Augustown, la Ville d'Août, comme si c'était la liberté même qu'ils venaient de recevoir. La déception, ils l'apprendraient avec le temps. Il n'y avait là aucune liberté ; on n'en avait pas fini avec le jour du Maître. Le Maître avait juste changé de nom. Ce n'était plus Buckra, Maît' ou Massa, mais Patron, Miss, Sergent. Parfois même, le Maître avait changé de peau, passant du blanc au noir, ce qui rendait cette histoire de liberté encore plus compliquée. La marche serait encore longue ; un long voyage les attendait.
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Ma Taffy se demanda pourquoi cet engagement avait tant d'importance, ce voeu des Nazaréens qu'elle aussi avait fait sien : "Aucune lame jamais ne passera sur ma tête". Ce n'était que des cheveux, après tout. Cela repousse. Un grand gars comme lui ne pouvait pas mourir pour ça ! Mais au fond d'elle-même, Ma Taffy savait que c'était bien assez pour mourir. Elle savait que pour se tenir droit, les hommes ont besoin de croire en quelque chose. En quelque chose qui en vaille la peine, qu'ils portent précieusement au fond de leur coeur parce qu'une fois que tu crois en quelque chose, Babylone fera tout ce qui est en son pouvoir pour trouver de quoi il s'agit et te l'arracher.
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Elle sait identifier l'odeur de la maison en bois qui se tient derrière elle, celle de la palissade en zinc qui commence à rouiller, celle du poulailler et jusqu'à celle des cinq poules, chacune bien différente de l'odeur suffocante du coq. Elle sait identifier l'odeur des mangues et des cerises et celles des pommes otaheite qui sont toute en train de mûrir. Enfin, elle connaît chaque odeur du quotidien d'Augustown; des odeurs lointaines mais distinctes : l'odeur du feu de bois, celle de la semoule de maïs que l'on touille, celle du riz brisé en train de cuire, celle de la sueur des femmes noires penchées au-dessus des marmites, celles de la sueur des hommes noirs debout dans les rues.
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C’est l’histoire d’un homme qu’essaie d’accomplir quelque chose de beau, qu’essaie d’aller plus haut que ce qu’on pense qu’un homme comme lui est capable d’atteindre…
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Une foule. Le phénomène du"douzième homme" au football en Angleterre. Une foule capable de faire ressortir le meilleur d'un joueur et, par ses cris et ses applaudissements, emmener son équipe vers la victoire. Mais capable aussi de manipuler un individu avec des sensations factices : la force de l'anonymat ; le sentiment d'invulnérabilité ; une morale liée à l'instant ; un sens des responsabilités affaibli. C'est aussi la foule qui pille, lynche, se fait émeute. C'est la foule qui a soif de sang.
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Les personnes aveugles entendent, goûtent et sentent mieux que les autres.
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A l’époque, il y avait à Augustown plein d’histoires différentes : celles de la Bible et celle d’Anansè l’Araignée ; celles des livres et celles des bouches-cancans ; celles lues lumière-la-bougie et celles racontées lueur-la-lune. Mais la division était toujours nette entre les histoires qui étaient décrites et celles qui étaient racontées – entre les premières qui avaient un parfum de neige et de terres éloignées et celles qui avaient l’odeur de leur propre sueur.
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Une foule. Le phénomène du "douzième homme" au football en Angleterre. Une foule capable de faire ressortir le meilleur d'un joueur et, par ses cris et ses applaudissements, emmener son équipe vers la victoire. Mais capable aussi de manipuler un individu avec des sensations factices : la force de l'anonymat ; le sentiment d'invulnérabilité ; une morale lié à l'instant ; un sens des responsabilités affaibli. C'est aussi la foule qui pille, lynche, se fait émeute. C'est la foule qui a soif de sang.
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Il faut imaginer un temps où tout était beau,
vierge. Un temps où les collines étaient intègres, verdoyantes
– des bosses feuillues roulant jusqu’à la
chaîne des Blue Mountains. Un temps où la vallée
était dense de goyaviers, où les perruches sauvages survolaient
la forêt et où les gros iguanes prenaient le
soleil sur les galets. Mais c’est tout ce que l’on peut
faire. Imaginer.
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Les personnes aveugles entendent, goûtent et sentent mieux que les autres. Et ce qui arrive aux narines de Ma Taffy en ce début d'après-midi la fait se dresser sur sa chaise.
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