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J'aime beaucoup les auteurs transgenres, pas au sens sexuel mais au sens littéraire du terme. Ces auteurs capables de changer totalement de style et de contexte d'un livre à l'autre, de surprendre le lecteur en l'embarquant là où il ne s'y attend pas.

Céline Minard – une Rouennaise ! – est de ceux-là. Après le formidable Faillir être flingué où elle revisitait magistralement le western, puis le hold-up libatoire de Bacchantes, c'est au coeur de la guerre de Cent Ans qu'elle nous plonge avec Bastard Battle.

Et pas n'importe quelle plongée : alors que la faiblesse du roi laisse le champ libre à tous les seigneurs locaux pour affirmer leur puissance, c'est dans la région de Chaumont, entre Champagne et Bourgogne, qu'Aligot de Bourbon dit le Bastard tente d'exercer la sienne.

À la tête de son armée de salopards, il attaque les villes puis pille, étripe, viole, écartèle, lacère, éviscère avant de festoyer sur les restes encore fumants de ses victimes vaincues. Âmes sensibles, passez votre chemin…

Jusqu'à ce que son élan soit un jour stoppé par une bande de mercenaires bien décidés à mettre fin à son ascension meurtrière, emmenés par la grande Vipère-d'une-toise, qui manie la hanicroche comme personne, experte du « pas du bracelet de jade et jeu de pieds du canard mandarin. »

Racontée par le scribe Denysot-le-Clerc, cette version des Sept Samouraïs transposée en 1437 est jubilatoire. Dans une langue mélangeant librement les époques et parfois l'invention, Céline Minard nous plonge dans un récit épique aux accents tarantinesques qui ne peut que se régler dans le sang.

Car vous êtes prévenus : « Croyez bien que sur votre charrette, vous repartirez les pieds devant et les coilles au bec. »
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Un scénario de Quentin Tarantino réécrit par François Villon et orchestré par un dessinateur manga sous hallu…
Voilà en gros mon impression à la sortie de cette lecture.
Le narrateur, un moine défroqué et aviné, nous conte la bataille qui opposa le Bastard aux sept samouraïs pendant la guerre de 100 ans en 1437. Bataille inventée par l'auteure, ce n'est pas une nouvelle historique.
Sur une centaine de pages, dans un vieux français approximatif (je doute que l'expression fils de pute existait à l'époque) j'ai été immergée dans un bain de sang en passant par des scènes de viols, de démembration, de massacre. Bref du gore, du très très gore. On s'essuie les yeux.
Et la narration en vieux français n'aide pas. Des injures, des insultes, peu de description, beaucoup d'action et aucune empathie pour les personnages.
J'ai eu beaucoup de mal à finir ce très court roman ou grosse nouvelle au choix.
Ceci dit, la danse meurtrière des samouraïs est très visuelle, je verrai bien ce texte adapté en BD ou manga.
A part cela, c'est un récit que je vais m'empresser d'oublier.
Je reste dubitative face à la libraire qui avait conseillé ce texte car « il y a du fantastique dedans ». Absolument rien de fantastique dans ce livre et, selon moi, dans tous les sens du terme.
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An de grâce 1437. La ville de Chaumont est menacés par le Bastard Bourbon, homme cruel et pillard. 7 "samouraïs" vont alors former les habitants à la défense de leur ville.
Racontée par l'un des samouraïs, la bataille se fait épique, visuelle. Dans le langage de François Villon, ce sont des images de manga et autres films de sabre qui apparaissent au lecteur. Si la lecture en vieux français est parfois fastidieuse, l'énergie de ce petit texte est communicative.
Une belle petite découverte.
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Dans un français réinventé, une fin de Moyen Âge plantureuse et violente, Céline Minard dresse une épopée des mercenaires de la France des guerres seigneuriales avec des personnages improbables et un souffle qui coupe le souffle. L'auteur réinvente sa langue et son style de livre en livre mais toujours la même maîtrise.
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Guerre de 100 Ans revue, en vieux français, par Kurosawa et Jet Li : 100 pages de bonheur !

1437. Les hordes d'écorcheurs, compagnies de mercenaires vendues au plus offrant (ou au "laissant davantage piller") mettent à feu et à sang la France qui se débat dans les derniers soubresauts de la guerre de Cent Ans. Celle d'Aligot, bâtard de Bourbon, est l'une des plus violentes et des plus cruelles... Pillages, tortures, viols, le narrateur vit tout cela avec grand naturel, lorsque suite à des changements d'allégeance, il va rencontrer de biens curieux personnages, parmi lesquels se distinguent une moine shaolin et un authentique ronin...

Et là, sous vos yeux ébahis de lecteur enthousiaste, dans une langue moyenâgeuse superbement reconstituée, vous allez revivre le scénario... des Sept Samouraïs, dans lequel les villageois de Chaumont, encadrés et armés par les improbables compagnons, vont s'essayer à repousser la horde sanguinaire...

Un véritable régal, haut en couleurs, délirant, à la fois historique et déjanté de mélange des genres, tout en n'écartant pas quelques échanges bien sérieux et pensifs entre les protagonistes, le soir à la veillée ou au coin d'une taverne...100 pages de bonheur !

"Moi, Denysot-le-clerc, dit le Hachis et Spencer Five, ramassé deux mois devant dans le clos des Riceys, non point saoûl et nu comme on l'a dit mais vaillant sur la vigne et bien armé du baston, en défense, épargné ; je vis des femmes s'effondrer dans les fossés, des hommes courir, l'éclat des faucilles. Nos chevaux qui piétinaient la terre, frappaient et frappaient à coups redoublés. Je vis l'effroi sur le visage des fuyards qui trouvaient la porte close, la herse dressée devant eux leur barrant tout refuge. Pissaient et chiaient de trouille en appelant Baudricourt à ouvrir ! à ouvrir ! Ceux qui ne s'égaillèrent pas d'ailleurs furent pris en grand meslée avec les chevaux d'assault et tranchés roides - les eschielles posées sur leurs corps par-dessus la glace prise dans les fossés. Montèrent les piétons, dague aux deux poings, pendant que les archers arrosaient les remparts - mousche, mousche, mousche !
Le Bailly Baudricourt fit sonner les cloches, fit envoyer son élite casquée, ses long bow pris aux Angloys et les porteurs de hallebarde. Iceulx culbutèrent quelque eschielle mais la piétaille était dans la place, taillait de taille, piquait de pointe et moulinait à plain bras. Hamée ! hamée ! Baudricourt haut et court ! Pendu par la gorge !"

"N'eussent été les ordres du bastard, on les eût arsés sur le champ. Ni les vieillards ni les enfants n'en réchappaient. Il y en avait dès lors une bonne XIIzaine dans le puits, jetés là comme des balles de foin, si légers. On les entendait crier du fond, puis de moins en moins, puis plus du tout après qu'y soit précipité quelque moellon."

"A la mi nuit, par décision commune et unanime, il fut arrêté qu'atout gens de Chaumont, les sept samouraïs, capitaines désignés, mèneraient résistance pleine et entière à tout envahisseur que soit bastard ou aultre et ville tiendraient. Ainsi fut-il dit, très solennellement, et scellé par jurement, ce jour cinq de septembre mil quatre cent trente sept."
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L'auteure du Dernier monde se renouvelle et nous surprend cette fois avec ce roman historique ou plutôt cette épopée médiévale où s'invitent, le plus naturellement du monde, deux personnages asiatiques de rônin, véritables incrustations-au sens électronique du terme- dans cette toile médiévale française ; les descriptions de leurs techniques de combat évoquent irrésistiblement ces films asiatiques où les combats sont filmés comme des danses, au ralenti ; cette « insertion » habile et savante contribue à cette sensation d' écriture utilisant les mots comme des images, ce qui fait que l'on assiste au déroulement de ces batailles et attaques comme si on était devant un écran : tout se déroule sous nos yeux et pourtant nous ne faisons que lire : on lit, on voit, on entend même. C'est très fort.
Ce texte n'est qu'une longue histoire de batailles et exactions en tous genres, mais l'écriture et son traitement en fait un objet littéraire fascinant, plein de suspens ; les anachronismes, les mots anglais, le choix des noms des personnages, cet ancien français bidouillé"dans lequel on « s'installe » quasi naturellement
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Bastard Battle écrit en 2008 est pour moi le grand frère de Fantaisies guérillères de Guillaume Lebrun lu en mars 2023.
A la fin de la guerre de Cent Ans, le Bastard de Bourbon cherche noise à toute la contrée de Bourgogne et de Lorraine. Il sème la terreur, la mort et la dévastation partout où il passe.
Céline Minard mêle mercenaires, clercs, soldats de fortune, langages divers de François Villon à l'anglais.
Une lecture dynamique presque burlesque où l'on trucide joyeusement tout un chacun parce que de toute façon la mort rôde de tous côtés.
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En 1437, la ville de Chaumont est prise d'assaut et sauvagement pillée par le Bastard de Bourbon. Mais, au milieu des combats, apparaît un étrange adversaire, une femme-samouraï qui manie le sabre à la perfection et maîtrise au mieux le kung-fu et les techniques d'arts martiaux de l'Orient. Profitant de l'intervention d'un autre routier, Enguerrand, une poignée de combattants, las des exactions sanglantes du Bastard, réussit à reprendre la ville, à organiser sa défense et à repousser les assaillants. Cet échec ne portera pas chance au ravageur des campagnes…
Ce livre ne peut pas être considéré comme un véritable roman historique. Ce « bastard de Bourbon » semble n'être qu'un pur produit de l'imagination de l'auteur. Les seuls bâtards ayant laissé une trace dans l'histoire de l'époque, étant Jean II dit « le connétable de Bourbon », né en 1426 et Hector, archevêque de Toulouse, n'ont rien à voir avec ce monstre sanguinaire assez improbable au demeurant. Ce n'est pas non plus un roman fantastique car on ne trouve aucune fantaisie, aucune féérie et aucune poésie là-dedans. Juste un bouquin d'horreurs, très gore. le sang coule à flot, les sévices les plus sadiques s'accumulent et Céline Minard semble s'y complaire. Une longue suite de combats, tueries et tortures sadiques qui finit très vite par lasser alors que le livre ne comporte qu'une centaine de pages. Seul intérêt : la langue utilisée. En apparence moyenâgeuse, truculente et exotique, mais en réalité un simple trompe l'oeil, sorte de canada dry langagier. de plus, Minard truffe ses phrases de mots et expressions anglaises modernes aussi anachroniques et incongrues que la femme-samouraï de son histoire dont on se demande ce qu'ils viennent faire sous la plume d'un clerc de l'époque. L'écrivaine croit sans doute inaugurer un nouveau genre : le « Gore Pseudo-historique ». Les vrais amateurs d'Histoire n'y trouveront pas leur compte, seuls peut-être les lecteurs de bouquins d'horreur… et encore…
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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C'est bien bel histoyre que nous chante le trobar Minard. Et dame, elle empile le vray, le fault, le hors temps et le merveilleux, avec force horions et grands navrements. Sans qu'on souffre la soif tant les muids de Gevrey item ceulx de Chambertin défilent heureusement et prestement. Les sept samouraïs en terre de Bourgogne, il faut clamer bien haut que ses oeilz n'appréhendent point la froidure. Dans cette aventure, mon compaing préféré est Vipère d'une toise, parentèle de Li Kui dit le Tourbillon Noir et ayant le même goût pour le garbouil. J'en sors ravi et tout esbaudi. Mon avis : Sus au bastard et à ses sbires, for ever !
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Quel dommage.
Utiliser un language plus ou moins médiéval était une vraie fausse bonne idée.
Cette astuce n'a servi, dans mon cas, qu'à créer une barrière entre l'histoire et le lecteur, installant une distance de plus en plus considérable, jusqu'au désintérêt.
Le texte est pourtant court, mais n'arrivant pas à me connecter avec les personnages, il m'est finalement tombé des mains.
Dommage, le concept avait l'air intéressant, mais si lire devient une corvée, alors plus rien ne va.
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