C'était un plaisir de retrouver
Rohinton Mistry après le formidable "
L'équilibre du monde", mais cette fois-ci la sauce n'a pas vraiment pris et je me suis traînée avec un peu de peine jusqu'à la fin de ce roman.
La verve et l'empathie de l'auteur pour ses personnages sont pourtant toujours là, et c'est ce qui sauve ce long, trop long roman qui pêche par une structure narrative un peu faiblarde.
Le portrait de la petite bourgeoisie parsi de l'Inde contemporaine, à l'opposé de l'échelle sociale évoquée dans "
l'équilibre du monde", est pourtant très évocateur, et l'on s'immerge sans difficulté dans le quotidien de la famille Chenoy à travers lequel l'auteur aborde de nouveau mais sous un nouvel angle les fracturations ethniques et sociales, la corruption endémique et les tensions politico-religieuses de l'Inde qu'il aime profondément.
Mais à l'image de la lente agonie du grand-père Nariman, dont la nécessaire prise en charge par ses enfants va bouleverser les quotidiens et révéler les caractères, la narration manque de rythme, s'égare ici et là et peine à emmener jusqu'au bout un lecteur alerte et compassionnel.
Pas de regret toutefois car cette immersion dans une société indienne foisonnante, diverse, profonde et contrastée est enrichissante.