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4,4

sur 1597 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Très jolie édition dans la collection le Rayon d'Or -« Les plus grands textes de tous les pays et de tous les temps »- du roman de Margaret Mitchell, illustré de dessins, de gravures, de clichés d'époque et du film réalisé par Victor Fleming.
Insérées en marge de chaque page, les photographies de la guerre de Sécession prises par Mathew Brady (1823-1896), Timothy O'Sullivan (1840-1882), George Barnard (1819-1902), Sam A. Cooley, Alexander Gardner (1821-1882) et les gravures extraites des différents numéros du journal L'Illustration contemporains du conflit accompagnent le lecteur et lui donnent la sensation d'être lui aussi un protagoniste de cette fresque flamboyante.
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Le film, qui passait alors à chaque vacances de Noël, et en particulier le rideau en velours rouge que Scarlett transformait en robe pour duper Rett, m'avait donné l'envie de lire le roman. Je n'avais que douze ans et je ne saisissais pas vraiment la portée de ce stratagème mais l'intensité de leur relation suffisait à me passionner.
Le roman valait le film, à mes yeux; je n'ai pas le souvenir d'avoir été déçue, mais au contraire de mieux comprendre le film et le contexte.
Première entrée pour moi dans les territoires du Sud des Etats-Unis, l'escalavage, les champs de coton et les grandes familles enrichies sur ces terres. Ce qui me reste également, c'est Scarlett s'allongeant sur cette terre qui est tout pour elle et cette image à elle seule m'a autorisé à estimer et respecter cette fille capricieuse et ambitieuse.
Beaucoup de discussions ont eu lieu ensuite concernant la bonne noire de Scarlett, à juste titre. le roman - tout comme le film - n'en reste pas moins une grande fresque d'une époque historique et une histoire passionnelle inoubliable.
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Lorsque je suis en panne de lecture - ma liseuse me joue des tours, je ne suis pas passée à la médiathèque ou en librairie... - j'aime relire les livres qui me suivent partout depuis des années. "Autant en emporte le vent" fait partie de ces ouvrages qui figurent encore dans ma bibliothèque. Je l'ai lu adolescente, au même titre que "Ambre" ou "Angélique marquise des anges" (qui eux, ne font plus partie de mon fonds de lecture).
Ce qui m'a toujours intéressée dans ce genre de littérature, c'est le fonds historique plutôt que l'inévitable histoire d'amour. En l'occurrence, le personnage de Scarlett, dont j'adore la fougue, le courage face à l'adversité, m'a souvent agacée par son amour béat pour un homme velléitaire. Franchement, ce n'est pas la partie la plus intéressante, même si je suis convaincue que Scarlett est le reflet de l'éducation de l'époque qui bridait l'esprit des filles comme le corset écrasait leur taille.
Ce qui "emporte", en revanche dans cette fresque historique, c'est la description de la guerre et de la fin d'un monde. La guerre de Sécession est une guerre civile : elle est appelée "Civil War" par les Américains, a duré quatre ans, de 1861 à 1865, s'est déroulée exclusivement sur les territoires du Sud, laissant les terres ravagées pour des décennies. Cette guerre qui engagea plus de deux millions de combattants et dont souffrit des centaines de milliers de civils sur les terres du Sud faillit mettre un terme à l'idée même de l'Union. Elle reste un traumatisme.
Ce qui était en jeu était l'existence de l'esclavage, réalité jamais tranchée par les "Pères fondateurs" de l'Union Adams, Jefferson), bien trop d'intérêts étant en jeu.
La plume de Margaret Mittchel, fluide, franche, relate à merveille ce "choc des cultures" entre le Nord, industriel, protectionniste et abolitionniste - ce qui ne signifie pas pour autant non raciste - et le Sud, agricole, esclavagiste décomplexé et libre-échangiste. L'histoire est directement inspirée par la vie de la grand-mère maternelle de l'auteure. En ce sens, il est un témoignage, qui reçut le Prix Pullitzer en 1937.
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Sacré pavé ! Il m'en aura fallu du temps pour le finir ! Non pas que ce fut une lecture déplaisante, bien au contraire !

J'avoue je l'ai commencé avec beaucoup d'apriori... J'étais persuadé que cela serait un roman à l'eau de rose sans plus. Quelle erreur ! Les histoires de coeur de Scarlett sont certes très présentes mais moins "fleur bleue" que je ne le pensais.
J'ai surtout été emporté par la trame historique qu'il y avait derrière. Car au final je savais très peu de choses sur la guerre de Sécession. Or ici, cette guerre c'est presque le personnage principal ! Margaret Mitchell n'en néglige aucun aspect, tout est détaillé avec précision et sans longueurs.
Bon alors petit bémol sur la vision un peu naïve de l'esclavage. On sent le parti pris de l'auteure dans certaines affirmations. Mais ça je le savais avant d'entamer ma lecture...

Je vais pas refaire l'histoire, tout le monde (ou presque) la connaît. Mais quelle héroïne que cette Scarlett ! Mes sentiments pour elle ont beaucoup fluctué tout au long de la lecture mais on ne peut pas lui reprocher de manquer de caractère !
Cette lecture m'a enchanté de bout en bout et je suis presque triste de laisser Scarlett et Rhett. Je sens que je vais regarder le film incessament sous peu, histoire de ne pas quitter trop vite Tara !

CHALLENGE ABC 2015/2016
CHALLENGE VARIETES 2015 - Un livre avec un triangle amoureux ET Un livre qui a gagné le prix Pulitzer (1937)
CHALLENGE MELI-MELO 2015-2016
CHALLENGE PAVES 2015-2016
CHALLENGE ATOUT-PRIX 2015-2016
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Classique de la littérature américaine que je me devais de lire, mais dont je repoussais sans cesse la lecture par crainte de me retrouver au centre d'une mièvrerie plus ou moins indigeste de plus de 1200 pages, Autant en emporte le vent a été une belle grosse surprise – un peu comme Nord et Sud l'année dernière -.

Certes, Scarlett O'Hara est bien le personnage central de l'intrigue, et ses errements sentimentaux, d'Ashley à Brett, sont bien au coeur de cette fresque se déroulant en Géorgie pendant la guerre de Sécession. Mais ce que j'ai surtout retenu de ce roman, c'est que toute une époque y est décrite autour et à travers elle, de la fin de son adolescence – qui correspond au début de la guerre – à sa vie de femme accomplie – enfin l'est-elle vraiment, les derniers chapitres laissent en douter – qui s'est construite à la force du poignet, notamment du fait de son caractère bien trempé et de son orgueil. Ces deux traits de caractère, qualités autant que défauts, lui ont en effet permis de survivre à tous les affres du conflit qui allait progressivement mettre à genoux le Sud des Etats-Unis face au Nord, dans une débauche de violence parfois décrite dans tous ses détails : je pense notamment à la destruction d'une partie d'Atlanta qui oblige Scarlett à fuir pour rentrer à la ferme familiale dans des conditions plus qu'exécrables, avec Mélanie, sa belle-soeur qui vient d'accoucher, et son fils encore jeune. Et même plus que survivre, ces traits vont lui permettre de devenir celle qui osera faire fi des bienséances, autant personnelles que professionnelles. C'est donc une héroïne complexe qui nous est donnée à voir dans ce roman, en dehors de tout stéréotype figé que je m'étais plutôt attendue à trouver. Il en est de même pour les autres personnages principaux : chacun sort des cadres romanesques qui lui sont dévolus pour atteindre à un niveau de complexité supérieur, que ce soit par des actions ou des paroles inattendues. L'on semble vraiment au plus proche de la réalité humaine, avec les fluctuations de l'esprit causées par les divers sentiments qui peuvent étreindre tout un chacun au cours de sa vie sans crier gare.

De plus, cette époque, fondamentale dans l'histoire américaine, m'était surtout familière par le regard nordiste que j'en avais. Avec Autant en emporte le vent, c'était la première fois que je lisais un récit qui nous décrivait la guerre de Sécession du côté sudiste, et j'avoue que cela m'a fait quelque peu relativiser quant au comportement des nordistes que j'imaginais bien plus positif. L'on voit en effet que Margaret Mitchell s'est vraiment bien documentée pour donner corps et vraisemblance à toute la partie historique de son roman, mais j'ai malgré tout eu du mal avec l'image parfois complaisante de l'esclavagisme et des grandes plantations de l'époque qu'elle nous donne. J'ai presque eu l'impression d'une certaine nostalgie du Sud ségrégationniste, ce que j'ai trouvé vraiment gênant au fil de ma lecture, notamment quant aux descriptions faites des noirs, même après l'abolition de l'esclavage : ils sont tous présentés comme idiots, fidèles à leurs maîtres au point de ne pouvoir vivre sans eux, même lorsqu'ils deviennent indépendants, si bien qu'ils finissent tous par voler, violer, tuer sans vergogne, étant incapables du moindre esprit critique. Il semblerait que l'auteure ait affirmé qu'à aucun moment elle n'avait voulu donner cette image ; l'on peut lui donner le bénéfice du doute si son but a été de nous montrer au plus près le ressenti des sudistes après leur défaite et tous les bouleversements subis en conséquence… Mais j'en doute, vu les comportements face aux noirs qui ont perduré et qui perdurent encore dans ces états...

Une lecture qui fut donc passionnante, mais malgré tout problématique pour moi quant aux idées parfois véhiculées par son auteure.
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Attention, c'est parti pour une chronique qui promet d'être l'une des plus enflammées et des plus longues de ce blog. Préparez-vous, ça va dépoter !

Autant en emporte le vent, en rapide résumé, c'est l'histoire de Scarlett O'Hara, qui, dans la Géorgie juste avant la guerre de Sécession, est amoureuse d'Ashley Wilkes, qui va se marier avec une autre : Mélanie Hamilton. Mais Scarlett est têtue, capricieuse : elle veut Ashley, et elle est bien décidée à lui montrer qu'elle est la femme qu'il lui faut… sauf que ses efforts ne vont pas avoir les conséquences prévues. Il va y avoir du Rhett Butler dans l'histoire, mais aussi du Charles Hamilton et avec ça, la guerre va se jeter sur ces belles contrées et sur l'insouciance de ces jeunes gens qui n'ont encore rien affronté.

Alors là, je vous fais un mini topo de la situation : j'ai fini le roman il y a une vingtaine de minutes environ, et je suis encore dans tous mes états. D'ailleurs, je suis dans tous mes états depuis environ 18h30 et il est… 21h45. J'avais décidé de finir ce roman ce soir, sinon mon coeur allait m'en vouloir longtemps encore.

Ce roman est un bouquin que j'ai trouvé d'occasion durant le salon d'Echenevex (01) et en voyant cette belle édition de 1939, je me suis laissée tenter. Permettez-moi d'admettre que je ne regrette pas du tout mon achat, pour le nombre d'émotions qu'il a suscitées en moi, et pour le temps de lecture que j'ai pu y passer (à savoir : quasiment dix jours, contre trois en moyenne, normalement). J'admets aussi véritablement que ce roman est génial et que j'ai été très vite embarquée pour ne jamais m'ennuyer entre ses pages.

Sauf que voilà, je me suis un peu fait prendre à mon propre piège. Mh ? Les explications arrivent, pas de stress. C'est moi qui suis proche de la crise de nerfs, là, en fait ! Je tiens aussi à préciser maintenant que ce que je vais écrire dans tout cet avis n'est – comme d'habitude – que mon opinion et qu'elle n'engage que moi. Peut-être serez-vous révoltés, peut-être essayerez-vous de me faire changer d'avis, peut-être rigolerez-vous ? Allez savoir ! Pour le moment, j'ai juste envie de poser touuuuut cet immense ressenti sur mon clavier qui ne va pas tarder à fumer.

Quand j'ai commencé le bouquin, j'ai eu trois remarques quasiment immédiates à faire : l'objet-livre était superbe, sentait bon le vieux, mais il m'apparaissait bien fragile quand même. Il s'est avéré par la suite qu'il l'était un peu moins, m'enfin. Ensuite, j'ai trouvé la plume de Margaret Mitchell très fluide, agréable et très proche du lecteur, en style narratif. Tout le long du roman, j'ai eu cette impression et je n'en ressors que très satisfaite, de ce côté-là. Et enfin, j'ai fait la rencontre de Scarlett, qui m'a parue… ô combien quiche et capricieuse.

Oui. Soyons honnêtes : l'histoire est géniale, mais j'ai une envie de meurtre sur le personnage fictif de Scarlett. C'est la première fois que ça m'arrive. C'est la première fois que je me dis qu'un héros peut être aussi sournois, vénal, et que pourtant, je suis prise de compassion pour cette femme qui n'a en fait rien compris à la vie et qui n'aura compris que lorsqu'il aura été trop tard ce que nous, nous avions deviné depuis belle lurette.

Attention, je vais partir dans une longue tirade sur les qualités et les défauts de Mademoiselle. Vous avez le droit de sauter des lignes si le coeur vous en dit.
Bon sang de bois ! Mais je n'ai jamais rencontré une femme aussi vénale, peu soucieuse des autres, des convenances et surtout parfois aussi stupide ! Mais quelle quiche ! C'est exactement le mot qui lui correspond : quiche ! Et pourtant, elle est forte, brave, intelligente, têtue (oui, c'est une qualité), pleine de ressources et elle a tout pour susciter l'admiration ! Sauf qu'au moment même où on commence à se dire « ah, voilà, je l'aime bien, là, je crois que je pourrais bien l'apprécier pour de vrai », BAM ! Elle plante un couteau dans le dos de quelqu'un et vous tord les nerfs parce que son comportement est juste… kssss ! J'en perds les mots.

Pour être honnête, je spoilerais bien une partie du roman, là, mais je n'en ferai rien. Disons simplement qu'une femme qui est capable d'épouser quelqu'un pour son argent de façon consciente, en le volant à quelqu'un, ou agissant exprès pour faire le mal par simple vengeance… non, vraiment, il y a des moments où Scarlett m'a filé des envies de duel à l'épée sans protection. Bon, peut-être pas, mais j'en ai poussé, des rugissements ! J'ai même soulé ma mère et mon frère (surtout mon frère, qui ne s'est pas gêné pour me le faire remarquer) avec ça !

Et néanmoins, j'ai continué à lire. Avec ardeur, avec envie, parce que je ne pouvais pas détester complètement Scarlett. Il y avait quelque chose de bien trop humain en elle, elle était un mélange bien trop complexe d'émotions, d'égoïsmes et de quelque chose que j'ai du mal à qualifier, pour que je laisse tomber. J'avais envie de savoir comment son histoire allait se terminer. Je rêvais d'une fin heureuse pour elle, où Ashley Wilkes n'aurait pas sa place. Oui, parce qu'à force de côtoyer certains personnages, j'en suis venue à en aimer ou en détester certains.

Prenons Mélanie Hamilton : elle est la perle du roman. C'est vrai ! Parfois, elle vous paraît niaise au possible, et pourtant, elle représente une lumière dans le bouquin ! Elle peut apparaître sous un jour atténué, puisqu'en tant que lecteur, nous suivons les pensées de Scarlett qui ne la porte pas en odeur de sainteté. Et pourtant ! Elle est bien la véritable héroïne de ce roman, si vous voulez. le héros, c'est elle. La protagoniste, c'est Scarlett (que je ne déteste pas, mais qui met définitivement mes nerfs à rude épreuve, même maintenant le livre refermé).
Ensuite, il y a Ashley Wilkes. Comment vous dire qu'il n'a pas eu ma sympathie. Enfin, si ! Mais comme époux de Mélanie. Je le trouvais parfait en ami, mais zut, j'en avais assez de le voir porté aux nues ! J'ai éprouvé une certaine affection pour lui, mais je l'ai trouvé trop rêveur, trop doux, trop… plat et mou. Voilà. J'avais envie de le secouer, même si j'ai fortement approuvé le fait qu'il ne cède pas à Scarlett (quand même ! Bon gars !).
Je pourrais aussi parler de Rhett, qui est un autre personnage phare du roman. Alors je suis dans l'incapacité de dire qu'il m'a tout à fait plu. Certains de ses comportements m'ont fait tiquer, de même que ses réflexions, et pourtant, c'est un peu pour lui que j'ai craqué. Il y avait quelque chose d'insaisissable en lui, et autre chose que l'on devinait parfaitement et qui le liait à Scarlett. Il m'a beaucoup touchée et j'avoue qu'à la place d'Ashley, je le voyais très bien.
À ce point de ma chronique (déjà fort longue), je précise que mes idées n'ont pas forcément à voir avec la fin du livre qui m'a d'ailleurs passablement contrariée. Vous ne saurez pas forcément comment ça se termine !

En revanche, je peux vous assurer que j'ai été frustrée de voir la conclusion. J'étais un peu comme mes élèves des répétitoires (ou cours particuliers, mais en Suisse) qui, arrivant à la fin d'une équation pour trouver un chiffre simple, me disent « tout ça pour ça ? ». J'ai lu ces 700 pages pour ça ? Non, mais vraiment ? Arnaque ! J'suis pas d'accord ! Et Scarlett qui n'a rien compris. Et c'est peut-être rassurant. On a envie d'y croire. Et de la secouer en même temps, parce qu'elle n'a rien compris, zut !
Rassurez-vous, je sais bien que le voyage vaut plus que la destination. Rares ont été les romans à me faire autant réagir, donc je suis heureuse de ma lecture. Très frustrée, mais très heureuse aussi.

Parce que oui, si Scarlett m'a profondément agacée et qu'elle a suscité bon nombre de mes remarques, il n'en reste pas moins que j'ai appris énormément de choses, durant ma lecture. Je ne connais au final que peu de l'histoire états-unienne, et en découvrir plus sur la Guerre de Sécession n'a pas été pour me déplaire. le contexte n'était pas facile, les conditions de vie peu évidente, et j'ai été soufflée de voir comment ça se passait ensuite. C'était pas facile. Je trouve que Margaret Mitchell a fait un très bon travail pour introduire son intrigue. le tout m'a fascinée !

De même, en me faisant réagir, ses héros m'ont appris sûrement plein de choses. Comme le fait qu'il ne faut pas remettre à demain l'envie de se racheter auprès de ceux que l'on aime, ou que l'on apprécie simplement. Il ne faut pas attendre pour leur dire qu'on les aime, il ne faut pas non plus se marier sans amour… même si à l'époque, ce n'était pas comparable à aujourd'hui. Il y a tellement de choses qui m'auront fait réfléchir et qui le feront encore par la suite, j'en suis persuadée.

Scarlett n'en reste pas moins une quiche que j'ai apprécié suivre. Je sais que résumé comme ça, c'est comique. C'est pourtant la pure vérité ! Je suis incapable de la détester, et pourtant je lui aurais bien expliqué ma façon de penser. J'ai réprouvé ses choix, éprouvé de la pitié à son encontre, j'ai espéré beaucoup de choses pour elle, surtout du bonheur. Pourquoi ? Parce que je pense qu'en chacun de nous sommeille une partie du caractère de Scarlett. Cette femme possède un peu tout de façon prononcée, et son goût pour l'argent est effrayant, bien qu'on puisse foncièrement le comprendre au départ. Elle est exaspérante et elle participe parfois à sa propre déchéance, c'est un fait, mais son histoire soulève des passions, c'est le cas de le dire.

Fichtre, j'en suis déjà à la 4ème page word pour cette chronique : un record ! Il fallait cependant bien ça pour parler du roman qui m'aura le plus tenu en haleine depuis un moment, un de ceux que j'aurai mis le plus de temps à lire parce que c'est un bon gros condensé. C'est une véritable épopée et je ne me suis pas du tout ennuyée. J'avais un peu anticipé la fin, mais je ne voulais pas y croire, ceci dit, peut-être que dans quelques temps, quand la pression sera enfin retombée, je parviendrai à l'accepter à sa juste valeur.

En attendant, je peux juste dire « ouf ! Fini ! », parce que mes nerfs n'allaient pas tenir encore une journée. J'ai énormément aimé l'histoire d'Autant en emporte le vent, mais je ne pourrai pas supporter une seconde fois Scarlett avant un certain temps. J'ai beaucoup de griefs contre elle, malgré une affection sincère.

Vous pensez que je suis dingue ? Oh, ma foi, c'est bien possible. Cette histoire m'a transportée, encore une fois, même si j'en aurais hurlé et récriminé bien des fois. Scarlett restera une quiche, pour moi, vraiment ! Elle est tyrannique, bornée, capricieuse, vénale, et bien des fois inconsciente ou insensible. Elle n'en reste pas moins humaine.

Et… je crois que je vais m'arrêter là (je vous entends déjà crier « ouf », si vous avez tenu jusque là !).

En conclusion, Autant en emporte le vent aura été une véritable surprise pour moi. Je ne m'attendais pas à une telle lecture, aussi prenante et capable de me faire autant réagir sans que je n'éprouve d'ennui à un moment ou à un autre, au vu de sa longueur. Et pour être honnête, je ne m'attendais pas non plus à Scarlett O'Hara, qui restera définitivement dans mon esprit sous le qualificatif de « quiche », voire plus méchant selon les situations (gourgandine lui seyant assez bien, alors). Au milieu d'un contexte que je connaissais pas encore, j'ai suivi ses aventures, espéré beaucoup de choses et apprécié mon voyage auprès de ces nombreux personnages dont certains m'ont plus touchée que d'autres. La plume de Margaret Mitchell était un ravissement (on pourra parler aussi de la traduction dans la même veine), et je peux vous dire que si nos contemporains sont sadiques, elle n'avait déjà rien à envier à personne à son époque !
Je crois qu'un jour, il faudrait lire cette histoire. J'en ressors fière, en tout cas. J'aurai lu une bonne brique et j'aurai écrit une méga tartine dessus. Bref… Autant en emporte le vent, c'est une histoire de brique, de quiche, de mou, et… ça en devient prodigieusement comique et je m'arrêterai là. Ce sera un 18/20 pour moi, malgré tous mes déboires avec Scarlett !
Lien : http://leden-des-reves.blogs..
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Je ne ferai pas de résumé, il a déjà très bien fait, et il n'est pas utile d'en dire trop, c'est mieux de découvrir par soi-même.

Quand on me parlait d'Autant en emporte le vent, je pensais à la grande histoire d'amour entre Scarlett O'Hara et Rhett Butler, je n'avais jamais vu le film. Je n'avais que des images de Scarlett et Rhett ensemble. le livre m'a surprise. C'est l'histoire de plusieurs amours : l'amour de Scarlett pour Ashley Wilkes, pour Tara, de l'amour de Mélanie pour Ashley, pour les enfants...

L'auteur décrit très bien Scarlett dans sa façon de penser, sa force de caractère, son irritabilité, son absence de remords, son amour pour Ashley. Au fur et à mesure de ma progression, j'ai détesté le comportement de Scarlett, sa façon de haïr Mélanie, de donner des ordres aux autres, ses "méthodes" pour obtenir ce qu'elle veut, son aveuglement avec son amour pour Ashley...

Avec ce roman, j'ai aussi découvert la condition des femmes des États-Unis de l'époque. Elles n'avaient pas le droit de sortir quand elles étaient enceintes, pas le droit d'être trop "intelligentes", pas le droit de travailler. Là où je suis admirative de Scarlett, c'est qu'elle fait fi de l'opinion des autres, quand elle a envie de travailler pour gagner sa vie, elle ne s'en prive pas.

Mais elle décrit aussi très bien les autres personnages : Rhett Butler, avec ses réparties piquantes vers Scarlett, Tante Pitty avec ses affolements ou ses évanouissements, Mélanie avec sa façon de ne pas voir le mal chez les autres... A travers la vie de Scarlett, on découvre aussi les différents évènements de la guerre de Sécession, l'après-guerre difficile avec la reconstruction, la naissance du Ku Klux Klan, l'abolition de l'esclavage....

Margaret Mitchell ayant écrit ce livre en 1936, le racisme était encore très présent, surtout dans le sud des États-Unis. Certains scènes sont assez écoeurantes à lire (pour moi) : comme la description de Prissy, une jeune esclave au service de Scarlett. Elle est décrite de façon très caricaturale par l'auteur. Ou que le fait que l'abolition de l'esclavage a donné aux anciens esclaves l'occasion de paresser ou d'être violents...

Un roman qui laisse vraiment beaucoup d'impressions et qui m'a permis d'apprendre beaucoup de choses en suivant ces personnages. J'ai beaucoup aimé cette histoire et cette Histoire. Même si certaines scènes m'ont choqué ou certaines descriptions m'ont moins passionné, c'est vraiment un grand livre. Je suis vraiment contente de l'avoir lu. La fin est très forte et justifie complètement le titre.


Dans la vie et l'oeuvre de Margaret Mitchell, à la fin de l'ouvrage, on apprend beaucoup de choses (notamment, l'apparition de Martin Luther King, encore un garçon, lors de la première du film (venu avec son père le pasteur qui avait d'abord refusé parce que les acteurs noirs du film n'avaient pas été invités...)). On apprend les premiers titres de ce livre : d'abord, En route vers Tara puis Demain est un autre jour. Mais finalement, c'est Gone with the wind, tiré d'un vers du poème Cyrana d'Ernest Downson.

La traduction de ce titre n'a pas été chose aisée non plus, une discussion avec l'éditeur français a donné lieu à de nombreuses propositions pour les différents titres du livre en français : le vent a passé, Quand le vent souffle, Après la tempête, le souffle du vent, En plein vent, Prise dans le vent...
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Rhaaaa!! Troooop bien! ça valait le coup de passer deux mois sur ce pavé, pour assister à la chute fracassante du vieux Sud. Quel réalisme, j'ai presque cru me sentir moi-même prise dans la tourmente, sous la pluie de flammes, de débris, en plein chaos. Et quelle histoire d'amour piquante à souhait. Il faudrait réécrire la fin, par contre...
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Deux mois pour le lire et bientôt autant pour donner mon avis... ^^

J'ai vu le film, il y a des années. J'en gardais pour seul souvenir des maisons en flammes et une femme en robe qui descendait un grand escalier... Autant dire rien du tout, le plaisir de la découverte n'a pas été compromis.

Je commence par quoi? J'ai autant été séduite par le personnage de Scarlett que par son étrange histoire avec Rhett. Mais comme toujours, c'est la précision du cadre historique qui suscite mon admiration! La guerre de Sécession, vue par les Sudistes: c'est nous qu'on est trop forts, les méchants nordistes seront pulvérisés avant le petit déjeuner, planquez femmes et enfants ce sont des ogres affamés, pilleurs et violeurs. Ou comment les guerres s'entretiennent en diabolisant l'ennemi. Ce n'est peut-être pas l'essentiel de l'oeuvre, mais enfin, c'est là.

Je ne dévoile rien en disant qu'à la moitié du livre (avant?), nos héros sudistes, crève-la-faim, sans chaussures, sont presques tous morts au combat et qu'ils ont pris une sacrée déculottée. A la suite de quoi l'esclavage est aboli.

C'est un thème passionnant (pur hasard, j'ai enchaîné cette lecture et celle de "La couleur des sentiments", un siècle plus tard, non plus l'esclavage mais la ségrégation) et traité, ma foi... Je ne saurais dire comment, je suis partagée. J'ai senti une certaine tendresse, dans le livre, entre les familles blanches, puissantes, et leurs serviteurs noirs. A certains moments, il est montré comment les nouvelles familles, celles des vainqueurs qui migrent du nord vers le sud pour occuper le terrain et qui sont en principe opposées à l'esclavage sont en réalité encore plus méprisantes envers les noirs que les sudistes.

C'est historique? C'est romancé? Peu importe, d'une certaine façon. Ce qui provoque chez le lecteur une gêne légère (chez moi en tout cas), c'est la forme que prend au sein de la cellule familiale cette relation entre blancs et noirs.

Il n'y a pas de sévices corporels, le serviteur est loyal, fidèle même dans la défaite, la Mama est une figure importante de la maison, son rôle de juge moralisateur, auprès de Scarlett est essentiel... Mais derrière tout cela, il y a dans certaines phrases, dans certains passages, des tournures qui donnent l'impression que cet attachement des blancs pour ceux qui vivent avec eux en les servant est de l'ordre de l'amour et des soins qu'on prodigue à un animal de compagnie... Pire encore que du paternalisme.

Ce roman est un pur chaos, dans tout ce que ça peut avoir de grandiose. Tout s'écroule, rien ne tient, ça flambe sec et quelques caractères bien trempés, qui ne trouvaient pas leur place dans l'ancien monde, sont alors révélés dans la douleur. L'héroïne, Scarlett O'Hara, est de ceux-là.

Délurée, insolente, préoccupée uniquement de ses toilettes et de ses prétendants qu'elle mène avec insouciance à la baguette, au début du roman sa futilité nous saute à la figure. Elle n'en est pas moins sympathique. Une gentille petite sotte qui nous fait sourire, tandis que sa cousine Mélanie est, elle, une femme véritable et accomplie.

Puis, la guerre. Je m'abstiens de raconter les détails, sachez juste que jamais sur 1100 pages je n'ai eu le temps de m'ennuyer, les épisodes, aux tonalités très différentes s'enchaînent rapidement et j'ai tout aimé, tout! Quelle image que celle de la guerre, quand on ne nous décrit pas le front et les charges glorieuses, mais les fossés, les mutilés, les hôpitaux à l'arrière, le sang et la boue et les civils qui meurent de faim et sont ruinés ...

Mais mais mais... en littérature, la chute d'un monde, c'est magnifique... Les vieilles familles, qui radotent à propos de leur glorieux passé, la jeunesse, toute une génération d'hommes, décimée. Ceux qui restent semblent hébétés, quelqu'uns se jettent à corps perdus dans la reconstruction. Non seulement leur fortune n'existe plus, mais de même tout ce qui faisait leur univers. Il n'est plus question de mariages d'égal à égal, toutes les familles sont ruinées et parfois, le premier homme valide qui passe fait l'affaire... c'est ça ou rester vieille fille!

La richesse du roman, c'est de couvrir un maximum des facettes de ce bouleversement. le statut de la femme, qui change, quand les dames de la haute sociéte se mettent à cuisiner des pâtés pour vivre.

La fondation et l'essor du Ku Klux Klan semble, dans le roman, une réaction "naturelle" à une menace... j'aimerais développer ce sujet, parce que là encore, l'auteure a drôlement présenté les choses... Des volontaires pour en parler?

Le développement fulgurant de la ville d'Atlanta. etc. Vraiment très instructif.

J'en viens maintenant à ce qui a fait en grande partie la renommée d'Autant en emporte le vent: le couple Rhett Butler/ Scarlett.

(suite sur Tale me more)
Lien : http://talememore.hautetfort..
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Chef-d'oeuvre, monumental ! avec tout ce que cela comporte aussi bien en qualités qu'en défauts. Je reste impressionné par cette oeuvre exhaustive, comment est-ce possible de détailler autant cette période de l'histoire. Avec ce livre, on entre dans la guerre de sécession vue par le Sud, mais aussi la question de l'esclavagisme, de la place des femmes, des us et coutumes de la haute société, des sentiments et pensées des protagonistes, comment ils sont partagés entre le bien et le mal, la question de la morale confrontée à l'instinct de survie, tant et tant de domaines développés à travers cette jeune femme qui ne cesse de se battre dans ce monde qui s'effondre. Et bien sûr l'attachement à la terre !
On dirait un récit d'ethnologie, mais aussi de psychologie. C'est comme si il n'y avait pas de jugement moral sur les événements, les attitudes ou décisions des personnages. le mal côtoie le bien, et l'on en éprouve une certaine gêne. Et bien sûr la relation entre Rhett et Scarlett est un tel drame déchirant qu'il emporte pratiquement tout sur son passage.
J'avoue avoir été par moment lassé des descriptions multiples, et d'avoir "zappé" quelques passages, au risque de passer à coté de véritables perles sur la condition humaine.
On retrouve quelque chose des raisins de la colère dans ce livre, certes pas du même point de vue, mais il y a à chaque fois, la violence de la confrontation entre nos désirs et la réalité implacable de nos existences, source de souffrances et de combats, source au bout du compte de vie, ou du moins de recherche de vie.
Je dois dire aussi que j'ai aimé Scarlett, cette fille égoïste et détestable, je me suis compromis à partager ses élans, sa volonté, ses joies et ses peines.
Si vous avez de la patience et du courage, vous ne regretterez pas d'avoir été jusqu'au bout de ce livre ! Ça a du être un tour de force de l'écrire, c'est normal que ce soit un tour de force de le lire.
(par contre, un peu lourd de lire les dialogues des esclaves noires qui ne prononcent pas les "r", je ne sais pas ce qu'il aurait fallu faire, mais là, ce n'est pas très fin ...)
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Ce livre, paru en 1936, a été l'un des plus grands succès éditoriaux dans le monde. De plus, il a été encore valorisé par un film à grand spectacle, très réussi, que j'ai vu aussi. Le roman, qui pourrait au début évoquer l'esprit de "Orgueil et préjugés", prend vite une plus grande ampleur, notamment grâce à la personnalité exceptionnelle de l'héroïne Scarlett et aussi aux rumeurs de la guerre qui s'annonce. Mais je ne veux pas résumer ici toute l'intrigue, que tout le monde - ou presque - connait.
De mon point de vue, "Autant en emporte le vent" est un modèle de roman populaire qui, malgré sa longueur, est susceptible de captiver tous les publics. On y trouve des personnages bien campés, voire inoubliables (notamment Scarlett), beaucoup de sentiments et de la passion, une fine description d'un milieu (l'aristocratie sudiste) qui a disparu, des aventures palpitantes, ainsi qu'un contexte historique terrible (celui de la Guerre de Sécession) qui semble bien rendu: ça se laisse lire sans aucune difficulté et, après avoir refermé le livre, l'esprit du lecteur reste hanté par cette puissante évocation.
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