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4,4

sur 1597 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Prix Pulitzer 1937, Autant en Emporte le Vent nous emmène en Géorgie dans une plantation de coton pendant la Guerre Civile. Scarlett O'Hara, jeune fille issue d'une riche famille de planteurs, a toujours eu ce qu'elle voulait. Tous les hommes sont fous d'elle mais elle n'a d'yeux que pour Ashley Wilkes, un doux rêveur passionné de littérature et de musique qui à son grand dam préfère épouser Mélanie. Nous allons donc suivre Scarlett, ce personnage haut en couleur, rouge comme la passion, le feu, l'amour. Tout ce qu'elle accepte de faire pour sauver son domaine Tara ravagé, pour tenter de trouver l'amour. Pour découvrir aussi un peu tard qu'elle n'a pas su voir l'amour qui vit sous ses yeux. Et le roman qui s'achève sur une fin ouverte avec la célèbre phrase : 'Demain est un autre jour'.
A vrai dire, j'ai adoré ces trois tomes en collection poche dévorés en moins de temps qu'il faut pour le dire. J'ai aimé suivre cette héroïne tout à la fois touchante, fière, manipulatrice et attendrissante. Aimé aussi la tendre Mélanie qui ne va jamais douter. Aimé les plantations du Sud, les descriptions de Mammy, la nounou noire. Et regardé en boucle l'adaptation faite par Victor Fleming avec Vivien Leigh, Clark Gable, Leslie Howard et Olivia de Havilland.
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Il y a une semaine j'ai terminé la relecture de ce chef-d'oeuvre de la littérature américaine, dans le cadre d'une lecture commune réunissant près d'une trentaine de lecteurs. Et j'ai eu envie de rapporter ici une anecdote qui m'est arrivée et qui me lie encore plus, en quelque sorte, à ce grand roman.

J'ai d'abord découvert "Autant en emporte le vent" à travers l'adaptation cinématographique de 1939 signée Victor Fleming et servie par d'excellents acteurs dont les inoubliables Vivien Leigh, Clark Gable, Leslie Howard et Olivia de Havilland. Enfant, puis adolescente, puis adulte, j'ai rêvé devant mon écran et je suis toujours très attachée à cette oeuvre.

Ce n'est qu'adulte que j'ai découvert le roman de Margaret Mitchell, en trois tomes dans la collection Folio (traduction originelle Gallimard de 1938 donc). J'ai été fascinée une première fois par la richesse de l'univers d'"Autant en emporte le vent". Ma relecture du mois dernier m'a permis de découvrir la nouvelle traduction en deux tomes proposée par l'éditeur Gallmeister qui m'a moins convaincue. Pendant ma lecture, j'ai eu besoin de dénicher au fond de ma bibliothèque un trésor : l'édition originale Gallimard grand format en un seul tome de 1938. Là commence mon anecdote.

Par un 14 juillet 2021 bien pourri, sous un déluge de pluie et par 15°, mes pas m'ont menée dans un lieu improbable : un monastère de femmes orthodoxe niché au coeur de l'Yonne, à Bussy-en-Othe. Invités par un ami, mon mari et moi voulions découvrir ce lieu de spiritualité situé à quelques dizaines de kilomètres de notre domicile.

Nous avons reçu un très bon accueil de la part des moniales et nous avons été invités à passer la journée sur les lieux, entre liturgie, agapes fraternelles et découverte du parc et des bâtiments conventuels. A un moment donné, il pleuvait tellement que je me suis réfugiée seule dans la bibliothèque du monastère. Deux soeurs, chiffon à la main, étaient noyées sous les cartons d'une donation, occupées à déballer les livres d'une collection privée que le monastère venait de réceptionner. Désoeuvrée, j'ai proposé mon aide. Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir au milieu des traités théologiques austères et des encycliques plutôt poussiéreuses, un exemplaire intact d'"Autant en emporte le vent" daté de 1938 !

Surprise, je me suis assise, les mains presque tremblantes, très émue, et j'ai commencé à feuilleter le roman dont certaines pages n'étaient pas encore découpées. J'ai oublié le lieu, le temps, la pluie, le froid et au bout de quelques instants difficiles à déterminer, l'une des soeurs m'a demandé ce qui attirait autant mon attention. J'ai expliqué la chose. Les deux femmes ont échangé un regard entendu et m'ont proposé de conserver ce volume qui ne trouverait certainement pas sa place dans leur fonds.

A présent, cet exemplaire - tombé du ciel ! - constitue la pépite de ma bibliothèque, moi qui ne conserve que très peu des livres que je lis. Et c'est toujours avec émotion que j'en tourne les pages un peu fragilisées par le temps.
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J'ai longtemps hésité à ajouter ma critique à celle des autres Babelionautes qui ont lu Autant en emporte le vent avant moi. Pensez donc, 6476 lecteurs et 206 critiques à ce jour (j'ai fait mes petites additions à partir des différentes éditions de l'ouvrage proposées sur le site)! Alors, une de plus, pour quoi faire ?

Une de plus parce que l'on ne peut pas rester indifférent face à un tel livre.
Une de plus, parce que s'il en fallait la preuve, ce livre démontre qu'il vaut mille fois mieux être l'auteur d'un seul et unique ouvrage, qui se révèle être un chef d'oeuvre, que le genre d'écrivain qui chaque année accouche d'un nouveau livre, comme autrefois les femmes qui faisaient un enfant tous les ans.

Une de plus, parce que Margaret Mitchell réalise le tour de force de nous faire aimer un livre dont le personnage principal n'est pas très sympathique finalement. Un personnage principal qui est une jeune fille de bonne famille qui plus est, et non pas quelque monstre à l'intelligence supérieure, mais complètement pervers et dépravé par ailleurs.

Car oui, elle n'est pas très sympathique Scarlett O'Hara. Oh, elle est très courageuse, tenace et pleine de ressources, et on ne peut que saluer la débrouillardise et l'aplomb de cette toute jeune fille (mariée, par vanité, à 16 ans; à la fois enceinte et veuve 2 mois plus tard; et qui survit dans une Atlanta plongée dans la guerre, puis ensuite à Tara - avant de revenir à Atlanta - alors qu'elle a 20 ans à peine). A l'heure où les chefs d'entreprise femmes ne sont toujours pas légion, on ne peut que lui tirer son chapeau face à sa réussite professionnelle et économique, son ascension sociale fulgurante et spectaculaire

Mais Dieu qu'elle est exaspérante Scarlett O'Hara ! Voire carrément désagréable ! Egoïste (TRES profondément égoïste), manipulatrice, menteuse, vaniteuse, aguicheuse - par pur plaisir de rendre les hommes fous de désir et les femmes qui les aiment folles de jalousie - avare, cupide, avide, sans aucun scrupule et prête à tout pour obtenir ce qu'elle veut et arriver à ses fins. méprisante envers les femmes moins belles qu'elle, moins riches qu'elle, mais surtout plus généreuses et altruistes qu'elle (deux mots dont elle ne connaît d'ailleurs absolument pas la signification).

Et Rhett Butler, l'homme du monde devenu voyou, ne s'y trompe pas, qui dès qu'il la voit pour la première fois reconnaît en elle son alter ego féminin en matière de volonté et de rouerie.

Alors oui, ça vaut le coup d'ajouter une 207è critique à celles déjà laissées par les lecteurs d'Autant en emporte le vent. Pour donner envie au 6477è lecteur potentiel qui aurait inscrit Autant en emporte le vent sur son "Pense bête", de lui faire changer de statut pour un "En cours", très rapidement suivi d'un "Lu" ... et d'une 208è critique de ce chef d'oeuvre.
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Tout a été dit sur ce monument de la littérature. Il faut bien dire que ces derniers temps, lorsque ce roman est évoqué c'est plutôt sous l'angle polémique pour son caractère raciste. Bien entendu, je ne dis pas que la critique est injustifiée mais je ne suis pas adepte de la cancel culture. Je ne supporte pas l'idée qu'on me dise ce que je dois lire ou ne pas lire, je prends ça comme une remise en cause de ma capacité à appréhender le propos d'un texte. Je suis tout à fait capable de contextualiser une oeuvre. La lecture du roman de Margaret Mitchell est d'ailleurs passionnante et éclairante d'un point de vue historique et pour mieux comprendre les problèmes « raciaux » qui persistent aux USA. Par ailleurs, si les attaques en racisme à l'encontre du roman ne sont pas injustifiées, il serait regrettable de réduire « Autant en emporte le vent » à cette seule polémique. le livre de Margaret Mitchell, n'en déplaise aux tenants de la cancel culture, est un grand roman, une oeuvre majeure d'un point de vue littéraire. Ce serait tellement plus simple si seuls les artistes aux belles idées avaient du talent, ce serait tellement plus simple si seules les oeuvres moralement acceptables étaient bonnes. Mais ce n'est pas le cas dans la réalité. Pour citer un exemple, j'ai envie d'évoquer le film « Naissance d'une nation » de Griffith. Oui, ce film est idéologiquement nauséabond, tout à la gloire du Klu Klux Klan. Mais, d'un point de vue purement cinématographique, c'est une grande oeuvre dans laquelle Griffith fait montre d'une maîtrise de son art impressionnante et qui a changé la façon de filmer. Pour revenir au roman de Mitchell, non seulement il s'agit d'une oeuvre intéressante historiquement, mais en plus c'est un objet littéraire magistral et qui, si l'on est capable de contextualiser et de se défaire du malaise provoqué par certains propos, procure un vrai grand plaisir de lecture.

Pour appréhender le roman de Margaret Mitchell, il faut déjà avoir conscience que celle-ci est le fruit de son éducation et de sa culture. Mitchell est une femme du Sud dont l'enfance a été bercée par les récits de la Guerre de Sécession à laquelle ont pris part certains de ses ancêtres. Il ne faut pas oublier non plus que la voix de Mitchell est celle de quelqu'un appartenant au côté des vaincus. Ce n'est pas anodin. Il y a là une indéniable douleur, une inévitable rancoeur que les vaincus d'une guerre expriment dans leurs écrits. Même si la cause des Sudistes était indéfendable, je peux entendre cette peine qui s'exprime. Ce sont les vaincus qui voient leur monde s'effondrer et qui doivent s'adapter aux nouvelles règles sans y avoir été préparés. Sans vouloir excuser le parti pris du roman, je pense qu'il faut toujours essayer de comprendre. Il demeure que certains passages heurtent profondément lors de la lecture. L'auteure fait parfois preuve d'un simplisme rétrograde. C'est d'ailleurs assez surprenant lorsqu'on voit à quel point, sur d'autres aspects, le roman développe des propos modernes et qu'on pourrait qualifier de progressistes. En effet, « Autant en emporte le vent » peut être lu comme un roman féministe avant l'heure. le carcan moral et sociétal imposé aux femmes y est largement examiné et dénoncé. Scarlett est un personnage très moderne. Certes, elle est odieuse, égoïste, vénale et superficielle mais c'est aussi une femme qui ne veut pas se contenter du rôle auquel la société veut la réduire. Scarlett est une battante. Elle veut être maîtresse de sa propre vie, ce qu'elle s'appliquera à faire tout au long du récit. Elle fait souvent de mauvais choix mais ce sont ses choix à elle.

« Autant en emporte le vent » permet de se plonger dans la mentalité Sudiste et offre ainsi une occasion de mieux saisir certaines problématiques qui demeurent aux USA de façon singulière. Un roman historique passionnant et éclairant. Mais « Autant en emporte le vent » est avant tout un grand roman, une fresque d'une ampleur remarquable et faisant montre de grandes qualités littéraires. le récit est très bien construit, l'alternance de rythme est parfaite. L'écriture est belle. Que ce soient les descriptions très immersives ou les dialogues bien ciselés, tout est pensé, rien n'est inutile, le texte est très équilibré. Si la romance est l'enjeu principal de l'intrigue, la Guerre de Sécession et les suites de la défaite ne sont pas un simple décor. Ce contexte historique façonne le récit, les rapports entre les personnages et leur évolution. J'ai été particulièrement saisie par les descriptions des innombrables soldats blessés qui s'entassent dans une gare après une bataille perdue. Un passage absolument terrible, tout comme le sont les passages dans lesquelles l'auteure raconte les souffrances des civils vaincus. Peur, faim, vexations… Ces scènes rappellent que si dans une guerre il y a bien un vainqueur et un vaincu, il n'y a que des perdants. Les vaincus perdent tout et les vainqueurs, trop souvent, perdent leur humanité en humiliant les vaincus. Mitchell a un talent formidable pour ciseler des personnages fouillés, complexes avec une vraie épaisseur et que l'on découvre au fur et à mesure du roman. Si Scarlett reste un peu la même tout au long du récit, de bout en bout elle est fière, arrogante et volontaire, elle évolue tout de même dans sa compréhension du monde, des gens. Elle grandit tout simplement. Les autres personnages sont tout aussi formidablement caractérisés, de Rhett à Ashley en passant par Will. Mais, je crois que le personnage qui m'a le plus séduite, en dehors de Warrior-Scarlett, c'est Mélanie. Au fur et à mesure du récit, je me suis de plus en plus attachée à elle, un peu comme Scarlett qui Mélanie éclaire le roman de son humanité et de sa tendresse tout en faisant preuve, au fur et à mesure, d'une capacité d'affirmation insoupçonnée. C'est parfois d'être humain qui demande le plus de force et de courage.

« Autant en emporte le vent » mérite bien son statut de classique. Au-delà de la controverse justifiée pour sa dimension d'oeuvre raciste (ce qui reste intéressant d'un point de vue sociétal), le roman de Margaret Mitchell est un magnifique roman avec un souffle formidable, des personnages sublimes et une écriture remarquable.
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Tout d'abord un hommage ici à la personne grace à qui j'ai pu découvrir tant de réalisateurs , tant de films et de livres .
Une personne simple et modeste , une personne remarquable .
Quelqu'un d'une probité , d'une droiture remarquable , a qui je dois énormément et qui adore cette histoire .
Un hommage à ma maman . :-)

Alors nous voilà devant une oeuvre maitresse de la littérature américaine .
Cette histoire d'amour tragique sur fond de guerre civile est devenue culte , et ce triomphe est amplement mérité.
L'auteur nous invite au coeur de l'action , au contraire de certains livres qui tiennent à l'écart le lecteur , cette oeuvre le place en témoin proche , permettant par la même l'identification aux différents personnages présents ici .
Cette fresque ambitieuse et colossale contient nombre de personnages que l'auteur fait vivre en permanence .
Chacun à son épaisseur , son rôle déterminé , ils existent tous malgré l'ampleur du texte , ce qui démontre la capacité immense de l'auteur pour la création de divers univers .
Il arrive bien trop souvent que les histoires d'amour soient rasoirs , lourdes de clichés , rien de cela ici .
On vibre en permanence avec ces êtres dont l'on partage la passion , prise en tenaille par la violence d'un monde devenu fou .
Il y a un souffle romanesque puissant , qui emporte le lecteur dans un torrent d'émotions que l'auteur maitrise à la perfection.
Ni masculin , ni féminin , ce livre parle à tout le monde , et les générations se retrouvent pour partager les sensations ressenties à la lecture de cette oeuvre immense dont l'on oublie un peu l'impact aujourd'hui .
N'oublions pas le contexte historique magistralement reconstitué , dans une histoire ou la folie du monde qui déchire les hommes saute aux yeux du lecteur .

Ma maman adore ce texte et elle à bien raison , parce que c'est un chef d'oeuvre .
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Que dire d'un livre aussi mondialement connu et reconnu que celui-ci! Pour vous lancer dans sa lecture il faudra avant tout oublier le film, qui bien que réussi n'est qu'un infime résumé de l'oeuvre de Margaret Mitchell. Une histoire d'amour certes mais tellement vivante, des personnages réels, un décor de la guerre de sécession parfaitement restitué... La réelle réussite de cet ouvrage est surtout et avant tout les émotions qu'il véhicule, on se retrouve forcément dans le pragmatisme de Rhett, dans la passion de Scarlett, dans la compassion de Mélanie...autant dire un réel exploit pour un auteur que de faire vibrer le lecteur avec sa création.
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Après mûre réflexion, je pense que Mélanie Wilkes est la véritable héroïne de ce livre, pourquoi ? Parce que si l'auteure avait voulu continuer elle avait matière à le faire, Rhett parti, Scarlett retournée à Tara, près de sa soeur et son beau frère, la jeunesse des enfants, Mama, etc. Or le livre se termine une vingtaine de pages après la mort de Mélanie, est-ce à dire que pour Madame Mitchell, l'histoire se tarissait avec ce décès ? Que l'intérêt ne subsistait plus ? Ou qu'elle préparait une suite, qu'elle n'aura pas eu le temps d'écrire ? Je n'en sais rien, je reste cependant persuadé que ce couple mythique au même titre que Roméo et Juliette ou Tristan et Iseult, n'était pas, à ses yeux, aussi mythique que cela ? le courage du coeur est-il prépondérant par rapport à la force ? Qui sait, mais ne fait-elle pas dire à Rhett,
L'auteure décrit Scarlett comme une beauté, n'ayant pas plus de bon sens, à part les chiffres, qu'un petit pois. Une fille cupide, obnubilée par l'argent et la richesse et peu importaient les moyens pour y parvenir. N'oublions pas que Scarlett ne s'embarrasse pas de préjugés pour arriver à ses fins. Elle vitupère, menace, mais abandonne vite lorsqu'il s'agit de ses intérêts, qu'elle sait préserver à merveille. Scarlett est, peut-être l'ombre qui plane au-dessus du livre, mais elle n'en est pas l'âme.
L'opposition de ce flamboyant personnage qu'est Rhett à ce pale Ashley, le premier conquérant au sourire de requin, le second, idéaliste en faillite, ne pose pas de problème à la romancière, Rhett écrase tout sur son passage, s'accordant le luxe de s'inviter, à la onzième heure, à la guerre, sachant qu'il allait défendre une cause perdue d'avance et ce pour préserver ses arrières, se blanchir l'âme et faire taire les mauvaises langues quand il le faudra et il y parviendra, reconquérant Atlanta à sa guise au moment choisi par lui.
Ashley sait qu'il va défendre une cause perdue, par mimétisme, tout monde le fait, pourquoi pas lui ? Jamais il ne changera un iota de sa ligne de conduite, il est raté, il le sait, il s'en contente et se laisse vivre, s'enfermant dans ses rêves du passé où il paradait dans la blondeur de ses cheveux flottant au vent, lorsqu'il chevauchait. Cet amour platonique avec Scarlett, il l'entretient parce qu'il lui rappelle le bon vieux temps, lorsqu'il était un enfant, qu'il est toujours et qu'il restera, tout comme Scarlett l'est aussi. Que dit Mélanie à Scarlett sur son lit de souffrances et de mort ? :
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Je tente mon doux billet pour Autant en Emporte le Vent... "Gone with the wind". Je l'ai lu 2 fois, adolescente puis jeune adulte, dans les années 1990. J'ai vu le film plusieurs fois... en version originale souvent.
Le tout est une totale réussite, l'exemple même de l'oeuvre culte.

Un livre historique choc, au sens profond de la dramaturgie pendant la guerre de Sécession.

Je vais d'abord parler de Mélanie. J'aime cette femme pour sa candeur, sa patience, sa douceur et son soutien pour Scarlett envers et contre tous. Elle a un respect et une admiration pour Scarlett sans bornes. Elle aimerait avoir sa confiance et sa ténacité. Mélanie, la grande courageuse qui ne renoncera jamais à cette amitié à sens unique, et bravera les mauvais esprits pour toujours défendre la femme qu'elle ne pourra jamais être.

Scarlett, justement, m'y voilà. Je l'aime avec les yeux de Mélanie et de Rhett Butler. Scarlett est la femme par qui tout arrive, sans qui cette histoire ne serait possible.

Scarlett, la calculatrice, l'impétueuse, la vaniteuse et l'égoïste. Certes. Elle finira par le payer très cher à la fin de son histoire. Tout a un prix.
Scarlett, le soldat, la guerrière, l'avant-gardiste. Scarlett la très grande.
Scarlett, je vous aime d'avoir mis au monde seule, l'enfant de Mélanie puis de braver le feu pour les sauver, dans une calèche, parmi les combats.
Scarlett, je vous aime pour votre courage à affronter la sombre vie qui a fait de vous une orpheline et une mère endeuillée. Je vous aime de vous voir vous battre pour Tara.
Scarlett, je vous aime pour surmonter toutes les fatigues, les souffrances et les dangers ...
Scarlett, j'ai pleuré de vous voir aimer une chimère, un homme qui n'eut existé que dans vos rêves d'enfant, à ne jamais vouloir grandir de votre amour...
Ce mensonge que vous vous êtes infligé trop longtemps. J'ai pleuré de vous voir découvrir qui se cachait derrière le brouillard d'un cauchemar récurrent... et de vous être à ce point égarée ...
Il est trop tard, cet homme que vous avez rejeté et qui vous a aimée comme nul autre ne pourrait vous aimer, finit par s'éclipser dans la brume...
Rhett Butler est emporté par le vent.

Certaines erreurs ne peuvent pardonner. L'aveuglement conduira à votre perte.
Après avoir vécu et franchi les défis les plus lourds qu'un être humain puisse supporter, vous voilà malade d'amour, brisée, seule avec vos larmes et vos regrets.

Scarlett, c'est aussi pour ça que je vous aime. Pour vos désillusions et votre vulnérabilité.

Lu en août 1990
Lu en septembre 1996
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Conseillée par ma mère lorsque j'avais 15 ans, cette lecture m'accompagne désormais depuis plusieurs dizaines d'années.
La nouvelle édition de Gallmeister accompagnée de la mention « nouvelle traduction » m'a servi de prétexte pour ajouter un nouvel exemplaire à ma collection et surtout à relire ce roman à l'aune de mes 50 ans.
Alors oui, c'est raciste, c'est un roman qui fait le portrait mélancolique d'un mode de vie perdu, celui du Sud des États-Unis au temps de l'esclavage.
Mais c'est aussi le roman d'une femme, courageuse mais désagréable, jolie mais inculte, pragmatique mais froide.
Comme à chaque lecture, je la trouve stupide de passer à côté des sentiments si forts qu'elle suscite (ceux de Mélanie et Rhett) et comme à chaque lecture, je suis consternée que tant de force de caractère soit incompatible avec le bonheur.
Bref, j'ai passé un moment de lecture aussi long que bon (1440 pages pour cette édition) avec le sentiment se retrouver une vieille camarade qui m'inspire toujours des pensées et émotions contradictoires.
Un mot sur cette nouvelle traduction : bien évidemment, je n'ai pas relu les deux versions mot à mot. Ce que j'ai remarqué est l'introduction de notes de bas de page plutôt bien venues pour la contextualisation du récit et des personnages. Mais le plus frappant est le changement de « Mama » pour « Mammy ». grrr la cancel culture.
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Evidemment, cette lecture est d'abord une épreuve de force consistant à oublier le film, lequel a son histoire propre : un résumé très personnel de l'oeuvre de Margaret Mitchell et non moins brillant dans sa catégorie. Il ne saurait d'ailleurs prétendre au même but que le roman, beaucoup plus intimement lié à son auteur.
Mitchell est en effet une fille du Sud qui, nourrie des histoires de son passé, ne pouvait écrire une simple romance à deux sous pour midinettes en mal de prince charmant. Car, au-delà des désormais universels Scarlett O'Hara et Rhett Butler, le personnage central d'Autant en emporte le vent c'est le Sud. En trois actes : avant, pendant la Guerre civile américaine – que nous avons rebaptisée Guerre de Sécession – et après. C'est ce Sud qui étale dans un premier temps son insouciance, se frotte ensuite à la violente réalité des combats – les pages consacrées au siège d'Atlanta par le général Sherman sont de ce point de vue édifiantes – et, enfin, dans un sursaut d'orgueil, renaît de ses cendres, mais dans un autre contexte, le passé n'étant plus qu'un paradis perdu.
Maintenant, le tour de force de Mitchell est d'avoir concentré l'intrigue autour d'un destin de femme atypique, prise dans un tourbillon provoqué par des hommes : Scarlett, dont les épreuves n'émousseront jamais sa détermination à disposer d'elle-même. Scarlett, on adore la détester et l'on déteste l'aimer. C'est là toute l'ambivalence du personnage. Paradoxalement, son orgueil démesuré et sa rage de vivre ne la privent pas d'un certain sens du devoir lorsque les épreuves s'imposent à elle. Née princesse capricieuse, elle va devenir une femme de combat, l'égale des hommes en quelque sorte, jusque dans l'appropriation de son corps. Scarlett serait-elle féministe ? Je pose la question ! Ce qui est certain c'est qu'elle est devenue un mythe à elle seule, et ne le doit pas exclusivement aux yeux verts de Vivien Leigh !
Petite anecdote… Lorsque les « Sudistes » apprirent que l'actrice pour le rôle de Scarlett avait enfin été choisie, ils eurent cette phrase : « Mieux vaut une Anglaise qu'une Yankee ! » Car Vivien Leigh était anglaise !
Bien sûr, j'entends déjà les sirènes de la morale tinter dans mes oreilles : oui, l'esclavage, ce n'est pas glorieux ! Sauf que, à moins de me fourvoyer, il n'a pas cessé avec la reddition du Sud. La lutte ultérieure pour les droits civiques l'atteste. Certes, Autant en emporte le vent a sur ce sujet une vision édulcorée, mais ledit sujet est bien plus complexe qu'il n'y paraît et ce n'est pas le lieu ici d'en débattre.
Margaret Mitchell nous a donc offert, à nous lecteurs de bonne volonté, un de ces récits – j'ose le mot ! – inoubliables, à la fois élégant et brutal, intime et grandiose. A bien y regarder, Autant en emporte le vent est une tragédie.
Quant à ceux qui déploreront ses « interminables » descriptions, je leur répondrai qu'un destin romanesque ne tient pas en quelques lignes, ou alors c'est un destin de gare…

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