Ciaphas Cain, tome 2 : Le labyrinthe de glace

Je tendis un bras en travers de la poitrine de Logash comme pour le protéger (en réalité, si l’une des bêtes s’était approchée de nous, elle aurait pu l’avoir sans souci ; et si j’avais su quels problèmes il allait nous poser, je l’aurais certainement poussé vers la créature la plus proche en lui souhaitant bon appétit).

Bien que cela ne soit pas prescrit par le règlement, de nombreux porteurs d’armes de soutien et membres d’équipage de véhicule portent une arme de poing de secours, au cas où ils seraient amenés à abandonner leur équipement lourd, ou si celui-ci venait à défaillir en plein combat. (Evidemment, si un lance-flammes connaît un problème, il y a peu de chance qu’il reste grand chose du soldat qui le porte.)

« Presque certain » offrait un peu plus d’espoir que le « sans aucun doute », que nous promettaient toutes nos autres options, aussi était-ce le seul choix possible en définitive. C’est un groupe morose et silencieux, moitié moins nombreux que ce qu’il était à l’aller, qui prit la route… et les plus graves périls que nous ayons encore à affronter se trouvaient devant nous.
Je détachai mon regard des cadavres mutilés des orks, tandis que nous passions près de ces corps gelés et silencieux, me demandant si je ne nous avais pas tous condamnés.

Cinq personnes, en à peine un mois. Ça peut paraître insignifiant sur un total de six cents personnes, mais croyez-moi, ça compte pour nous. (Il haussa les épaules.) Evidemment, ni l’Administratum ni le Mechanicus n’en ont rien à faire. Ils se content de nous sortir la même vieille rengaine comme quoi les pertes restent dans des paramètres statistiques acceptables.

- La xénobiologie est en quelque sorte mon hobby. Je pourrai peut-être identifier ce que nous poursuivons.
- Il s’agit d’une mission de recherche et de destruction. Pas d’une visite au zoo, dit Kasteen avec irritation. Logash prit un air dépité. Je me dis qu’elle était peut-être un peu dure avec ce garçon. Au moins, contrairement à ses supérieurs, il essayait d’aider et il ne me semblait pas très malin de briser cet enthousiasme. Par ailleurs, je ne voyais pas d’objection à offrir un menu de remplacement à la créature, pour faire tampon entre elle et moi. (Si j’avais su à quel point il allait être pénible, je l’aurais laissé derrière nous, ou même abattu sur place, mais les regrets sont un gaspillage de temps mieux employer à picoler, comme le disait mon vieux copain Divas.)
- Ce sera à vos risques et périls, lui dis-je, et vous serez soumis à l’autorité militaire. Ce qui veut dire que vous devez obéir aveuglément à tous les ordres. C’est d’accord ?
- Tout à fait. Il acquiesça avec enthousiasme. Est-ce que j’aurai une arme ?
- Certainement pas ! nous nous exclamâmes en cœur, Kasteen et moi. »

Le Warp sait que j’ai vu mon content de trous à rat abandonnés de l’Empereur, en plus d’un siècle de service ou moins loyal et impliqué, mais le monde glaciaire de Simia Orichalcae ressort de ma mémoire comme particulièrement déplaisant. Si vous gardez à l’esprit que, au cours des années, j’ai eu l’occasion de visiter une citadelle des pirates eldars et un monde-nécropole nécron, pour ne citer, soi j’ose dire, que deux hauts lieux, vous pouvez être certains que cette expérience reste parmi les plus terrifiantes et dangereuses dans une carrière par ailleurs truffée d’épisodes où je suis passé à un cheveu d’une mort certaine.

Le magos Ernulph demanda à quelle distance exacte de la raffinerie l’explosion devait avoir lieur, précisant que les réservoirs de prométhéum étaient presque plein, et que si les choses tournaient mal, le complexe dans son ensemble ne serait plus qu’un immense cratère fumant.
Le major Brocklaw lui apporta son réconfort en faisant remarquer que, dans ce cas, aucune de nous ne serait là pour se plaindre.

Et croyez-moi ,tant que vous n'avez pas combattu un démon , vous ne savez pas ce qu'est un regard méchant.