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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Il s'agit sans doute du meilleur ouvrage sous forme de BD que j'ai pu lire s'agissant de la biographie du pire dictateur de tous les temps à savoir Hitler. En effet, ce vagabond, artiste bohème et caporal antisémite a plongé le monde dans un bain de sang faisant des millions de victimes. Pour l'instant, il n'y a pas eu pire bilan.

Le portrait que l'auteur dresse ne sera pas forcément flatteur mais il est sans doute parfois trop dirigé au point de se demander si celui qui est devenu le führer de l'Allemagne était vraiment un génie du mal ou simplement un homme ordinaire et médiocre ?

On découvrira également sa vie privée et comment il a mené au suicide mystérieux de sa nièce dont il était tombé amoureux en 1931. On verra également qu'il était jaloux de son seul ami plus brillant que lui au niveau des études.

Bref, c'était vraiment un sale type mais qui avait un talent oratoire hors norme. Certains se sont laissé avoir par ses discours haineux recherchant un bouc émissaire aux difficultés économiques d'une Allemagne sortant péniblement de la Première Guerre Mondiale.

Je n'avais pas eu conscience de lire un manga qui est pourtant daté de 1971 soit il y a près de 50 ans. J'ai été surpris car je n'ai pas du tout senti le poids des années. Cela reste une lecture intemporelle qui est nécessaire aux jeunes générations pour ne pas céder encore à des politiciens dangereux pouvant nous entraîner dans une nouvelle guerre plus meurtrière encore.

Pour la petite histoire, le mangaka Shigeru Mizuki voulait faire découvrir à son peuple qui était celui qui a entraîné le monde dans la guerre. L'auteur a d'ailleurs perdu son bras lors de ce conflit ce qui n'est pas anodin. Il réalise en tous les cas un précieux récit historique réalisé 25 ans après la fin de cette guerre.

Ce titre était pour moi un loupé dans le fait que parmi les 6350 titres que j'ai lu, j'étais totalement passé à côté. Par cette lecture, j'ai comblé cette lacune. C'est vraiment une oeuvre à lire de par son sujet et sa portée.
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Avant d'envisager toute critique sur ce manga on ne peut plus sérieux, il faut resituer des éléments de contexte ayant présidé à sa création. D'abord, Shigeru Mizuki, mort il y a une dizaine d'années à l'âge vénérable de 93 ans, a été soldat japonais durant la seconde guerre mondiale, et y a perdu le bras gauche (et il était gaucher). Ensuite, cette oeuvre a été publiée au Japon en 1972, dans un but pédagogique, tant pour les enfants que les adultes, pour bien rappeler à tous les Japonais, qui trop souvent ne connaissaient de la guerre que le conflit en zone pacifique contre les Américains, qu'ils avaient été alliés au plus grand criminel de l'Histoire.

Personnellement, je trouve que c'est une grande réussite. En deux heures de lecture captivante, le lecteur découvre avec avidité le solide travail du mangaka, qui s'est remarquablement documenté. Porté par un trait d'une précision et d'une expressivité redoutable, sans surcharge inutile, il brosse un portrait du Führer à la fois ignoble, et cependant, je le dis avec toute la prudence qui s'impose, avec une âme humaine. Car s'il déploie bien les excès que tous nous lui connaissons, tyrannique, impatient, mégalomane, hystérique, violemment antisémite, liste non exhaustive, Mizuki s'attache à montrer l'homme dans toute sa vérité nue, sous toutes ses facettes. Avant d'être un dictateur, c'est un homme. Pitoyable sous bien des aspects, raté, aigri, vicieux, menteur, mais aussi ayant un rapport compliqué avec les femmes (amoureux de sa nièce Geli, il exerce une emprise sur elle, lui interdit de se laisser approcher par des hommes, et sera responsable de son suicide), et facilement déprimé, en proie au désespoir, à l'accoutumance à des médicaments et drogues.

Mizuki finalement ne cherche pas à juger, à prendre parti, mais à prendre en considération l'homme dans sa globalité. Pour ma part, je trouve que le déroulement brut de l'histoire, et de l'Histoire parlent d'évidence d'un fou furieux et je ne soupçonne pas Mizuki d'indulgence.

Il cherche à détendre un peu l'atmosphère avec quelques traits d'humour, notamment quand il fait dire à Hitler, lorsque Hess lui suggère de forcer les Japonais à coopérer pour mettre des bâtons dans les roues aux Américains, « Les Japonais sont forts, c'est vrai…normal, ils mangent du tofu et des légumes… ». Personnellement, j'ai adoré ces saillies qui nous rappellent qu'il s'agit d'un manga, d'une BD, et pas d'un livre d'histoire, même si l'essentiel se trouve là…

L'essentiel, certes…mais malgré tout, il faut avouer qu'un élément crucial est passé presque sous silence : la shoah, c'est quand même gênant…devoir attendre l'avant-dernière page pour effleurer le sujet ! Ceci est à mettre en parallèle de la longue séquence de la fin d'Hitler, lorsque la défaite finale approche, qu'il se prépare au suicide, et passe à l'acte. Curieusement, ces pages qui nous rendraient presque l'homme moins monstrueux, notamment du fait de sa détresse, d'un certain sens de l'honneur (il tient absolument à mourir avec la défaite) et ses dernières attentions pour son petit personnel, ceux qui l'ont servi de près. Ici encore, il y a quelque peu malaise…qui coûte sa demi-étoile à l'ouvrage, qui m'a cependant beaucoup plu.

Il a encore une fois des qualités pédagogiques indéniables. L'arme principale de la forme littéraire du manga est la concision, le caractère visuel, le côté vivant, dynamique, et ces qualités devraient inciter chacun à s'en emparer et se faire son idée. Car tout le monde n'a pas les moyens, ni le temps, ni tout simplement l'envie de se plonger dans une biographie d'un grand historien, des Kershaw, Kersaudy et consorts...
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Ce manga des éditions Cornélius est une biographie de près de 300 pages sur Adolf Hitler, signée Shigeru Mizuki. Ce mangaka qui perdit le bras gauche durant la Seconde Guerre mondiale et qui apprît ensuite à dessiner de la main droite, a déjà accumulé de nombreuses récompenses, dont un prix du meilleur album pour NonNonBâ en 2007, et le prix patrimoine pour « Opération mort » en 2009 au festival d'Angoulême. L'auteur propose ici un récit particulièrement didactique et très fidèle à la réalité, sur un sujet qui l'a touché personnellement.

Si le premier chapitre s'ouvre sur la persécution des juifs et des résistants durant la Seconde Guerre mondiale, le deuxième chapitre entame véritablement l'imposante biographie de ce dictateur qui plongea l'Europe dans l'horreur. Si la fin du récit, connue de tous, a du mal à surprendre, les premiers chapitres, dédiés à la jeunesse d'un loser sans moustache ne manquent pas de surprendre. de ses échecs à l'examen d'entrée de l'Académie des Beaux-Arts de Vienne à son engagement volontaire dans la Première Guerre mondiale, en passant par plusieurs années de galère, proche de la mendicité, où il se forge son antisémitisme, le début de carrière de cet orphelin n'a rien de bien glorieux.

C'est seulement après la signature de l'armistice de 1918 que ce valeureux soldat décoré de la Croix de fer se lance dans la politique et se découvre des talents d'orateur qui feront de lui un personnage charismatique capable de séduire les foules. de son adhésion au « Parti national-socialiste des travailleurs allemands » à sa nomination en tant que Chancelier de la République de Weimar, en passant par le putsch manqué de Munich, l'ascension politique de ce mégalomane hors pair est aussi surprenante que fulgurante. Une fois au sommet du pouvoir, l'auteur de Mein Kampf se lance à la conquête de l'Europe afin de construire son empire qui durera mille ans et d'écrire l'une des pages les plus sombre de l'Histoire de l'Europe.

L'auteur dresse donc différents portraits du célèbre nazi : l'artiste peintre admirateur de Wagner, le clochard, le soldat, le politicien, le chancelier du Reich et le stratège militaire. Ces nombreux visages permettent de dresser le portrait d'un personnage énigmatique, imprévisible, narcissique, rusé et cruel, mais qui demeure malgré tout humain, …alors qu'on aimerait tant se débarrasser de cette dernière étiquette qui le lie encore à nous.

Le fait d'accompagner cet homme durant les différentes étapes de sa vie permet également à l'auteur de distiller de nombreuses informations historiques sur l'évolution de la deuxième guerre mondiale et rend cet album particulièrement didactique. le fait d'utiliser des photos d'archives pour réaliser les décors, accentue encore le réalisme de cette ascension tragique.

Une oeuvre déjà incontournable !
Lien : http://brusselsboy.wordpress..
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Biographie d'Adolf Hitler. Quelques pages sont nécessaires pour s'habituer au style graphique de Shigeru Mizuki mais la lecture est instructive, passionnante et effrayante.
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