Bien qu'ayant des thématiques toujours fort intéressantes et prenant une direction qui aura su me surprendre, j'ai moins accroché à ce tome, moins soigné esthétiquement que le premier et aux émotions moins vives...
Les shonens sportifs et moi, ça passe ou ça casse. Deep 3 passe plutôt bien grâce à un héros dont le rêve le dépasse mais qui n'oublie pas quand même qui il est et les valeurs qui le soutiennent. Quand il dit qu'il pense que la vie est un miracle en soi, il me parle. Quand il croise un joueur qui lui dit que pour devenir un grand joueur le chemin le plus rapide, c'est de devenir quelqu'un de bien, il me parle également. Malheureusement entre les deux, il y a aussi du moins bien, du plus classique et du plus fade...
J'ai d'abord été surprise dans ce tome par le brusque virage pris à toute vitesse par le héros pour se retrouver aux Etats-Unis. Je ne m'attendais pas à ce que ça aille si vite. J'ai apprécié de quitter le basketball lycéen qu'on connaît déjà bien pour celui universitaire, en plus au pays roi, qu'on connaît moins bien. C'est plaisant et grinçant d'en découvrir les rudes mécanismes. L'auteur ne nous épargne rien du business universitaire et montre combien c'est quelque chose de très individualiste et égoïste, ce que je n'apprécie guère même si c'est réaliste, j'en conviens.
Cela amène donc le héros à être en pleine galère : galère pour trouver sa place auprès de ces mastodontes, galère pour trouver une école et un club dans ce pays étranger, galère pour s'intégrer au milieu de valeurs contraires, ce qui le fait ressortir encore plus. Ce que je reproche ici, c'est qu'on dirait presque qu'il est le seul type bien, tout ça parce qu'il vient du Japon et que les méchants américains sont des égoïstes. C'est extrêmement cliché et j'espère bien que ça sera vite battu en brèche pour montrer l'importance du collectif dans ce sport, ce qui est déjà suggéré lors de trop brefs passages.
Malheureusement cela a des répercussions sur le jeu pendant ce tome. Celui-ci se transforme en quelque chose d'assez insipide pour moi. Ce n'est pas tant les problèmes que Damian rencontre dans ce nouveau milieu qui rendent les matchs compliqués à regarder pour moi, que l'état d'esprit de ces joueurs voulant à tout prix se montrer eux et écraser les autres. Je trouve ça tout sauf agréable à regarder, ça n'a aucune saveur. En plus, le dessin est bien moins percutant qu'auparavant. On se retrouve avec des personnages au corps ressemblant à un tronc d'arbre et où leur cou disparaît dans l'épaisseur de leur corps de bûcheron, les muscles sont mal dessinés, les actions n'ont pas l'impact des débuts. Je suis assez déçue après un premier tome que j'avais adoré à ce niveau.
Tome nécessaire pour lancer pleinement l'intrigue et le héros vers son rêve et montrer la complexité de celui-ci avec un certain réalisme, il n'en est pas pour autant agréable à lire. Là où le premier tome m'avait enthousiasmé par ses belles valeurs et son entrain, cette suite m'a un peu plombée et j'ai été déçu par la vision très caricaturale de ce sport, ainsi qu'un dessin en baisse de forme. Cela reste très sympa à suivre et on imagine déjà le chemin du combattant que ce sera pour le héros mais j'ai lu mieux.
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