L’ami, cet abri qui nous protège des intempéries, ce rayon de soleil qui nous réchauffe le cœur et qu’aucun nuage ne parvient à éclipser. L’amitié résiste, par la sincérité et le dévouement, à toutes les tempêtes des jours difficiles. Héroïque et solide, elle combat l’usure du temps, comme ce raboteux roc contre lequel se brisent les vagues déchaînées de l’océan sans jamais rien perdre de son aplomb. Et quand les aléas du destin nous entraînent dans des chutes funestes, l’ami nous aide à nous relever. Et quand le vertige de cette chute nous ôte la justesse de l’action et la logique du raisonnement, et nous plonge dans la cécité de l’égarement, l’ami nous prend par la main et nous guide tout au long du sombre corridor de notre désarroi vers la lumière. Nous lui tendons la main et jamais il ne la refuse.
Toute lutte a ainsi une moralité mais dans notre empressement à ressentir la frénésie du bonheur et du bien-être, nous ne cherchons que ce qui est facile et immédiat. Nous agissons, croyant bien faire pour précipiter les choses, mais nous ne faisons que les retarder davantage. Tout arrive en temps utile et même notre accomplissement personnel doit passer par des étapes souvent désagréables pour se réaliser.
La vie, source inépuisable et pétillante d’enseignements, se feuillette comme les pages d’un livre dont le nombre s’étale à l’infini. Il faut avoir la patience d’aller jusqu’au bout de ce livre. Et quand on a la patience, il nous manquerait toujours une éternité afin de le parcourir en entier. C’est dire que le savoir n’a pas de limites quand on a pour école la vie. Sortons de l’ère des ténèbres et allons de l’avant, partout où nos pas nous guident. Dans les sillons non frayés, les horizons les plus lointains, les sentiers les plus étroits, les océans les plus profonds, il y a mille signes qui nous apprennent mille choses.
La victoire n’est vraie que lorsqu’elle signe sa pérennité dans le temps. C’est manquer de consistance que de faire plus de bruit à jouir d’une chose qu’à l’obtenir ! Une victoire, éphémère, s’oublie et ne laisse que les vestiges d’une bonne action passée et trépassée. Une renommée résiste à l’usure du temps. Il faut s’employer à préserver l’image que nous fait gagner la victoire. Après avoir accompli une grande réussite, il est déplorable de tomber plus tard dans le piège de la petitesse.
L’empressement et l’arrogance, antidote de toute réussite, précipitent la chute. Seule l’humilité nous en préserve. Plus haut est notre ascension, plus fatale sera la chute. La victoire n’est qu’une étoile filante dans un ciel changeant et subissant les caprices d’un climat pervers et lunatique. Cette même étoile monte pour descendre et scintille pour s’étendre. Rien n’est immuable ou définitif dans cette vie. Rien !