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Citations sur Quelque part entre le bien et le mal (16)

Une succession de petits incidents rythmait désormais sa vie. Accidents de la circulation, disputes familiales, tapages nocturnes. Cette accumulation de troubles mineurs, de râles presque inaudibles qu'il ignorait auparavant avait pris un nouveau sens. A sans cesse s'attarder sur le pire, il avait longtemps, comme beaucoup de flics, fini par se laisser convaincre que le mal se cachait partout, imperceptible, niché dans les douleurs chroniques qui s'engouffraient dans tous les cœurs. Il s'était laissé envahir par ce tropisme sans lutter, sans même s'autoriser à poser les yeux sur le monde qui l'entourait. Il lui avait fallu tant endurer pour le comprendre.
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Un matin, debout face au miroir de la salle de bains, ce qu'on lui avait répété et répété était subitement devenu une évidence ; il avait lâché prise. Lentement, il avait recommencé à prendre soin de lui. Ses fonctions, les relations publiques qu'elles lui imposaient, l'obligèrent à faire un effort pour habiller sa silhouette dégingandée. avec l'âge, il portait des lunettes qui, tout compte fait, ajoutaient à son charme. Il allait plus régulièrement chez le coiffeur pour entretenir la coupe qu'une relookeuse lui avait conseillée. Sa transformation n'avait pas été fulgurante, mais il allait mieux. La routine du commissariat avait fini de refermer ses plaies. Ce quotidien si prévisible, qu'il avait tant redouté au début de sa carrière, s'était révélé une catharsis.
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Assis à la terrasse d'un café , Philippe suivait les échanges radio en feignant de ne pas regarder l'agence bancaire de l'autre côté de la rue .Pour donner le change , il fit mine de s'intéresser à une cliente attablée près de lui .Elle paraissait sensible à son charme et , malgré la situation , réussit à le troubler .Du moins jusqu'à ce qu'il comprenne - trop tard - que son attention s'adressait à un autre qui venait de surgir derrière lui . Il se sentit comme un gosse pris en faute . Tandis que le couple s'embrassait , il se consola en se disant qu'au moins , aucun des gars du groupe n'avait été témoin de la scène . ( p 116 ) .
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– T’es vraiment une merde. Je te rappelle demain matin,
t’as intérêt à décrocher, sinon je le crève et ce sera ta faute.
La menace fit peser un malaise oppressant. Philippe
sentit que quelque chose n’allait pas, fit un signe à Nabil
pour qu’il se rapproche. Une sensation de creux venait de
se former dans son estomac.
– Tu crois que ça va aller? Ils avaient l’air vachement à
cran, quand même.
– Ils sont énervés parce que ce sont des baltringues. À
mon avis, ils n’ont pas prévu la suite. Je les vois bien l’avoir
soulevé sans réfléchir plus que ça. Ils devaient imaginer que ça n’allait pas traîner, et maintenant, ils sont emmerdés et ils cherchent à en sortir. Franchement, le mec auquel j’ai parlé n’a pas l’air solide. Il fait le malin, mais je ne le vois pas tuer l’otage. Ils vont sûrement lui mettre une branlée, si c’est pas déjà fait, mais ce sera tout. Demain matin, on va leur offrir une porte de sortie et ils vont se jeter dessus, t’inquiète.
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Un suicide était toujours brusque,foudroyant,et malgré la méticulosité avec laquelle elle choisissait ses mots,elle voyait chaque fois le même mécanisme à l'oeuvre: la culpabilité qui venait inexorablement recouvrir le chagrin.Le geste était forcément inattendu,imprévisible.Et soudain,le souvenir d'un coup de téléphone sans importance,mais que l'on avait oublier de passer,une phrase ou un geste refoulé résonnait comme un reproche. L'esprit avait le talent de toujours dénicher les traces les plus infimes de cette paresse pour les muer en empreintes cruelles et indélébiles.
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Stéphane accéléra plusieurs fois sans passer de vitesse, pour chauffer le moteur et se motiver. Les roues avant de la vieille Renault Mégane patinèrent une fraction de seconde sur le bitume, dégageant un peu de fumée, puis le véhicule bondit. Il n’y avait qu’une trentaine de mètres à parcourir, le choc fut immédiat. La violence de l’impact fut telle que la porte du local attenant à la banque s’affala d’un seul coup, emportant une partie du mur qui entourait le chambranle. Stéphane recula sur une vingtaine de mètres en faisant hurler le moteur, puis la voiture bélier frappa le mur du local une seconde fois. Au milieu des décombres de carreaux de plâtre, on distinguait à peine la silhouette du dabiste. Stéphane se dégagea de l’habitacle de la Mégane, l’attrapa par le col pour le pousser au fond de ce qui restait du réduit.
Franck vint se poster devant l’entrée fracassée. Malgré la poussière et le manque de lumière à l’intérieur, il reconnut les coffres relais. L’un d’entre eux était entrouvert.
Stéphane le vida, fourra les liasses dans le sac qu’il portait en bandoulière, puis frappa le visage du dabiste avec la crosse de son arme.
– Ouvre les autres, magne-toi
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Personne n'aime le messager de mauvaises nouvelles.
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Un grognement lui rappela qu'il n'était pas le seul à décider. Il passa doucement sa main entre les oreilles de l'animal pour le flatter. A cette heure, il pouvait le sortir autour de chez lui sans trop de risques. Il trainerait dans les rues désertes en le promenant pour se donner du courage. Et profiterait de la nuit pour trouver la force de l'abandonner.
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Défoncer la porte blindée avec une voiture volée, sans écraser le dabiste, était en soi une opération délicate. Mais le véritable talent consistait à ne pas prendre autant de risques pour finir face à des coffres fermés. Ce genre de types avait forcément du métier.
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La première sonnerie annonça la reprise des pourparlers.
Le négociateur attendit la troisième pour décrocher:
– Oui, allô.
– T’es qui, toi?
– Un cousin d’Hayet, c’est elle qui m’a demandé de voir avec vous.
– Quoi, un cousin? T’es flic, c’est ça? Je lui avais dit de ne pas appeler les flics à cette connasse. Dis-lui qu’on va lui renvoyer en morceaux, son mari.
– Déconnez-pas, je suis pas flic, je vous jure. Je veux juste vous filer la thune, toute la famille s’est cotisée. On va payer, je vous jure.
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