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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
MOMOCHI Reiko est une mangaka shôjo. le shōjo manga est une bande dessinée qui cible les jeunes adolescentes. le genre est à opposer au shōnen manga (manga pour jeune garçon). Mais cet auteur, appréciée pour ses portraits réalistes de la jeunesse japonaise, aborde le plus souvent des thèmes délicats et sensibles comme la mort, le deuil, le suicide, le harcèlement scolaire...
Reiko Momochi raconte « Daisy, Lycéennes à Fukushima », en l'honneur de son père, originaire de Fukushima et aujourd'hui décédé. Elle s'inspire de témoignages réels d'étudiants, d'enseignants et de parents sur ce qui s'est passé le 11 mars 2011, le terrible tsunami qui a suivi le séisme, qui a ravagé les côtes du nord-ouest du japon sur plus de 500 km et a mis en péril la centrale nucléaire de Fukuma Daiichi, située au bord de l'océan pacifique.
Trois ans après, la ville de Fukushima est devenue une ruine, entourée d'une zone de 20 km inhabitable pour des décennies. Aucune solution à l'heure actuelle pour les centaines de milliers de tonnes d'eau contaminée, la terre grattée, les bâtiments dévastés, les carcasses de voitures, les enchevêtrements de débris. Des milliers de travailleurs risquent leurs vies pour effectuer le travail de décontamination car Il faut stocker et stocker encore dans un endroit isolé et protégé et laisser le temps agir.
Le drame dans le drame, ce sont les enfants, les adolescents. La plupart ne veulent pas quitter leur région, leur école, leur amis. Ils sont suivis régulièrement médicalement et passent des dépistages. Ce qui ressort de ce manga-témoignage, c'est la peur. Peur des dommages sur le corps, peur de sortir, de jouer, toucher la terre, la pluie, de respirer tout simplement. Car la radioactivité est invisible. Pourquoi sortir, retourner à l'école, comment envisager des études dans un tel contexte ? Ils se sentent comme des parias. Qui va vouloir épouser une fille ou un garçon contaminé ? Parce que l'adolescence, c'est aussi l'éclosion de l'amour, le rêve d'une vie future, études, profession, mariage, enfants... Comment un jeune dans cette situation peut arriver à se projeter dans l'avenir ?
« Daisy » raconte le quotidien d'un quatuor de jeunes adolescentes de cette région. Un très beau témoignage tout en douceur, simplicité et par symboles.
C'est le deuxième manga que je découvre après les Brides Stories de Kaoru Mori. le dessin est toujours, fin en noir et blanc. Les adolescents sont dessinés avec de très grands yeux qui nous transmettent aisément les émotions. Beaucoup d'onomatopées créent l'illusion de la vitalité des jeunes personnages.
Merci à Masse Critique et aux éditions Akata de m'avoir permis de découvrir ce témoignage vibrant de jeunes adolescents confrontés aux suites d'une catastrophe nucléaire.
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Ce manga vaut franchement le coup. Il met en scène 4 adolescentes habitant la banlieue de Fukushima et relate donc le quotidien de ces japonaises et de leurs familles après le drame nucléaire survenu il y a peu.

On sent très vite que la mangaka s'est documentée et a recueilli nombre de témoignages pour poser son récit.

Le trait très shojo de ce titre pourrait laisser croire à une histoire romantique et légère mais c'est bien l'aspect sociétale de la situation de ces jeunes filles qui est mis à l'honneur. La société japonaise en prend pour son grade autant qu'elle reçoit d'éloges.

Un premier tome complexe et très intéressant.
Lien : http://boumabib.fr
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J'ai un avis assez partagé sur ce manga. J'ai trouvé le premier tome compliqué, puis je me suis laissé prendre par l'histoire et j'ai davantage préféré le second tome. Si le manga s'appelle « Daisy », c'est surtout Fumi qui est au centre de l'histoire. le lecteur la suit, ainsi que ses camarades de classe pendant environ un an, leur dernière année au lycée, quelques mois après le tsunami. Nous suivons les états d'âme de Fumi, ceux de ses trois meilleures amies, ainsi que ceux de différents membres de leur communauté. Chacun réagit différemment à la catastrophe. Il y a ceux qui fuient, ceux qui restent sans grande conviction, ceux qui s'engagent. Fumi est une très bonne élève et a toujours pensé qu'elle intégrerait une bonne université de Tokyo. Mais a-t-elle le droit de partir ainsi et de continuer sa vie ? Moé vit dans une riche famille qui est prête à l'envoyer n'importe où pour la protéger. Si elle paraît insouciante, elle découvrira vite que les gens ne sont pas tous bons quand son petit ami, originaire d'une autre ville, la quittera par peur de la contamination. Aya est la fille d'aubergistes qui n'ont plus de clients depuis la catastrophe. Leur famille se déchire, Aya voudrait juste les aider, où qu'ils décident d'aller. Enfin, Mayu, qui avait toujours rêvé d'être vendeuse dans un magasin de vêtements à Tokyo, décide de reprendre l'entreprise familiale de production de riz. Il y a aussi Tamaki, qui aide son père à déblayer les décombres malgré le danger, et les « satellites », ces jeunes qui viennent des zones les plus proches de la centrales et qui ont dû partir et sont hébergés dans des camps à Fukushima.

Le lecteur hésite avec eux, l'auteur ne fait pas de morale, ne donne pas de bonne solution. Chacun fait ce qu'il peut et c'est déjà bien. On comprend que rien n'est terminé et que ces doutes existeront pendant encore des années, voire des dizaines d'années. Personne ne sait ce qui attend les habitants de la région et ce manga nous apprend que malheureusement ils sont plus ou moins laissés à eux-mêmes par les pouvoirs publics.

J'ai acheté ce manga en deux tomes pour le CDI parce qu'on me l'avait conseillé mais après l'avoir lu je regrette un peu. Si ce manga est très intéressant, il est peut-être un peu difficile pour des collégiens, ou du moins pour la plupart des collégiens, c'est-à-dire des élèves qui sont maintenant trop jeunes pour connaître ses événements. A mettre plutôt en lycée je pense.
Lien : http://blogonoisettes.canalb..
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Dans ce manga, Momochi Reiko nous fait suivre un groupe de jeunes lycéennes habitant la région de Fukushima. L'action se passe peu de temps après le séisme et l'explosion de la centrale à Fukushima en mars 2011. Nous découvrons alors quel a pu être le vécu des habitants de cette région et les dilemmes auxquels ils ont été confrontés (devoir reconstruire ou quitter la région, le problème de la nourriture, du travail, du regard des habitants des autres régions…)

Pour ma part, j'avais vécu cette catastrophe d'un point de vue un peu plus personnel car j'étais en licence de Japonais à l'époque et nombreux professeurs et camarades (que ce soit des japonais venus faire leurs études en France ou non) faisaient tourner ce sujet en boucle. J'avais, de plus, certains amis français partis au Japon cette année-là et nous nous efforcions d'avoir de leurs nouvelles. le sujet m'intéressait donc déjà grandement et c'est pourquoi j'avais hâte de découvrir ce manga.

Connaissant déjà depuis quelques années Momochi Reiko (auteure de Double Je et Tomodachi Gokko) et ayant lu (notamment sur le site d'Akata) de très bonnes critiques sur cette série, j'ai entamé ma lecture sans mauvais aprioris.

Daisy nous montre effectivement le ressenti et les difficultés que les habitants ont dû surmonter. Comme toujours, l'auteure tombe dans le pathos et surajoute au drame déjà ambiant. Cette combinaison n'est pas forcément mauvaise car elle marche très bien dans ses autres séries sans pour autant faire fuir ses lecteurs. Daisy ne présente cependant aucun personnage assez attachant pour permettre au lecteur de se sentir impliqué. L'action et le suspense retombent rapidement. L'histoire semble stagner et les mêmes interrogations tournent en boucle.

Un manga qui ne faudra donc pas voir comme une lecture de divertissement mais plutôt comme une sorte de documentaire.

En outre, l'édition française réalisée par Akata présente également à la fin des deux tomes, des récits-témoignages qui permettent de prendre du recul sur la situation au Japon et surtout à Fukushima. Ce manga pourrait donc être utilisé lors d'une animation en bibliothèque ou en classe pour parler du nucléaire et des catastrophes qui en découlent (comme celle de Tchernobyl, par exemple).

Lien : http://wp.me/p6FfXb-4T
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Un manga magnifique qui traite d'un sujet lourd et trop peu abordé malgré toutes les rumeurs, infos contradictoires et autres non-dits!! Les graphismes ne sont pas tout à fait à mon goût ce qui m'avait freiné longtemps pour me lancer, mais ce n'est qu'une question de goût personnel, car objectivement le coup de crayon est sur et précis, les dessins pleins de détails. "L'intrigue" m'a beaucoup subjugué! J'adore le développement, le concept d'un manga rédigé à partir de témoignages des victimes rend la chose plus émouvante sans tomber dans le gnagnan l'auteur nous livre des moments forts et des informations sur la vie de tous les jours de ces réfugiés, expatriés et victimes!!
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