[le saviez-vous...?] 27/12/1999 France
Incident de niveau 2 sur l'échelle INES [International Nuclear Event Scale, allant de 0 à 7] affectant la centrale du Blayais lors de la violente tempête qui touche alors toute la France : inondation des parties basses des tranches 1 et 2 (ainsi que, dans une moindre mesure, des tranches 3 et 4) forçant l'arrêt de trois des quatre réacteurs de la centrale (un scénario qui n'est pas sans rappeler l'enchaînement dramatique qui mena à la catastrophe de Fukushima, douze ans plus tard 1).
1. Cela n'a pas empêché le gouvernement de l'époque, sous la présidence de N. Sarkozy, de soutenir, à travers les propos de son ministre de l'Industrie, Eric Besson, que ce qui était arrivé à Fukushima ne pouvait se produire en France (une position également soutenue par l'opposition). Il est intéressant de noter que non seulement cette affirmation est fausse, mais que cela était même déjà arrivé douze ans plus tôt, fort heureusement, sans aller jusqu'à la fusion puis l'explosion des réacteurs.
[à la fin de ce roman d'anticipation spéculative, une annexe dans le dossier informatif d'une cinquantaine de pages, dénombre, non pas le total, mais (seulement) un certain nombre d'incidents et accidents nucléaires d'une liste "officielle". Sur les 76 cités qui se sont produits entre 1942 et 2012, seize (!) ont eu lieu en France]
Le fossile trônait désormais fièrement dans son bureau, au-dessus d'une citation amusante du Français Boris Vian sur le thème de l'évolution qu'il avait fait encadrer : « Évolution inéluctable qui, parallèlement à ce grand courant partant du singe pour aboutir à l'homme, part de l'homme pour aboutir à l'imbécile. »
-Mon ami, il te faudra comprendre que la bêtise est une composante de l'humanité: nous sommes ainsi faits.
Résilience: aptitude d'une espèce, d'une population ou d'un écosystème à récupérer un fonctionnement ou un développement normal après avoir subi un traumatisme.
L'être humain avait beau avoir disparu de la surface de la Terre, il continuait d'emmerder le monde.
C’est souvent acculé au pied du mur, lorsque l’évidence saute aux yeux, que les prises de conscience se font, que les esprits s’ouvrent, que les plus grandes révolutions peuvent prendre corps.
« Nous autres civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles.
« Nous avions entendu parler de mondes disparus tout entiers, d’empires coulés à pic avec tous leurs hommes et tous leurs engins ; descendus au fond inexplorable des siècles avec leurs dieux et leurs lois, leurs académies et leurs sciences pures et appliquées, avec leurs grammaires, leurs dictionnaires, leurs classiques, leurs romantiques et leurs symbolistes, leurs critiques et les critiques de leurs critiques. Nous savions bien que toute la terre apparente est faite de cendres […]. Nous apercevions à travers l’épaisseur de l’histoire, les fantômes d’immenses navires qui furent chargés de richesse et d’esprit. Nous ne pouvions pas les compter. Mais ces naufrages, après tout, n’étaient pas notre affaire.
« Elam, Ninive, Babylone étaient de beaux noms vagues, et la ruine totale de ces mondes avait aussi peu de signification pour nous que leur existence même. Mais France, Angleterre, Russie… ce seraient aussi de beaux noms. […] Et nous voyons maintenant que l’abîme de l’histoire est assez grand pour tout le monde1. »
Paul Valéry, La Crise de l’esprit (1919)
Evolution inéluctable qui, parallèlement à ce grand courant partant du singe pour aboutir à l'homme, part de l'homme pour aboutir à l'imbécile. (Boris Vian)
Le désert blanc s’étendait à perte de vue. Tom soupira en considérant l’inlandsis et les zones montagneuses qui se découpaient au-dessus de l’horizon, derrière le triple vitrage de son compartiment. Il jeta un regard sur le cadran électronique situé près de la vitre ; ce dernier indiquait - 54 °C. Puis il observa un moment les cristaux de glace frapper, dans leur crépitement si caractéristique, l’infrastructure. Cette dernière, constituée de panneaux brevetés pour leur résistance à des variations de température allant de - 80 °C à + 20 °C, semblait heureusement totalement impassible aux assauts répétés des rafales de vent. Tom laissa son regard se perdre sur l’horizon de glace, pensif. Ce paysage était certes magnifique, mais depuis plus de deux ans qu’il avait rejoint le site, les couleurs lui manquaient réellement et l’impact psychologique se faisait à présent de plus en plus ressentir.
L'action, la capacité de chacun d'être maitre de son destin, c'est à dire de choisir et de supporter les risques inhérents à ses choix, est le meilleur antidote qui soit à l'anxiété.