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Christian Montaignac, excellent journaliste pour L'Équipe de 1967 à 2004, a couvert les Jeux Olympiques durant cette période, cinq Coupes du monde de Football, une quinzaine de Tours de France, décroché plusieurs prix journalistiques et il est l'auteur de nombreux livres dont L'Année du Rugby depuis 1973.
Avec Les Tragiques (Ils ne sont morts qu'une fois), il a réussi une belle oeuvre littéraire en rappelant à nos souvenirs le sort funeste subi par quelques championnes et champions. J'avoue aussi en avoir découvert quelques-uns dont j'ignorais le nom.
La gloire éphémère fait souvent tourner les têtes, des soirées trop arrosées mènent à des imprudences fatales sur la route mais il y a surtout les accidents causés par la pratique de la compétition au plus haut niveau.
Les Tragiques est un beau livre que j'ai pu lire grâce à Babelio et à En Exergue éditions que je remercie. Les illustrations de Bernard Vivès sont très réussies. Chaque sportif au sort tragique a son portrait au-dessus de son patronyme et les dates de sa trop courte existence. Cela est très bien fait et j'ai pu me plonger dans un récit plein d'émotion, de réalisme et de vécu car Christian Montaignac a côtoyé quelques-uns de ces personnages au cours de sa vie professionnelle.
Sur la couverture du livre, impressionne le portrait de Battling Siki (1897-1926), jeune Sénégalais remarqué par une danseuse allemande qui l'abandonne à Marseille. Il a quinze ans et doit se débrouiller, seul. Mbarik Fall ou Phal se lance dans la boxe puis s'engage dans l'infanterie coloniale. Après la guerre, en 1919, il reprend la boxe, devient Battling Siki. Il est même le premier Africain champion du monde. Il s'est permis de battre la star du moment, Georges Carpentier, mais doit affronter un racisme terrifiant. Tendant de relancer sa carrière aux États-Unis, il est abattu dans la rue, à New York, le 15 décembre 1926.
Auparavant, Christian Montaignac a prévenu : il parlera de sportifs disparus en plein âge d'or, après une sélection personnelle, forcément subjective. Alors, je me suis lancé dans la lecture, commençant par Adolphe Hélière (1891-1910), un coureur cycliste breton, de Fécamp, tentant de boucler le Tour de France 1910 et mort à Nice alors qu'il se baignait après un repas copieux, un jour de repos…
Ils sont donc cyclistes, footballeurs, boxeurs, rugbymen, basketteurs, navigateurs, skieurs, cavalière, fleurettiste… La liste est bien trop longue pour les citer tous mais le cyclisme étant mon sport favori, je ne résiste pas à rappeler les noms de Fabio Casartelli, Gérard Saint, José Samyn et Jean-Pierre Monseré.
Je vous conseille de vous plonger dans ce livre où, bien sûr, il est possible de choisir ses têtes mais ce serait dommage de s'arrêter aux noms connus comme Ayrton Senna, Alain Colas, Régine Cavagnoud, Emiliano Sala ou Tom Simpson.
L'auteur dont le rugby - il ne s'en cache pas - est le sport favori, a eu la bonne idée de rappeler qui était Yves du Manoir (1904-1928). Excellent dans tous les sports, joueur vedette du Racing Club de France, sélectionné en équipe nationale, ce polytechnicien a choisi l'aviation et décide de passer la dernière épreuve pour obtenir son brevet de pilote. Hélas, à cause du brouillard, il heurte des peupliers et s'écrase au sol le 2 février 1928. Plus célèbre mort que vivant : le stade de Colombes et un Challenge devenu Coupe de France portent son nom comme le nouveau stade de Montpellier rugby depuis 2007.
Je n'oublie pas un chapitre spécial consacré à la Grande guerre : « Sur huit millions de mobilisés, entre 1914 et 1918 ; plus de 2 millions de jeunes hommes sont tombés, plus de 4 millions sont restés blessés. » 121 athlètes de haut niveau dont beaucoup de rugbymen, 89 footballeurs, 77 cyclistes, 52 athlètes, 27 boxeurs et 23 escrimeurs font partie de ces victimes.
Pour finir, je ne résiste pas à mentionner le nom de Georgette Gagneux (1907-1931), athlète de grand talent qui fut la première Française à sauter à plus de cinq mètres en longueur. Combattant le sexisme borné du baron de Coubertin, elle luttait avec Alice Millat, championne d'aviron, pour permettre à cinq épreuves féminines de figurer aux JO d'Amsterdam en 1928. Elle était folle de sport… à en mourir.
Ce livre de Christian Montaignac, remarquablement écrit, recèle encore quantité d'anecdotes, d'informations passionnantes et sa lecture est très instructive.

Lien : http://notre-jardin-des-livr..
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Je remercie vivement l'équipe de Babelio et les éditions " en exergue " qui , par l'intermédiaire d'une masse critique privilégiée, m'ont permis de découvrir un livre , que , sans doute , j'aurais ignoré. En effet , comme beaucoup d'entre vous , ma PAL atteint des sommets " himalayens " , les cadeaux de Noël vont venir la " faire encore grandir " et , surtout , se lancer dans la découverte de portraits de jeunes et brillants sportifs trop tôt disparus , au moment où la Covid continue de saper jour aprés jour un moral de plus en plus vacillant , semble relever d'un " masochisme " des plus violents .
Oui , bon , ça , c'est facile à dire mais ...Quand on vous propose " un cadeau " , à savoir un beau livre , difficile pour un passionné de faire sa " mijorée " et de balayer l'offrande d'un geste hautain . Je disais " beau livre " et c'est vrai . D'abord , il est broché ce qui lui donne un air " vieillot " d'un goût extrême. Beau aussi ce visage mi- ombre , mi lumiére , au regard profond , ambitieux et inquiet à la fois qui semble lancer un appel vers la vie , plutôt que vers l'oubli..Oui , la couverture est soignée, attirante , respectueuse , son titre est fort , violent , écrit en lettres orange discrètes comme une épitaphe sur le marbre d'une sépulture . Enfin , tout en discrétion, le nom d'un homme , d'une plume qu'on ne présente plus , un homme qui a le sport dans " la peau " , un connaisseur ... Christian Montaignac .Oui , vraiment , ce livre est beau mais , comme il faut bien aller au delà de l'admiration béate de la couverture , tournons les pages : papier de qualité, une galerie de portraits précédés d'une belle , trés belle illustration au crayon due au talent de Bertrand Vivés .
Dès que vous tournez la première page , dès que vous découvrez le premier portrait , (et quelle histoire !) vous êtes pris . Vous êtes comme l'enfant qui prend un bonbon , puis un autre , puis un autre , en se persuadant que personne ne découvrira le forfait . Ces portraits sont courts , trés bien écrits, sans pathos mais avec tout le respect dû à ces jeunes " tragiques ," fauchés aux portes de la gloire , emportés dans leur passion .
A mon sens , ces portraits ne sont pas tristes ( certains et certaines ne seront pas d'accord avec moi et je le comprends ) , ils remettent à une plus juste place des jeunes hommes et femmes tombés dans l'oubli , ou presque . En tout ," le temps fait son oeuvre " . A ce propos , le portrait d' Adolphe Héliére est d'une beauté sublime . L' avantage de cette présentation est que l'on peut lire un " épisode " et reporter le second à plus tard , on peut aussi " piocher " dans le désordre . Pour ma part , tout à la suite , obligé , pas moyen de reporter , non pas à cause de la PAL , pas à cause du commentaire à rédiger, non , comme les bonbons ...et un ...et deux ...et trois ... Une ( bonne ) addiction . Et puis , aussi , des " tranches " de ma propre vie . Senna , Simpson , Monséré , Samyn ,Capendeguy , Philiponeau , Boué, nous sommes encore nombreux à pouvoir dire " nous y étions " , bouleversés par des images qui nous ont " tiré des larmes " . Comment oublier Tom Simpson divaguant , inconscient sur son vélo, " porté " à l'excès par des spectateurs . Ce livre , c'est ça . Une mémoire dans laquelle on " se retrouve " et même un peu plus . L'écriture de Montaignac , avec le recul de l'événement , le transforme en " tragédie " au sens classique du mot . " Les Tragiques " ont trouvé leurs ambassadeurs avec Montaignac et Vivés , nul doute qu'ils trouveront leurs " lecteurs " , le contraire serait bien dommage .
Qu'est - ce que j'ai bien fait de m inscrire à cette masse critique . Merci Babelio et les éditions " en exergue " , un très beau cadeau.
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L'on dit des sportifs professionnels qu'ils meurent deux fois.
Tout d'abord à la fin de leur carrière.
Puis comme le commun des mortels qu'ils sont alors devenus.
Les Tragiques privilégiera exclusivement la seconde qui, dans la foulée, fera la nique à la première, fauchant ainsi ces galériens de l'effort ultime dans la fleur de l'âge avant d'avoir pu accéder à une notoriété promise ou leur avoir permis d'affirmer leur insolente domination dans leurs disciplines respectives.

L'objet livre est beau, robuste et semble particulièrement soigné.
De Montaignac, je ne connaissais que son célèbre régime avant de m'apercevoir que j'allais, à l'image d'un pétulant Alési dont c'était devenu la drolatique marque de fabrique, à fond, à fond, à fond, direct dans le décor. Grand reporter et chroniqueur au journal L Equipe, il aura roulé sa bosse de par le monde, couvrant moult évènements sportifs tout lui conférant ainsi une souveraine légitimité.

Il n'existe pas de typologie de la mort même si certains sports y seront plus assujettis que d'autres.
En effet, le curling, les échecs, voire le twirling bâton semblent avoir payé un tribut kouasi nul à la grande faucheuse, faisant ainsi preuve d'un favoritisme outrancier de la part de cette dernière qui leur préféra le cyclisme, la formule 1 et la boxe comme vivier létal.

Les portraits, courts mais passionnants, s'enchainent sous la plume experte d'un connaisseur amoureux de l'effort et des mots.

Du parfait inconnu au représentant emblématique, ces Tragiques survolent un large spectre de trajectoires ascendantes brutalement fauchées en plein vol, qui en pleine pratique de son art, qui par mesure de rétorsion de la part de gouvernements peu sensibles à la défaite, qui par l'abus de stupéfiants, qui pour cause de vitesse excessive sur RN non limitée à 80, qui a le droit...
Bref, autant de circonstances mortelles qu'il existe de disciplines.

Ces Tragiques nous rappellent de sinistres souvenirs tout en en développant de nouveaux.
En effet, difficile de ne pas approfondir plus avant chaque personnage tant l'auteur aura su éveiller une curiosité aussi touchante que justifiée quant à ces légendes météoriques disparues bien avant la ligne d'arrivée.

Merci à Babelio et aux éditions en exergue.
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Autant vous le dire tout de suite, en exploits sportifs et en sport tout court d'ailleurs, je n'y entends pas grand chose. Je suis l'une de celles et ceux qui a découvert les JO lorsque j'étais à l'école primaire, ayant eu un exposé à faire sur les Jeux Olympiques d'Albertville et je m'étais alors intéressée tout naturellement, dans ma tête de petite fille, prise de passion pour les patineurs Paul et Isabelle Duchesnay, formulant alors un rêve : celui de les rencontrer lors d'une séance d'entraînement, rêve échoué malheureusement. Je fais également partie de celles et ceux qui, ayant eu un oncle et des cousins, passionnés par l'Olympique de Marseille, ait découvert le football professionnel par leurs yeux mais je fais enfin partie de celles et ceux qui suis tombée dedans lors de la Coupe du Monde 1998. Aussi, autant vous dire que parmi les plus de quarante portraits de grands athlètes, tous genres confondus dont il est question ici, aucun ne m'était familier et pourtant j'ai énormément aimé cette lecture. Jusqu'à ce que je reçoive cet ouvrage (et à ce titre je tiens à remercier babelio et les éditions en exergue), je n'avais jamais entendu non plus le nom de Christian Montaignac. Bien sûr, je connais le journal sportif "L'Equipe" sans pour autant l'avoir lu et ce sont mes recherches sur internet qui m'ont appris que ce dernier y a contribué pendant près de quatre décennies, couvrant notamment les plus grands reportages sportifs. Mais ici, ce qui m'a touché, c'est avant tout le sort "tragique" réservé à ceux et celles qui ont fait vibré des milliers de téléspectateurs et qui sont tous décédés vite, top vite dans des conditions dramatiques, qu'ils soient en train d'exercer leur passion, que dis-je leur métier, ou non .

Un ouvrage que j'ai donc reçu comme un véritable "cadeau" tant l'objet en lui-même est d'exception (couverture cartonnée, imprimé sur du beau papier et le tout avec de splendides illustrations) et les courtes chroniques font vibrer le lecteur qui se retrouve, bien malgré lui, et ce, malgré son attachement au sport ou non, bien vite pris dans le feu de l'action. Bien plus que des sportifs, ce sont avant tout des portraits d'hommes et de femmes qui sont magnifiquement retranscrits ici, tous disparus dans la fleur de l'âge et cela est bien dommage ! Encore une belle leçon d'humilité car il n'est jamais de trop de nous rappeler que notre passage sur Terre est éphémère et eux, ont vécu leur vie à fond ! A découvrir !
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Les Tragiques dont Christian Montaignac nous retrace les destinées funèbres ne sont effectivement morts qu'une fois mais dans des circonstances qui dans la grande histoire du sport feront – pour certains – parler et écrire pendant bien plus longtemps que s'ils avaient expirer en père peinard dans leur lit à un âge plus ou moins canonique.
Du plus célèbre (Ayrton Senna) au pékin quasi lambda mais passionné par sa discipline (Adolphe Hélière), l'auteur nous dresse ici le portrait de 40 sportives et sportifs, professionnels ou non, qui pour la plupart auront tout donné à leur sport-passion, vie comprise quand pour quelques autres, accidents, suicides ou assassinats auront de pareille façon mis fin à une carrière dont l'élan a explosé en plein vol.

Entre figures notoires mais qui apportent parfois quelques éclairages supplémentaires sur des trajectoires pourtant familières ou découvertes totales d'existences trop courtes mais très souvent vécues à 200 à l'heure, ces portraits parfois juste esquissés (2 pages), parfois un peu plus étoffés nous offrent un large éventail de destins et de choix de vie qui, s'ils finissent tous pareillement, sont toujours inédits dans leur parcours. Plaisant à lire, intéressant à découvrir, on passe avec Les Tragiques un moment équitablement réparti entre enthousiasme devant les prouesses accomplies et tristesse face à ces foudroyantes fins dernières d'artistes maudits qui, s'ils maitrisaient parfaitement leur art, ne pouvaient que rendre épées, volants, motos, vélos, skis et finalement âme devant le fatum contre lequel nul ne peut lutter.

Seul bémol, et il est de mauvaise foi car Christian Montaignac prévient dès le départ : la liste des individus choisis pour ce livre est fatalement lacuneuse, trop de morts, trop de talents prématurément fauchés en pleine gloire, il aurait fallu une encyclopédie pour y mettre tout le monde mais malgré tout j'ai regretté l'absence de Marco Simoncelli. Dans un second tome, peut-être ?

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La grande galerie des sportifs partis trop tôt

D'Alexandre Belov à Jean-Pierre Wimille, en passant par quelques sportifs plus célèbres tels qu'Ayrton Senna ou Alain Colas, Christian Montaignac fait le portrait de ces champions partis trop vite.

Permettez-moi un souvenir personnel pour commencer cette rubrique. La plume de Christian Montaignac m'a accompagnée pendant des décennies, de mon adolescence, au début des années 1970 jusqu'à son départ de L'Équipe en 2004. Déjà, il excellait dans le compte-rendu des événements sportifs majeurs tels que les Jeux Olympiques ou le Tour de France, mais son style sensible et empathique faisait aussi merveille dans le portrait. Autant dire que j'ai lu ce recueil avec autant d'intérêt que de nostalgie. Bien davantage qu'une galerie de nécrologies, cette sélection de sportifs partis trop tôt (voir la liste complète ci-dessous) nous fait découvrir des histoires d'hommes et de quelques femmes – la liste étant bien entendu totalement subjective – qui racontent aussi l'histoire du sport et l'évolution des disciplines sportives. La politique et la Guerre, l'Histoire avec un grand «H» venant aussi faire des incursions dans ce panorama. Mais ce qui en fait sans doute son intérêt premier, c'est qu'il nous permet ainsi de faire revivre tous ces champions. Ainsi, s'«ils ne sont morts qu'une fois», ils retrouvent ici une seconde vie.
S'il n'est pas question ici de revenir sur tous ces portraits, j'aimerais toutefois vous présenter quelques-uns de ces sportifs et leur tragique destin, à commencer par l'Allemand Albert Richter devenu champion du monde de cyclisme en 1927 dans sa ville natale de Cologne. Lorsque Hitler accède au pouvoir, il est contraint de fuir son pays. Il y reviendra en 1939 et remportera le Grand Prix de Berlin malgré l'hostilité des autorités à son égard, lui qui a un entraineur juif. Sentant l'étau se resserrer sur lui, il décide de gagner la Suisse mais sera arrêté à la frontière, en gare de Weil-am-Rhein. Trois jours plus tard, on annoncera sa mort et la vérité sur sa disparition ne sera jamais révélée.
Lilian Board la Britannique rappellera peut-être des souvenirs à tous ceux qui ont vu débouler la chevelure noire de Colette Besson dans la dernière ligne droite du 400 m des Jeux Olympiques de Mexico. Dauphine de la française, la britannique prendra sa revanche l'année suivante et établira avec son équipe un nouveau record du monde du 4 x 400 m. Avec son entraineur de père, la «fille préférée de la Grande-Bretagne» entendait briller dans plusieurs disciplines à Munich, mais ne pourra honorer son rendez-vous olympique, un cancer colorectal l'emportant en décembre 1970.
Terminons sur un nom que beaucoup connaissant sans savoir qui se cacher derrière: Yves du Manoir. D'origine aristocratique ce corps sain dans un esprit sain sortira diplômé de Polytechnique et ouvreur au sein de l'équipe de rugby du Racing Club de France, avant de très vite intégrer l'équipe de France. En 1928, il entend passer son brevet de pilote. Il s'écrasera à Reuilly et mourra quelques minutes après l'intervention des médecins.
«Jeunesse, beauté, vitesse, tragédie, tous les ingrédients sont là pour que s'ouvre la légende. Yves du Manoir, météorite fulgurant, devient plus illustre mort que vivant.»
Ajoutons que tous ces portraits sont accompagnés de superbes portraits au crayon noir réalisés par l'illustrateur Bertrand Vivès.

Liste des portraits : Adolphe Hélière, Albert Richter, Alexandre Belov, Andrés Escobar, Ayrton Senna, Battling Siki, Dominique Bouet, Drazen Petrovic, Emiliano Sala, Fabio Casartelli, Georgette Gagneux, Gérard Saint, Grande Guerre, Guy Boniface + J.-M. Capendeguy, Jean Bouin, Jean-François Phliponeau, Jules Bianchi, Kokichi Tsuburaya, Lillian Board, Lutz Eigendorf, Marcel Verchère, Mathieu Montcourt, Matthias Sindelar, Mike McCullen + Alain Colas + Loïc Caradec, Omar Sahnoun, Benny Paret + Davey Moore, Peter Collins + Mike Hawthorn, Pierre Lacans, Patrick Pons + Michel Rougerie, Régine Cavagnoud, Robert Enke, José Samyn + J.-P. Monseré, Stanley Ketchel, Steve Prefontaine, Thaïs Meheust, Tom Simpson, Vladimir Smirnov, Jean-Pierre Wimille, Yuriy Stepanov et Yves du Manoir.
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Je remercie chaleureusement Babelio et les éditions En exergue pour l'envoi, dans le cadre d'une masse critique privilégiée, de l'ouvrage : Les tragiques de Christian Montaignac.
Il s'agit d'un joli livre broché, avec une couverture épaisse, je trouve que c'est une très bonne idée de cadeau.
L'auteur nous présente des sportifs, morts trop jeunes, dans des circonstances tragiques.
Au début de chaque présentation, l'illustrateur Bertrand Vivès a dessiné au crayon noir le portrait de tous ces personnages ce qui permet de mettre un visage sur chaque sportif ou sportive.
Je ne suis pas une grande amatrice de sport, mais je suis curieuse et j'ai apprécié de découvrir ces hommes et femmes morts trop tôt.
L'auteur nous présente chacun sans fioritures, c'est clair, et j'ai aimé son ton.
Je connaissais certains d'entre eux, notamment Ayrton Senna ou le footballeur Emiliano Sala. La mort de ce dernier avait fortement peiné une de mes amies, fan du club de Nantes et de certains de ces joueurs. J'avais également entendu parler du tragique accident de cheval de la jeune Thaïs Meheust.
Toutefois, j'ai découvert la plupart de ces portraits, que j'ai trouvé vraiment beaux, tout en poésie. On sent que l'auteur a mis tout son coeur à les écrire. Nous avons là un très bel hommage de la part de Christian Montaignac.
J'ai été charmé par ma lecture et j'ai pris plaisir à lire cet ouvrage petit bout par petit bout.
Ma note : cinq étoiles, largement méritées :)

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Je ne connaissais pas l'expression “le champion meurt toujours deux fois” qui explique le sens du sous-titre “ils ne sont morts qu'une fois”.
Ce livre présente 46 chroniques de sport dont les héros ont été fauchés en pleine carrière sportive.

L'une, dramatique, narre comment un but contre son camp marqué par Andrès Escobar, joueur de football colombien, aboutit à son assasinat par le cartel de Medellin. “Senor autogoal” a reçu un carton rouge sang.

Une autre a pour ressort le suspens du match de basket USA/URSS, équipes ô combien opposées.
Le panier vainqueur fut réussi par Alexandre Belov suite à une récupération des Russes à trois secondes de la fin du match.
Ce héros s'effondrera ensuite en plein entraînement.

Le marathon est toujours une course mythique et lorsqu'il se passe au Japon en 1964, il est raconté comme une épopée. Kôkichi Tsuburaya arrivera trois secondes après le premier au bout de 42,195 kilomètres.
Il recevra la médaille d'argent comme une infamie nationale, qui le conduira au suicide selon la tradition japonaise.

Avec la mort de Tom Simpson dans l'ascension du Ventoux, c'est la place inconcevable qu'a pu jouer le dopage dans les courses cyclistes des années soixante.

Si les règles du rugby ont évolué pour renforcer la sécurité des joueurs après plusieurs décès, il en fut de même pour les masques et les tenues d'escrime ainsi que pour l'adoption de nouveaux alliages pour la confection des lames après que celle de Vladimir Smirnov, se cassant net, vint se planter dans son oeil et pénétra le cerveau.

Les lendemains de match, il m'arrive de lire l'Équipe, les articles de ce journal comme ceux de Montaignac ajoutent une valeur à la compétition que l'on a pourtant suivie.

Cet ancien journaliste de ce journal a le sens de la narration et confère un supplément d'âme aux histoires de son livre.
Il est joliment mis en page par les éditions En exergue avec des portraits en noir et blanc de chaque sportif dessinés par Bertrand Vivès.

La sélection est complètement subjective et évidemment incomplète, ce qui annonce peut-être un tome 2 ?
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Une carrière de sportif, c'est court. Plus ou moins selon les disciplines, mais c'est toujours court, bien plus que n'importe quelle autre carrière professionnelle.
Et la fin est très difficile à gérer. Il s'agit de savoir s'arrêter "au bon moment", ne pas faire la saison de trop, sans se priver de belles années non plus.
Sans compter que s'il est délicat pour tout un chacun de quitter un métier que l'on aime et de se retirer de la vie active, le sportif cumule d'autres difficultés. S'arrêtant jeune, il lui faut se trouver quelque chose à faire, et lui qui a vécu sous le feu des projecteurs doit s'habituer à ne plus avoir autant d'exposition médiatique, voire à ne plus en avoir du tout selon les cas. Les plus prévoyants s'y préparent, d'autres non, mais tous ont un pincement au coeur au moment de raccrocher les crampons, les pointes, la raquette, etc.

Ceux, oui, CEUX désigne en bon français à la fois les femmes et les hommes dont on parle, nul besoin d'employer le lourdingue "celles et ceux", encore moins le grammaticalement faux "toutes celles et ceux", bref, nul besoin de faire du pseudo féminisme à deux balles, les vrais combats sont ailleurs : allez lutter contre cette abomination qu'est l'excision, allez sauver des fillettes prépubères d'odieux mariages forcés... les réels sujets ne manquent pas, hélas ! Et laissez la langue française tranquille, merci.
Bon, je reprends : ceux dont les portraits sont brossés dans ce livre ont eu la chance de ne pas connaître la souffrance de la retraite sportive. Mais, est-ce vraiment une chance ?
Pas vraiment.
Qu'ils soient morts dans l'exercice de leur sport ou pour diverses autres raisons, ces sportifs ont été fauchés en pleine jeunesse, la vie a été cruelle avec eux, ne leur octroyant que de trop maigres années.

J'ai aimé le côté "inventaire à la Prévert" de l'ouvrage dans lequel on trouve pêle-mêle des cyclistes, des boxeurs, des footballeurs, des rugbymen, des pilotes de formule 1, et d'autres.
Christian Montaignac a été journaliste au journal L'équipe pendant près de quarante ans et connaît très bien son sujet.
Chaque portrait est précédé d'un très beau dessin (bravo Bertrand Vivès !) et des dates de naissance et de mort de la personne dont il va être question. J'avoue (déformation professionnelle...) que je n'ai pu m'empêcher à chaque fois de calculer : oh, là, là, 28 ans ; pff, 32 ans... quel gâchis !

Si chacun se doute bien que la formule 1 ou la boxe sont des activités dangereuses ("On estime à plus de cinq cents le nombre de boxeurs morts à la suite de combats depuis les règles fixées en 1884"), et que personne ne s'étonne que la mort y prélève de temps à autre son tribut, d'autres sports à l'air plus inoffensif ont pourtant généré leur lot de tragédies.
D'autres morts surviennent hors du champ sportif : untel meurt d'un accident de voiture en rentrant chez lui après une victoire trop arrosée, tel autre meurt bêtement... il y a tellement de façons de mourir, et le sportif n'est pas plus à l'abri que le citoyen lambda.
On trouve vraiment toutes les morts possibles dans ce livre, y compris le meurtre et le suicide : "Les tragiques" est un titre très bien trouvé !

Dans la succession des portraits, j'ai retrouvé des figures connues, comme Ayrton Senna, et une majorité de noms que je ne connaissais pas du tout et dont j'ai aimé découvrir l'histoire.
Rien d'exhaustif, bien sûr : chacun n'a droit qu'à quelques pages, et certains récits qui m'ont touchée m'ont donné envie de chercher davantage d'informations.

Une lecture instructive, qui intéressera les passionnés de sports et les simples amateurs.
Je remercie Babelio de m'avoir proposé cet ouvrage dans le cadre d'une Masse critique privilégiée, et les éditions en exergue pour l'envoi de ce bel objet.
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Le sport, l'intensité, la compétition, le dépassement : quoi qu'il arrive, l'essentiel est d'aller jusqu'au bout. Au bout de l'effort, au bout de la course, au bout de soi-même. Et à côté des légendes qui ont rempli le contrat et les lignes du « hall of fame » de notre mémoire sportive collective, il y a tous ceux qui n'ont pas eu l'opportunité d'aller au bout, fauchés en pleine carrière.

C'est à ces morts, ou plutôt à ces vies sportives prometteuses mais brutalement interrompues que Christian Montaignac a choisi de rendre hommage dans Les Tragiques, galerie d'une quarantaine de portraits passionnés. Et si choisir, c'est renoncer, Montaignac s'explique de sa « sélection » déséquilibrée et de ses impasses dès l'avant-propos, rappelant le lourd tribut payé par la boxe, le rugby, le sport automobile ou le cyclisme.

À côté des stars Senna, Casartelli, Boniface, Colas, Sala, Bianchi, Pons ou Cavagnoud, comment ne pas être touché par les histoires d'Albert Richter l'étoile cycliste victime du nazisme, par les combats épiques de Battling Siki, par la perfidie de la lame qui transperça le masque de Vladimir Smirnov ou par la détresse d'un Mike McMullen prenant le départ de la Transat juste après le décès de sa femme, pour ne jamais en revenir ?

Dans le style précis, sourcé et métaphorique qui le firent tant apprécier lors de sa carrière à L'Équipe, Christian Montaignac s'affranchit ici heureusement de la déontologie journalistique en ajoutant à sa plume, la passion et même parfois, une forme d'amour qui affleure. Et il fait mouche à tous les coups !
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