Met en scène la vie de
Sashenka, jeune femme idéaliste et communiste, dont la vie va être bouleversée par la Révolution d'Octobre, les Grandes Purges des années 1937-1938 et par la Seconde Guerre mondiale.
L'héroïne va en effet passer du statut de membre éclairé de la Nomenklatura communiste à l'état de prisonnier politique envoyé en camp de travail (Goulag), sa famille étant broyée en même temps qu'elle.
Toute la partie historique est vraie, seul l'histoire de la famille de
Sashenka relève de la fiction, basée sur plusieurs histoires vraies également. Un livre bouleversant et une plongée dans l'enfer !
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En 1916 à Saint-Pétersbourg, elle n'a que seize ans. Fille d'un riche banquier d'affaires, le baron Samuil Zeitlin, cette jeune bourgeoise aime les biscuits anglais Huntley & Palmers, la savonnette Pears et surtout sa chère gouvernante, Lala. Mais la nuit, notre jolie pensionnaire de l'Institut Smolny ne rêve ni de nouvelles robes, ni de mots doux glissés par Micha, officier de la garde… La nuit, elle devient la camarade Isiatis et flirte avec les livres de Marx, Tchernychevski, Maïakovski ou
Akhmatova.
Déçue par son père, un capitaliste avide, écoeurée par sa traînée de mère qui mène une vie de débauche dans les salons de Raspoutine,
Sashenka est « tombée amoureuse des concepts du matérialisme didactique et de dictature du prolétariat ». « J'étais une enfant sage et une bolchevik intraitable », dira-t-elle plus tard.
Le glas de la Russie tsariste a sonné et la camarade Isiatis a choisi le camp de la révolution…
En 1939 à Moscou, elle a bientôt quarante ans. Les Romanov ne sont plus et c'est la mine joviale du petit père des peuples qui trône sur toutes les cheminées.
Sashenka a troqué sa vie bourgeoise contre celle de prolétaire – plutôt d'apparatchik, dirons-nous… Epouse de Vania Palitsine, un ouvrier certes, mais devenu haut cadre du Parti, elle mène une existence fastueuse loin des appartements communautaires et des fermes collectivisées. Toujours aussi belle, la rédactrice en chef de la Femme soviétique et l'économie prolétarienne fait figure de modèle. Staline dira même : « cette
Sashenka est une très bonne soviétique ». Mère aimante, épouse dévouée, communiste intransigeante, elle est fidèle à la ligne du Parti quitte à fermer les yeux sur quelques exactions.
Jusqu'à ce qu'une passion torride et compromettante bouleverse son existence rangée et emporte
Sashenka sous le rouleau compresseur de l'Histoire…
À peine avons-nous quitté les salons de cet illuminé de Raspoutine que nous nous retrouvons dans les sous-sols de la Loubianka ou dans la datcha d'un cadre du Parti… C'est que cette fresque romanesque pleine de rebondissements nous emporte dans la Russie du XXe siècle, depuis l'empire des Romanov jusqu'à l'effondrement de l'URSS, depuis la glaciale Piter jusqu'à la Géorgie sensuelle et chaleureuse.
Aucun détail n'échappe à
Simon Montefiore, historien de formation, ni les boutiques anglaises de l'aristocratie russe, ni les chansons préférées de Staline, ni les messages codés du KGB. Un tableau précis d'une génération de révolutionnaires pétris de contradictions !
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