Fantasma

Les Éditions J'ai lu, dans les années 80, étaient doués pour nous pondre des couvertures hideuses, qui n'avaient aucun rapport avec le livre (enfin, on comprendra que sur la fin). Que cela fait bizarre d'avoir dans mes mains ces vieux livres de poche au format carré.

Mon voyage avec Thomas Francis Monteleone commence au pays des ritals, plus précisément dans un château en Sicile. Je critique souvent les quatrième de couvertures qui divulgue bien trop souvent l'histoire, ici, c'est différent. Il n'y a aucun rapport entre ce qui est écrit et le contenu. Tout du moins, c'est ce que je pensais jusqu'à ce que j'arrive à la 292ᵉ page, puisque le paragraphe à juste été copié et collé.

Le premier tiers pourrait être intéressant. On y découvre un cercle mafieux italien basé à New York. Malheureusement, l'action est quasi inexistante et l'on voit surtout les affaires vu de l'intérieur. Ça parle d'argent et de coups pour accroître leurs pécules. L'auteur nous narre, à travers des chapitres, des retours dans le passé. Ainsi, nous aurons une alléchante, mais trop courte, visite d'un château en Sicile en 1875. Un bond plus loin, et nous voilà projeté en 1919, cette fois-ci à New York. Pour terminer ce voyage temporel, nous posons une dernière fois les valises en 1933. Ouf ! On n'apprend pas grand-chose, si ce n'est comment la famille a fait fortune. Bref, c'est chiant et inutile.
Quand vînt enfin de l'action, apparaît le deuxième tiers. Pour éviter les foudres et la vengeance d'un autre clan, notre personnage principal se barre en Sicile avec sa copine. Là, il rencontrera une sorcière. Encore plus mou et plus indigeste, ces passages servent juste de prélude à l'arrivée du méchant monstre. Les pages sont noircies par les lettres, mais les paragraphes sont d'un ennuie. J'avoue que j'aurais pu arrêter ma lecture. Mon côté masochiste s'est emparé de mon esprit et comme un imbécile, j'ai poursuivi. Un passage m'a fait sourire : la sorcière peut faire de la magie pour les autres, mais pas pour elle. Voilà, ça lui enlève une épine du pied et permet à l'auteur de rendre plausible son récit.
Enfin le dernier tiers apporte une touche de fantastique, ou plus précisément une touche de Fantasma. Ce monstre issu de fantasmes, qui peut prendre toutes les formes imaginées par son invocateur. La mollesse se transforme en une chasse aux hommes. Comme par hasard, le personnage rencontrera un mage arrivé de nulle part pour mettre fin au cauchemar.

On notera l'intelligence (mode ironique) de l'éditeur pour nous pondre un lexique après l'histoire. Sans les notes, je l'ai découvert lorsque j'ai tourné les dernières pages. Une annotation – comme cela se fait – en bas de chaque page aurait été la bienvenue.

On aurait pu croire qu'il s'agissait d'un livre maquillé portant l'étiquette « épouvante ». Les éléments que l'on trouve dans les dernières pages évitent le hors sujet. C'est une grosse déception. Dommage quand on sait le thème de la mafia aurait pu donner des frissons. N'étant pas familier des noms et vocabulaires italiens, j'ai eu du mal à lire. J'avoue avoir survolé quelques pages pour pouvoir le finir. Quant à la créature Fantasma, reste à savoir si elle existe dans le folklore méditerranéen. Pour tous ceux et celles qui aiment les histoires mêlant mythologie et horreur, il vaut mieux se tourner vers un autre écrivain – l'écossais par exemple.

Croisement étrange entre le parrain II et les chiens de Tindalos, on trouve ici un récit en demi-teintes s'évertuant à partir en tout sens sans trouver sa voie. de fait, le livre est certes court, mais manque singulièrement de réalisme et d'intérêt ... très italianisant dans sa première partie, l'histoire reste toutefois plus folklorique que vraisemblable ... on se perd ensuite dans une pseudo-vengeance rapidement expédiée et on ouvre le chemin à une finale bancale qui ne parvient plus à relever le tout ... en passant, mais pas transcendant !

j'avoue avoir moins accroché ce roman par rapport à lyrica.
L'histoire est beaucoup plus compliqué,plus sordides. Cependant j'avoue que certains passages sont régalants pour ce qui est de l'horreur que le texte raconte. je conseillerais néanmoins plutôt lyrica comme première lecture de cet auteur plutôt que fantasma.