Moins prestigieuse que la collection Terreur de chez pocket, la défunte J'ai lu épouvante était néanmoins l'une des premières sélections à nous proposer des récits d'horreur, ou tout du moins ce qui s'en rapproche. Dans le lot, il y a bien évidemment des auteurs connus et reconnus, d'autres sont restés des inconnus.
La couverture et le titre accrocheur «
L'horreur du métro » m'ont attiré, bien que j'aie déjà eu affaire à l'auteur en lui-même avec son roman plus que médiocre nommé «
Fantasma ».
En ce mois de décembre, entre deux fêtes, j'ai voyagé à travers ce roman à New-York, non pas entre les 50 et 52ème rue, mais bel et bien par ses arcanes souterrains. On suit le bas peuple, ces personnes qui font un travail ingrat mais indispensable. Dans les dédales sombres, humides et nauséabondes, on suit le quotidien d'égoutiers. En parallèle, deux inspecteurs sont chargés d'une enquête sur des meurtres dans le métro new-yorkais. le tueur ne brille pas par son originalité – puisqu'on le surnomme le boucher –, mais en tant qu'amateur d'horreur, j'apprécie ces charcutages bien détaillés.
Ce roman me réconcilie avec cette vieille collection, dont les livres sont au format carré. Pour moi, il n'y avait d'épouvante que le nom collé en bas de page sur les couvertures. Je rappelle que les Costello,
Masterton, Lumley et autres docteurs en anatomies littéraires sont apparus plus tard. Pour cette maison d'édition, il fallait se contenter de
Ramsey Campbell ou bien encore
Whitley Strieber, c'est dire si j'ai eu tendance à fuir cette collection.
Bref, revenons à nos moutons. On pourrait découper le livre en deux parties égale puisque dès la moitié du roman, l'histoire prend une autre dimension. La première est la plus fascinante. L'immersion dans les tunnels d'égouts est parfaite. On ressent comme de claustrophobie à suivre ces personnages dans les lieux sombres et étroits. C'est même avec délectation que l'on écoute l'histoire du monde souterrain de New-York, du premier métro à ses endroits cachés, mystérieux et secrets. Il y a bien ces rats qui règnent en maîtres. On assiste à une lutte ancestrale entre les rongeurs et l'humain.
Puis vint la seconde moitié et là, le récit prend une place plus importante sur l'immersion. On suit désormais les deux policiers, dont l'un aura une histoire d'amour avec une belle journaliste – ce qui nous rappelle la fameuse romance entre trentenaires mille fois utilisées par
Dean Koontz –, ainsi que des protagonistes peu intéressant.
L'attention apportée par la première moitié a laissé place peu à peu à moins d'intérêt, d'autant plus que l'auteur à tendance a se répéter dans ses questionnements. Toutefois, l'intrigue rappelle un certain chef-d'oeuvre (différent dans son approche) de
Graham Masterton. On évoque des mythes celtiques, parfois même grecs voire extraterrestre.
Thomas Monteleone nous perd un peu dans l'envie de répondre aux choses qui en n'ont pas forcément besoin.
S'ensuit un final explosif, comme on en trouve régulièrement dans les récits américains. Ça pétarade de partout, mais surtout une allusion assumée aux textes de Howard Philip Lovecraft.
Dommage que le récit s'étire en longueur, surtout sur la fin, parce que je le trouvais vraiment bon. Une première partie excellente qui est gâchée par la seconde moins trépidante. c'est bien dommage. Toutefois, ça reste un bon roman d'épouvante sous fond d'enquête policière. Cela reste toutefois une belle lecture. À lire pour son immersion.