Anne de Green Gables, tome 3 : Anne de Redmond

Anne se réjouissait toujours du bonheur de ses amis ; mais on se sent parfois un peu seul lorsque l'on est partout entouré d'un bonheur qui n'est pas le sien.

Un miroir flatteur est garant de bonne humeur, (...).

Tu es la première fille d’Avonlea à aller à l’université et tu sais bien que les pionniers sont toujours accusés d’être des fous et des rêveurs.

- Te reste-t-il des rêves à réaliser, Anne ? », demanda Gilbert.
Quelque chose, dans son ton - quelque chose qu’elle n’avait plus entendu depuis cette épouvantable soirée dans le verger de la Maison de Patty - fit férocement battre son cœur. Mais elle répondit d’un ton léger.
« Bien sur, comme tout le monde. Ce ne serait pas bon de les avoir tous réalisés. Nous ne vaudrions pas mieux que des morts s’il ne nous restait plus de quoi rêver. Quel délicieux arôme exhalent les asters et les fougères sous ce soleil déclinant ! J’aimerais que nous puissions voir les parfums en plus de les sentir. Je suis persuadée qu’ils seraient beaux. »

" Travailler d'abord, s'amuser ensuite", c'était ma devise quand j'étais jeune fille.
- Oh, ma tante, notre génération a simplement inversé. Notre devise, c'est : " S"amuser tant qu'on peut, se décarcasser après." On travaille tellement mieux quand on s'est d'abord bien amusé.

- […] Parfois, j’ai l’impression que grandir est effrayant, et dans ces moments-là, je donnerais tout pour redevenir une petite fille.

"Il y a tant de choses dans ce monde pour chacun d’entre nous, si nous avons seulement les yeux pour les voir, le cœur pour les aimer, les mains pour les cueillir - tant de choses chez les hommes et les femmes, tant de choses en art et en littérature, tant de choses partout dont se délecter et pour lesquelles être reconnaissants."

« Toutes les leçons ne s’apprennent pas à l’université, pensa-t-elle. La vie nous les enseigne partout. »

"L’humour est la plus savoureuse des épices dans le festin de l’existence. Riez de vos erreurs, mais tirez-en des leçons, amusez-vous de vos soucis, mais puisez en eux de la force, plaisantez de vos difficultés, mais surmontez-les."

Anne avait toujours aimé ce ruisseau. Au fil des ans, elle avait tissé tant de rêves penchée sur ses eaux étincelantes. Elle oublia ses prétendants languissants, les remarques corsées des voisins médisants et tous les problèmes de son existence de jeune fille. En imagination, elle parcourut les mers chargées d’histoires qui baignaient les rives lointaines et lumineuses de féeriques terres délaissées, où reposaient l’Atlantide engloutie et l’Élysée. Avec l’étoile du soir comme guide, elle naviguait vers la Terre du désir du cœur. Et elle était plus épanouie dans ces rêves que dans la réalité, car si les choses visibles sont passagères, les invisibles sont éternelles.