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Citations sur Les jeunes filles, tome 1 (122)

Vous excellez à distiller à la fois le suc et l'acide, à lécher et à mordre en même temps, comme les fauves. Le fond de votre nature est-il bon, et si c'est une intelligence perverse qui le corrompt ? Est-il mauvais, tandis que vous gardez assez d'honnêteté pour avoir des remords ? Jouez-vous à être bon, ou jouez-vous à être mauvais, ou jouez-vous seulement ? C'est peut-être une loi terrible que l'homme supérieur prête ou se prête, et ne se donne jamais. Vous l'avez d'ailleurs écrit : « Un créateur qui se quitte s'abdique. » Mais vous, vous poussez jusqu'au raffinement l'art de se reprendre. Tout ce qui naît de vous est mêlé, à double face. Et le plus troublant est que la première impression que vous donnez, à tous, est celle de la simplicité et de la droiture. Vous versez tour à tour, presque ensemble, le poison et le remède, mais de façon assez savante pour qu'on ne soit ni tué par le poison, ni guéri tout à fait par le remède.
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Partout autour de moi je voyais les êtres s'accrocher l'un l'autre, et partir deux à deux. Mais pour moi l'accrochage ne se faisait toujours pas. Et c'était le printemps, l'été ; ces choses-là se passent toujours l'été (août, terrible aux insatisfaits) ; les « journées trop belles », la nature que l'on sent plus heureuse que soi, Dieu sait que j'ai vécu cela ! Et toujours cette obsession, cette impossibilité radicale de travailler, de s'arracher à son obsession. Et ces journées sans amour tombant l'une après l'autre. Encore une journée sans amour. Encore vaincu par cette journée-là. Et pourtant, elle a compté quand même, elle vous a rapproché quand même de la mort, alors que seules les journées de bonheur devraient avoir ce droit. J'ai gardé de ce temps un souvenir horrifié, et un grand désir de venir en aide à ceux qui se meurent de vouloir donner et qui ne trouvent pas à qui donner.
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Les rêves naissent de l'insatisfaction : quelqu'un de comblé ne rêve pas (ou rêve de façon concertée, s'il est artiste). Où rêve-t-on au bonheur ? Dans les taudis, dans les hôpitaux, dans les prisons.
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Et quand déception il y aurait, ne serait-elle pas mille fois préférable à cet empoisonnement par l'inaccompli, qui ne vous permet pas de vous libérer d'un être ?
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Éternité est l'anagramme d'étreinte.
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Elle dit pour dire quelque chose :
-Six pièces... Est-ce que ce n'est pas un peu grand ?
-Mais non. Salon, salle à manger, mon bureau, ma chambre, une chambre-débarras, et puis l'autre chambre, le "tombeau de la femme inconnue"...
-Le "tombeau" ? Seriez-vous Barbe-Bleue ?
-Non, "tombeau" dans un autre sens. Un double sens. La pièce où les femmes tombent. Et la pièce où tombent leurs illusions.
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Plus on aime vraiment, moins on le dit.
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Je ne fais pas grand cas de quelqu’un qui ose penser tout haut : « Elle m’aime », qui n’essaye pas au moins de diminuer la chose en disant : « Elle se monte la tête sur moi. » Par quoi sans doute il rabaisse la femme, mais ne le fait que parce que d’abord il s’est rabaissé soi-même. Sentiment que je rapproche, par exemple, de celui de l’écrivain qui trouverait ridicule d’avoir des « disciples », parce qu’il sait de quoi est faite sa personnalité.
p. 44
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L’amour de la femme ne peut pas être une condescendance, puisque, dans l’acte de chair, c’est elle la vaincue.
p. 33
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Le repliement sur soi-même n’est bon qu’aux natures singulières et fortes, et encore, à condition d’être relatif et entrecoupé. Les autres le payent cher. On ne s’enferme pas dans sa chambre impunément. On ne vit pas sur soi seul impunément. On « n’envoie pas se coucher » impunément ses semblables. Et cela est bien ainsi, puisque le repliement sur soi-même — quand il n’est pas commandé par de hautes raisons intellectuelles ou spirituelles — n’a le plus souvent pour cause que la paresse, l’égoïsme, l’impuissance, bref, cette « peur de vivre » dont on n’a pas assez dit quelle place elle occupe parmi les maux qui désolent l’humanité.
p. 22
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