De passage dans ma bibliothèque de quartier préférée, j'avais envie de mon quota d'hémoglobine. Cap sur Raise the Dead...
A ce stade, je découvre que Leah Moore est la fille d'
Alan Moore, et la femme de
John Reppion, un auteur plutôt gothique. On sent le pédigrée, les racines... et on se dit que l'on est en de bonnes mains.
Couleurs... c'est la première chose qui m'est venue en tête. Full colors, même. Parfois, dans Walking Dead, j'ai regretté le noir et blanc. J'ai dit "parfois". Surtout en fin de volume, quand il y a des essais de couvertures alternatives. Sur une page ou deux, la couleur donne vraiment bien. Mais sur tout le volume de Raise the Dead, c'est vraiment too much. Cela gâche beaucoup d'effets. La couleur chez les zombies, c'est un peu Sheherazade qui retire son voile évanescent... Avec le voile, l'imagination tourne à plein régime. Fantasmes débridés. Sans le voile, on voit tout, avec le gros éclairage de spots 1500 watts. Pour le meilleur, et (souvent) surtout le pire...
Leah Moore se déchaîne. Elle ne s'épargne aucune peine. Mais la couleur a détruit pas mal de la magie qui peut se créer entre le lecteur et l'oeuvre. Ce n'est que mon avis.
Côté dessin, c'est bien foutu. Faut bien avouer que les mouvements, les détails, les perspectives, les visages... tout cela est maîtrisé.
Sinon, le reste est de l'archi-connu. On entre directement dans l'action, et on procède par flashbacks. Là, on a droit à une couleur plus grise, ombrée, qui fait bien comprendre -même au lecteur inattentif- que l'on quitte le fil du présent. Les personnages sont bien typés. A ce stade, inutile de s'attacher à quiconque... le rythme des "repas sur pieds" pris par les zombies est effréné. Côté scénario, on a le vieux cliché "expérimentation animale" (des singes) doublé d'une météorite. Seule innovation notable, le personnage de prof/savant fou qui s'est inoculé un sang infecté et ne se transforme pas en zombie tout en pouvant se tenir au milieu d'eux sans se faire dévorer.
Une lecture sympa, territoire connu et largement exploré. Comme si Leah Moore avait du mal à couper le cordon...