Pour ce polar (?) français, "délocalisé" dans le Nord des États-Unis parce que le scénario et l'idéation de l'auteur l'exigeaient, Sylvain Blanchot a eu le prix du 1e roman du festival de Beaune en 2010....je me demande bien pourquoi !
Samuel Johnson est parti avec la caisse bien remplie de son magouilleur de patron, Beaufort. Ce dernier a lancé ses chiens de chasse costumés sur ses traces, afin qu'ils raccourcissent Johnson de vingt centimètres. Les sbires ne sont pas loin de rattraper leur proie quand les esprits etatsuniens décident que le destin de Johnson est ailleurs et ils envoient une bonne tempête de neige. C'est ainsi que Sam, après quelques périples et une ultime sarabande avec sa Ford Mustang dans les congères, se tient devant le panneau "Murton Caves"...et à quelques mètres d'un homme ensanglanté et déchiré...
Sauvés (?) par des chasseurs, sa chère Ford Mustang et Sam seront remorqués vers cette bourgade, au pied d'une Montagne qui ne semblerait guère satisfaite du sort que lui ont réservé les hommes...jadis.
À "Murton Caves", Sam, le petit voyou sensible, originaire de Chicago, va se retrouver prisonnier d'un nid de ploucs (ambiance village-fantôme western)...à se demander si les molosses de Beaufort (toujours à sa recherche et toujours extrêmement bien armés) ne seront pas préférables en termes d' "enfer sur terre" (ou ailleurs) à l'horreur qui l'attend....
Après un début plutôt prometteur, on est "catapulté" 200 pages plus loin dans un monde d'épouvante, genre série B (oui, l'auteur est aussi scénariste ; aucun doute là-dessus). Dans les rôles principales, on peut s'imaginer quelques mecs bien musclés à la gueule carrée et une quelconque belle nana (pourvu qu'elle a expérimenté deux, trois guérillas).
Beaucoup (trop) d'action, de violence, de dégueulis, de sang, et autres morceaux de cervelle (qui ont la fâcheuse habitude de revenir à la vie). Ajoutez à cela -afin que la sauce sanguinolente puisse prendre - une légende amérindienne connue, qui, mélangée à toute cette bouillie infâme de méchants et de monstres, réduit ce livre définitivement à un polar-western fantastique grand-guignolesque.
Et en prime vous recevez un "Happy end" à l'eau de rose !
(P.s. : deux étoiles pour le début prometteur et le personnage de Sam, le seul crédible dans cette histoire)